PDV de Maria:
Les italiens partent ce soir vers 20h30. Je ne veux pas les quitter, mais alors là, pas du tout! Je suis fatiguée de ces "au revoirs" et puis on ne se voit que des mois plus tard...
Je n'en peux plus!
Comme nous sommes le 28 et que c'est un lundi, mes parents ne sont pas là. Malgré le grand ménage, Enrico et moi avons la paix.
Il fait ses valises et je le rejoins discrètement. Je pose mes mains sur ses yeux pour lui cacher la vue et je demande:
- C'est qui?
- Enrico: Vanessa! Tu m'as trop manqué! Allez, on fait vite avant que ma copine n'arrive.
- Eeeeh!
Je retire mes mains de son visage et les croise sur ma poitrine. Je sais qu'il disait ça pour rire, mais je sais que en faisant semblant de faire la tête, il m'embrasserait.
- Enrico: Je rigooole!
- Mmmh...
Je me retourne et lui donne dos.
- Enrico: Tu es fâchée?
Je hausse les épaules. Il commence à m'embrasser la nuque et remonte lentement jusqu'au lobe de mon oreille.
- Enrico: Et là? Toujours fâchée?
Je rehausse les épaules et il me retourne violemment puis m'embrasse langoureusement.
Bien évidemment, je répond à son baiser et il me dit:
- Je vois que plus maintenant...
Mon sourire s'efface quand il s'arrête brusquement de m'embrasser.
- Quoi? Qu'est ce qu'il y a?
- Enrico: Tu n'entend pas?
- Entend pas quoi?
- Enrico: Chuuut!
Effectivement, maintenant que c'est silencieux j'entend la sonnerie de Skype. Je grogne, récupère mon ordi et décroche vite en sachant qui j'allais voir derrière cet écran.
Je fais une tête choquée lorsque j'entend ce qu'il se passe du coté de Lina. J'appelle Enrico doucement et celui ci s'arrête devant moi.
- Enrico: Quoi?
- Chuut! Je crois que Raf n'a pas fait exprès de nous appeler...
- Enrico: Oh putain! Ils se disputent? C'est la première fois que je les entend s'engueuler comme ça...
- Oui, moi aussi. Maintenant tais toi, j'essaie de savoir le pourquoi du comment.
- Enrico: Ok.
- Rafael: Je te jure, ce n'est pas ce que tu crois!
- Lina: Mais tu te fous de ma gueule? TU TE FOUS DE MA GUEULE!
- Rafael: Non, je t'assure...
- Lina: Je ne veux rien entendre, c'est bon! Je voulais passer un dernier jour sympa avec toi mais là, je vois que c'est raté. Bravo!
- Rafael: Laisses moi au moins m'expliquer...
Je dis à Enrico en chuchotant:
- Je ne sais pas ce que Raf a fait, mais ça m'a l'air grave.
- Enrico: Putain, ouai!
- Mais qu'est ce qu'ils ont? Merde! Et puis pourquoi on ne voit rien?
- Enrico: Je pense que le tel est dans la poche de Raf.
- Ouai...
J'entend Lina crier:
- Je me barre, j'ai besoin d'air.
Puis une porte claque. Rafael soupire et ... Je rêve ou il pleure?
- Mais c'est une chochotte ce gars...
- Enrico: Il n'aime pas se disputer avec Lina.
- Bon, on raccroche.
PDV de Lina :
Je ne comprend plus rien, comment est ce que...
AAAH! J'ai envie de crier mais étant en ville, on va me prendre pour une malade mentale.
J'essuie rapidement une larme qui vient de tomber sur ma joue et marche.
Je marche sans m'arrêter, sans savoir où je vais. Quand je suis énervée, j'ai besoin de bouger et de parler à quelqu'un.
Maria! Je l'appelle tout de suite.
Je sors mon téléphone de ma poche et compose le numéro de ma meilleure amie que je connais par coeur.
Elle décroche tout de suite et me demande:
- Oh mon dieu! Lina, qu'est ce qu'il y a?
Je ne peux plus retenir mes sanglots et me lance dans un long monologue pour expliquer ce que j'avais. Évidemment, avec mes pleurs, elle ne peut rien comprendre.
- Maria: Lina, Lina, Lina! Calme toi, respire. Je ne comprend rien à ce que tu dis, c'est du chinois pour moi.
Je ris légèrement et lui explique plus calmement:
- Il... Une fille... Au téléphone tout à l'heure!
- Maria: Hein? Attend, je peux te mettre sur haut parleur pour qu'Enrico t'entende aussi?
Je hoche la tête mais répond quelques secondes après, me rappelant qu'elle ne peut pas me voir.
- Enrico: Eeeh! Qu'est ce que t'a soeurette?
- C'est Raf...
- Enrico: On sait, il a dû nous appeler tout à l'heure pendant votre dispute sans le faire exprès.
- Mmh...
- Maria: Il s'est passé quoi? T'es où là?
- Je suis... Quelque part dans Casa, je pense je ne suis pas très loin de chez toi d'ailleurs.
- Maria: Viens à la maison, tu nous racontes.
- J'arrive!
Après 10 minutes de marche, j'arrive devant chez Maria. C'est Enrico qui m'ouvre et il me fait un câlin. Maria le suit de près et m'embrasse rapidement.
On s'assoit sur le canapé bleu du salon où se trouve la télé.
- Maria: Alors?
Je prend une grande inspiration et commence:
- Rafael était sous la douche et...
Avant que je ne puisse terminer ma phrase, Enrico se lève et crie:
- Tu l'a rejoint mais il t'a mal baisé sous la douche!
Je rigole et Maria lui donne une tape sur le torse.
- Nooooon! T'es fou!
- Enrico: Ben alors quoi?
- Il recevait des appels, c'était le 13 ème. Je n'en pouvais plus d'écouter cette putain de sonnerie. Et vu que je ne sais pas mettre silencieux sur son tel, j'ai décrochée pour dire à cette personne qui le harcelait, qu'il était sous la douche et de rappeler plus tard.
- Maria: Ouai...
- J'ai donc décrochée mais je me suis rappelée que je ne parlais pas italien. C'est une fille qui a commencé la conversation et, avec mes super connaissances en votre langue, j'ai pue comprendre: "bébé", "soirée", "baiser", "retour ici" et le dernier je ne m'en souviens plus...
Mes yeux recommencent à me piquer et je sens que je ne vais pas tarder à re craquer.
- Maria: QUOI? Enrico, je suis désolé de dire ça puisque c'est ton meilleur pote, mais c'est un putain de salopard!
- Enrico: Non! Il doit y avoir une explication...
- Ah oui? Et laquelle? Mis à part qu'il s'est tapé une meuf en Italie et que cette petite pute veut se le faire? Ah, pardon, se le RE faire!
- Enrico: Je l'appelle tout de suite pour lui demander des explications.
- Maria: Ouai, bonne idée. Toi, viens avec moi.
Je la suis jusqu'en cuisine et elle me tend un gros sachet de bonbons (mes préférés). Je lui souris et lui dit que je l'aime.
Enrico descend peu après, le téléphone dans la main, collé à son oreille.
Il s'éclaircit la gorge et me dit d'un ton sérieux:
- Il veut te parler...
- Euhm... Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je risque d'encore m'énerver.
- Maria: Ne joue pas aux connes Lina, c'est bon, prend le téléphone et laisses le s'expliquer.
Je regarde Maria, puis le téléphone, puis Maria, puis le téléphone.
- Enrico: TU VAS LE PRENDRE CE PUTAIN DE TÉLÉPHONE, OUI?
- Ok, ok, c'est bon...
Je m'exécute et prend le téléphone des mains d'Enrico. Je monte en direction de la chambre de Maria, soupire et dis d'une voix mal assurée:
- Allô?
- Rafael: Allô? C'est qui? Lina?
Il plaisante? Il demande à me parler, il entend ma voix et demande qui c'est?
Je répond donc ironiquement.
- Non, c'est khalti Khadija.
- Rafael: S'il te plaît, laisses moi t'expliquer et ne me coupe pas!
Je sens de la détresse dans sa voix donc je le laisses continuer.
- Vas y...
- Rafael: Écoutes, je ne sais pas ce qu'a dit la fille au téléphone mais c'est ma cousine germaine!
Mais bien sûre! Il me prend pour une conne ou c'est quoi le trip? Sa cousine germaine va lui parler de "baiser", "soirée" et va l'appeler bébé?
- Et ma mère c'est la fée clochette.
- Rafael: Non, je t'assure! Qu'est ce que tu as crû?
- Oh, c'est juste qu'elle te dis "baiser", "soirée" et t'appelle bébé, le tout dans une même phrase, mais tu sais, tout est normal, évidemment!
- Rafael: Mais, elle m'appelle bébé depuis qu'on est gosses! Comme elle est plus grande que moi, elle m'appelait "bébé" et moi "mamie". Et pour ce que tu as entendu du reste c'est parce qu'elle me parlait de son petit-ami. Il a refusé de la baiser après la soirée qu'il a organisé.
