The end of the line

169 12 0
                                    

Le bruit finit par s'estomper mais rien ne venait.

Amelia ouvrit doucement les yeux. Elle était bien vivante. Son père avait la bouche ouverte de surprise et d'horreur. Il lâcha l'arme qui tomba dans un bruit fracassant au sol. Et il tomba en avant, mort. Une marre de sang se répandit lentement, colorant de rouge sombre la moquette éclatante de blancheur.

Amelia regarda le corps de son père, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Pourquoi était elle toujours vivante ? Pourquoi n'était ce pas elle qui colorait le sol de son sang ? Qui...

Elle sentit un regard avant d'entendre la voix. Une voix qu'elle avait l'impression de connaître mais la voix était trop éraillée, remplie d'inquiétude pour appartenir à la personne auquel elle pensait.

-Amelia.

Son simple prénom résonna dans la pièce. Il lui sembla qu'il avait fait plus de bruit que la balle elle même.

Mais le fait d'entendre son prénom la fit trembler de la tête aux pieds. Elle gardait les yeux fixés sur le corps sans vie de son géniteur.

Elle n'arrivait pas à croire que c'était fini. Son père était mort. La bande de mafieux serait reprise par quelqu'un d'autre. Un des lieutenants de son père probablement. Mais personne ne trouverait la mort de ce salaud étrange. Personne ne le pleurerait réellement.

-Amelia

La voix était un peu plus proche mais la jeune femme ne bougeait pas. Ne bougeait plus. Son esprit ne répondait plus et ses yeux étaient fixés, figés sur cette horreur. Ce bonheur. Ce point final à son calvaire. Cette page tournée.

-Amelia.

Le s'il te plaît qu'elle entendit était sous-entendu. Mais elle l'entendit plus fort que son prénom.

Puis des pieds apparurent dans son chant de vision. Des chaussures noires, limées par le temps.

Puis le propriétaire des chaussures la toucha.

Puis, comme si on l'avait électrocuté, elle tressaillit et releva enfin les yeux. Lentement.

Elle regarda d'abord le jean noir, parfaitement repassé. Elle remonta lentement jusqu'aux poches dont l'une contenait une boîte rectangle. Probablement des cigarettes.

Elle vit ensuite le bord d'une chemise noire, sortie à moitié du pantalon. Puis un pan de veston. Elle remontait lentement, découvrant un homme qu'elle connaissait comme si elle ne l'avait jamais vu. Elle remonta doucement les boutons de la chemise. Elle en compta 9 attachés et 3 ouverts. Un en bas et 2 en haut.

Puis son regard tomba sur l'homme auquel elle avait pensé un instant avant de mourir. Elle prit le temps de regarder sa barbe de 3 jours. Ses cheveux en bataille. Ses lèvres rougies mais tordues dans une grimace inquiète. Sa petite cicatrice sur la base de son sourcil. Puis enfin ses yeux. Ses yeux bleus et inquiets.

Le Patron.

Il était là. En face d'elle, l'arme pendante vers le sol, les lunettes dans sa poche de veston. Son air inquiet la fit se sentir coupable. Elle repensa à leur promesse dans la voiture.

-Peux-tu me jurer de rester ici?

-Alors promets-moi de rester en vie

-Je le jure

-Alors moi aussi

Au final, aucun des deux n'avaient vraiment respecter sa promesse. Elle avait failli mourir. Il avait quitté la voiture.

Il lui avait sauvé la vie.

-Patron?

Sa voix monta dans les aigus sans qu'elle s'en rende compte. Mais quand il l'entendit dire son nom, le Patron l'attira brutalement à lui et respira lentement l'odeur de la jeune femme alors qu'elle se mettait brusquement à pleurer.

Schizophrénie mafieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant