Chapitre 12

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L'été: un éblouissement comme est la neige, celle qui vient légère et qui ne dure pas et rien de nous n'en trouble la lumière

D'eau qui s'est condensée puis s'évapore.

Y. Bonnefoy

Cette lumière qui me reveille m'est familière. Elle m'a manqué. Vraiment. Cette lumière perçante et douce à la fois, aux couleurs chaudes et aux touches de vert. Cette lumière filtrée par les rideaux blanc retombant sur la chaise en hosier. L'odeur de café, de jasmin et de fraicheur. Le grand mirroir encadré de bois flotté, le tapis tressé et les long fils de perles en guise de porte. Je balaye la chambre du regard. Je sais maintenant pourquoi je suis revenu. Tout simplement parce que c'est ma place. Je rejète toutes angoisses, m'enfonçant un peu plus profondément dans le drap blanc surmonté de la couverture bleu de laine déssérée, épousant parfaitement ma silhouette.

~Les matins d'étés devraient durer toute une vie~

Je regarde mon portable mais il est trop tôt pour que j'ai reçue un quelconque message. Au bout de quelques longues minutes, les yeux fermés, à profiter de ce moment, je me décide à me lever. J'écarte les longs rideaux. Hier soir, en arrivant, Papî et Mamî m'attendaient et après les avoir pris dans mes bras, ce que je n'avais pas fait depuis près d'un an, j'étais parti me coucher car il était tard. J'ai eu un mal fou à m'endormir, en fixant les étoiles phosphorecentes collées à mes cinq ans sur le plafon de ma chambre.

La maison n'est pas très grande et la façade est en bois bleu. Le porche est soutenue de poutres sur lesquelles sont accrochés des coquillages peints de toutes les couleurs. Je m'approche et en attrape un sur lequel on peut vois marqué "Babî, été des étoiles filantes".

~Été de tous les possibles~

En fesant le tour du pavillon, je jète un coup d'œil chez la voisine et manque de m'étouffer de rire. La fenêtre du grenier que j'avais cassé l'année dernière n'a pas était réparé.

