L'aveu

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Amélia rangea son arme, le visage impassible. Elle se dirigea vers le Patron avant de s'accroupir devant lui.

-Patron ?, fit-elle.

Aucune réaction. Elle lui souleva légèrement la tête pour le mettre convenablement.

-Patron ?, insista-t-elle.

La tête du criminel bougea légèrement.

-Patron !, appela-t-elle.

Il ouvrit doucement les yeux.

-Putain... fit-il.

-Je te le fais pas dire... reste droit d'accord ? Je vais te détacher et on va sortir de ce merdier

Elle le détacha rapidement et glissa délicatement son bras sous les aisselles du Patron pour le soutenir du mieux qu'elle pouvait. Elle l'aida à se lever et, ensemble, ils prirent l'ascenseur. Puis, Amélia l'aida à alldr jusqu'à la voiture et lui attacha sa ceinture.

-Ça va aller, Patron... murmurra-t-elle.

Elle monta à sa place et fonça jusqu'à l'appartement. Elle se gara en dérapage et se hâta d'appeler l'ascenseur avant d'aider le Patron à se déplacer jusque là.

Une fois arrivés au bon étage, elle conduisit le Patron jusqu'au salon. Elle lui retira sa chemise pour voir ce que ces cons lui avaient fait.

-Qu'est ce qui faut pas faire pour que tu me retires ma chemise... ricana-t-il.

Tellement bas qu'il était à peine audible.

-Tais-toi... tu te fais du mal...

Elle s'appliqua à le soigner du mieux qu'elle pût après avoir nettoyé chacune de ses blessures.

Elle s'endormit en boule, au pied du canapé, éreintée par sa journée, tremblante comme une feuille. Elle mourrait de peur en réalité. Elle ne voulait pas redevenir la Créature de son père. Pourtant, si elle ne volait pas ce diamant, elle condamnait ses amis. Et elle-même en même temps.

Lorsque le Patron ouvrit les yeux, il remarqua immédiatement la silhouette d'Amelia qui était prostrée sur le tapis du salon, à côté du canapé. Elle avait des cernes immenses et semblait avoir pleuré. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés. Et ses vêtements étaient rougis de sang séché. Le sien.

Il regarda longuement ce visage qu'il connaissait aussi bien que le sien à force de l'avoir observer discrètement. Mais il se ressaisit.

-Tu ne l'aimes pas. Tu tiens à elle. C'est différent.

Les mots sonnaient creux. Comme les paroles d'une chanson trop souvent chantée.

Il soupira et se mit sur le dos. Ses blessures étaient superficielles. Et la jeune femme l'avait bien soigné. D'ailleurs, cette dernière ouvrit les yeux, légèrement hagard.

-Salut... fit doucement le Patron.

Elle le regarda avec surprise.

-Hey... répondit-elle.

Elle se redressa et se frotta les yeux comme un petit chat.

Le Patron dut se faire violence pour ne pas vouloir la faire se rapprocher de lui.

-Bien dormi?

-Moui... et toi?

-Ouais...

Les deux comparses se regardèrent longuement, sans mots dire.

-Je... Je vais me doucher, fit doucement la jeune femme sans bouger.

-Okay...

Amélia se leva en dépliant ses jambes interminables. Le Patron la regarda faire. Avant de se lever. Il grimaça vaguement mais se tint debout face à la jeune mafieuse.

Schizophrénie mafieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant