Choquée,je me mis à battre des paupières pour voir si ce que je voyais n'était pas une illusion. Mais non, ça avait l'air vrai, tout comme le grand soupir soulagé de ma grande sœur.
-Mais... mais c'est impossible, bafouillai-je.
-Si, je suis bien là Heaven. C'est moi, sourit Leah en écartant les bras.
-Mais... tu...
-Je vais répondre à toutes tes questions, rigola t-elle. D'abord, dis moi juste si tout va bien. Les garçons t'ont tout racontés ?
-Oui.
-Tu as compris ?
-Je pense que oui.
-Super, dit-elle. Allez, à toi. Pose moi toutes les questions que tu as en tête.
-Ou est ce que tu es ? lui demandai-je immédiatement.
-Je suis à Manitoba, au Canada.
-Au Canada ? répétai-je, surprise.
-Et oui, répondit-elle en souriant. Je vis dans une maison avec mon mari et ma fille.
-Tu as une fille ? m'étonnai-je.
-Elle a un an, sourit-elle.
-Oh mon dieu...
Je détournai les yeux de l'écran pour reprendre ma respiration. Je ne comprenais rien. Ma sœur, qui devait être morte, était finalement en vie et habitait dans le Canada avec sa fille et son mari.
-Et... qu'est ce que tu fais là-bas ? continuai-je en regardant l'écran à nouveau.
-Tu sais, les garçons t'ont normalement expliquer le truc avec le...chef de papa et maman. Et, quand j'ai appris ça, il y a deux ans, par l'homme qui est aujourd'hui mon mari, je me suis enfui avec lui au Canada. On s'aimait déjà à l'époque. Alors, même si je n'avais pas une vie très normale, je voulais être heureuse. Luke et moi nous sommes mariés et avons eu notre petite princesse.
-Mais... comment les garçons te connaissent-ils ?
-Luke travaillaient avec eux avant, dans la même agence. Je leur dois tout. Fais leur confiance Heaven, ils sont géniaux.
-D'a... d'accord...
-Je vais te laisser ma belle, je dois aller chercher Alizé à la garderie... Je vous rappelle toute à l'heure, toi et ton frère, et je vous en dirais plus.
-A toute à l'heure, tentai-je de dire en souriant.
-A plus, sourit-elle avant de disparaître, remplacée par un écran noir.
Harry éteignit l'ordinateur sur lequel il était installé et me sourit chaleureusement.
-Ça va ? me demanda t-il.
-Oui... répondis-je en tremblant.
-Tu es toute chamboulée, dit-il doucement. Tu veux venir regarder la télévision ?
-Je... je ne sais pas.
-Viens avec moi, sourit-il.
Leah avait raison ; je devais leur faire confiance. Mais est-ce que je lepouvais ? A vrai dire, je n'en savais rien. Depuis quelques temps, en fait depuis que mes parents s'étaient évaporés dans la nature en nous laissant seuls, mon frère et moi, je ne savais plus si je devais faire confiance à des gens.