Flashback

-Putain de fenêtre qui grince! Dis-je tout bas, un jambe coincée entre les deux volets dont la peinture bleu nuit s'écaille sur mon gilet tout neuf. Comme si ça ne suffit pas, mon nu pied est resté coincé dans l'ouverture et, accessoirement, mon pied à l'intérieur.
Je suis légèrement de mauvaise humeur car, de un, je suis dans une position très peu charmante qui met mes talents de contorsionniste à profit, de deux, c'est vraiment pas le moment de faire une partie de jambe en l'air avec les volets parce que Yohan m'attend derrière le portail et, de trois, si la voisine me voit et qu'elle dit à Mamî que je fais le mur à deux heures du matin, je suis morte, insinérée et mes cendres jetées à la mer.
N'arrivant pas à faire sortir la chaussure, le seul moyen est de me pencher pour l'enlever. C'est ce moment précis qu'a choisit Maurice, le chat roux et laid de la voisine pour venir miauler à la fenetre du grenier.
Alors la, je suis vraiment, mais VRAIMENT dans l'escrèment.
Ce chat est, en plus d'être moche, une vraie teigne. Et face à ce diable, je ne rivalise pas. Si il ne se tait pas, dans deux minutes la vieille sorcière qui me sert de voisine va rappliquer.
-Oh, Babî, tu fais quoi là?
C'est la voix de Yohan qui résonne dans la nuit claire de juillet.
-Euh...Yo'?
-Dépèche on va nous griller!
-Tu te fou de moi si je te dis que je suis coincée?
En guise de réponse, je l'entend s'étouffer de rire derrière le grand portail. Une minute plus tard, il arrive, les yeux brillants d'avoir autant ri. Mais quand il me voit poirroter la jambe en l'air, il éclate de rire à nouveau, impossible à calmer. Ne pouvant pas m'en empecher, je me retrouve secouée de gloussements. Sa joie est contagieuse, c'est impressionant et c'est aussi une des qualités qui me plait le plus chez lui.
-Attend, je vais t'aider.
Il arrive à défaire la sangle de ma chaussure et m'attrape par la taille pour m'aider a descendre. Il me tend le nu pied, encore hilare.
-Ris encore une fois et tes mort.
Je le vois se retenir puis exploser à nouveau et je lui balance ma main à la figure mais il l'esquive et je frappe le vide.
-Argh! Tu m'énerve toi! Dis-je en chuchottant encore.
Il finit par attraper mon poignet pour m'approcher de lui et m'embrasser.
-Miaw... Miaw...
-Sale bestiole! dis-je en lançant la chaussure à la fenêtre. En plein dans le mille!
-Putain Babî, t'as cassé la vitre!
-C'EST LE CHAT IL M'A CHAUFFÉ.
-QUI A CASSÉ MA FENETRE? MAURICE! C'EST LES JEUNES DÉLINQUANTS!
-Mince la vieille, vite on se taille!
-Arrête de dire "on se taille" ça m'énerve.
-Babî c'est pas le moment là! On se taille!
Je fais mine de le taper mais il a deja commencé à escalader le portail et me tend la main mais je suis plié en deux. J'ai mal aux cotes, je pleure mais j'arrive tout de même a passer de l'autre coté.
-J'APPELLE LA POLICE BANDE DE DROGUÉS FOUS FURIEUX!
La voix de la voisine se rapproche.
-AMUSE TOI A APPELER LA POLICE ET JE FAIS TAIRE TA VIELLE SERPILLERE DE CHAT! Cri Yohan en me prennant la main. On se met à courir, mort de rire.
-Tes irrécuperable bébé.
-Dit la fille qui avait le pied coincé entre les volets?
-Satan.
-Dit la fille qui m'envoit des decharges électrique à chaque fois que je la touche un peu trop près, si tu vois ce que...
-Chut, tais toi!
-Plage? Demande t-il.
Je repond par un hochement de tête.
La plage est à trois minutes. A peine arrivé et sans que j'ai eu le temps de dire quoi que ce soit, il m'accroche aux cuisses et me balance sur son epaule.
-Non, Yohan arrête!
Trop tard, pas la peine de se debattre il a trop de force et plus je cri plus il me chatouille et ça c'est de la torture.
-Chut, on se tait jeune fille, c'est l'heure du bain!
-Con...
Je bois la tasse quand il me jette a l'eau, toute habillée.
-...nard! dis-je en emergeant.
Il rit et m'embrasse. Ses lèvres on ce gout salé que j'adore.
-Tu sais quoi? Demande t-il.
-Quoi, dis-je en reprenant mon souffle.
Je savais très bien ce qu'il allait me dire, mais je voulais l'entendre. Je pose mes lèvres sur les siennes, les effleure et les sent bouger pour dire:
-Je t'aime.
Et en le regardant, je suis emue. Et je souris. Parce que, je vois son aura. Non, je ne le vois pas, je le ressent, de tout mon être je m'en imprègne. Et je sais parfaitement qu'il est sincère. Et moi aussi je l'aime. Je pense que je l'aime avec un grand A. Et un grand I. Et un grand M et aussi un E. A en avoir mal dans chaque partie de mon corps quand il est loin de moi. Je l'aime tellement que je n'en vois pas la fin. Et si ce n'est pas de l'amour, alors j'ai vraiment peur du jour ou je tomberais amoureuse.

-Miaw...
-Maurice! Tes pas mort encore sale moche!
J'arrive à rire en pleurant, je suis tellement complexe, ça doit être lassant pour les personnes qui m'entourent. Je me suprend a être heureuse de voir Maurice, comme un souvenir resté intact.
Avec Yohan, la fin était pourtant si proche. L'été est éphémère, la distance est mortelle. On vit dans les souvenirs, on s'oublit soit même, on brûle à petits feux. Je me perd entre souvenirs et realité, je ne sais plus ce qui est vrai. Je peux encore entendre sa voix, si près...
-Abigaëlle?
Les souvenirs me jouent des tours, c'est perturbant. La mémoire est vicieuse.
-Non... Abigaëlle?
Je met quelques instants avant de comprendre.


~
Pour mes trois inséparables . M.S.A

Je reprend tes expressions ça me gonfle tu sais. On se taille allez. Juste un truc putain: blizzard.

Commentez, ect... vous connaissez la suite. Merci, bientôt mille vues ❤❤


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