- Ah wakha! Idan mektoub hmara ala wejhi?
- Rafael: Hein? Arrête je ne comprend pas bien l'arabe! Si tu ne me crois pas, on l'appelle tout de suite.
- Mmh.
J'entend le son des touches de son téléphone, puisqu'il m'appelle avec le téléphone de chez moi.
- Buongiorno, Valentina? È possibile dire la mia ragazza quello di cui parlavi poco fa, ha male interpretato. Grazie.
Je ne comprend rien! Mais alors là... J'ai simplement pû comprendre qu'elle s'appelle Valentina. Ah! Il continue de lui parler, cette fois en anglais. Il lui demande de me parler anglais sinon je ne comprendrais pas.
- Valentina: Hello?
- Hi.
- Valentina: You had a fight for nothing! I just told him that my boyfriend doesn't want to sleep with me even after my party,
Rafael and his suggestions...
- Oh, okay... So good luck with your boyfriend!
Rafael raccroche et me dit:
- Tu vois? Comment tu as pu croire une seule putain de seconde que je t'avais trompé ou quoi?
- Je ne sais pas... Ça m'avait l'air évident.
Je hausse les épaules bien qu'il ne me voit pas. Je me suis vraiment trompée comme une merde. Comment j'ai pu effectivement penser ça? D'accord, c'était sous le coup de la colère, mais j'aurais dû le laisser finir.
- Rafael : Je ne te ferais jamais une chose pareille, tu m'entends?
- Mmh...
Un silence gênant refait surface et je demande pour le briser:
- Euh... Tu veux nous rejoindre?
- Rafael: Ouai, j'arrive.
Je raccroche juste après. Je pense avoir entendu un début de "je t'aime" mais bon...
Je redescend, Maria et Enrico me sautent dessus et me pose 36 000 questions.
Je rie et ils ont l'air de se détendre.
- Maria: Raconte!
À ce moment, je me sens vraiment conne.
- Je... Je me suis emballée.
- Enrico: Hein? Comment ça?
- Ben en fait...
Je souris me moquant de moi-même.
- C'était sa cousine qui lui parlait de son mec.
- Maria: AHAAAA! Je le savais! Il n'aurait pas pû faire une chose pareil!
- Enrico: Tu le savais? C'est moi qui te l'avait dit!
- Maria: MAIS N'IMPORTE QUOI! Arrête de mentir!
- Enrico: Oh la mytho! Je vais te faire payer ça!
Maria sourit et dit:
- Et comment tu comptes t'y prendre.
- Enrico: Tu n'auras pas de gâteries tout à l'heure.
- Maria: Nooon! C'est bon, j'avoue! C'est toi, c'est toi, c'est toi!
Je met à rire super fort et le couple me rejoint dans mon fou rire.
- Je suis en train de brûler toutes les calories possibles et imaginables.
- Maria: Same.
- Enrico: Rafael vient de m'envoyer un message, il est à la porte.
- Ok...
La porte s'ouvre sur Rafael. Il à l'air aussi mal en point que moi. Il s'approche de moi, me tire par le t-shirt et m'embrasse à pleine bouche.
- Maria: Prenez vous une chambre sérieux!
- Rafael: La tienne ou celle de la femme de ménage cette fois?
- Maria: Beurk! La femme de ménage!
On se met tous à rire, puis Raf me glisse à l'oreille:
- Je t'aime.
- Je t'aime.
Pdv externe
(Le soir)
- Maria (au téléphone avec Lina ) : Vous vous êtes en route parce que tu habits loin de l'aéro, nous on sort dans 10 min truc comme ça. T'inquiete pas on sera là-bas 2h avant le vol. En plus Enrico a pas encore tout rangé. Bref bisous à toute.
Elle raccroche.
(À l'aéroport)
"The Flight to Roma is now starting the embarquement, please go to gate A9"
- Lina : Allez go.
Ils se câlinent, prennent leur affaires et se dirigent vers la porte d'embarquement.
- Maria : Bon vol.
-Enrico et Rafael : Merci.
Elle se retourne vers Lina et dit :
- Nous c'est bon on est devenu abonnées aux aéroport.
Elles rigolent et Lina rajoute :
- On a même pas pu le faire une dernière fois faute de temps !
- Maria (avec un regard coquin) : Parle pour toi...
- Lina : Non quand ?
- Maria : Avant de venir.
- Lina : Pffff, pendant qu'on se tapait le trajet, vous vous .... Hahahahahahaha
