Voilà, je pose ça là

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Ce n'était pas la première fois qu'il était désespéré au point de vouloir en finir. Déjà enfermé entre les quatre murs du Bloc, il avait du mal à supporter la tension qui régnait. Minho et les autres se sentaient libres une fois dans les couloirs du Labyrinthe. Libres de fuir le quotidien et de pouvoir parcourir les sections, sans plus de pression que de devoir retourner au Bloc avant que les portes ne se referment. Lui, non. Lui, il suivait le rythme. Il ne disait rien et subissait.
Il finit par ne plus supporter cette pression et les autres qui vivaient leur vie, comme s'ils avaient toujours fait ça bien avant le Labyrinthe.
Alors, il avait décidé d'y mettre un terme. Une fin à tous ses problèmes et à ce labyrinthe sans solution. Il se sentait comme un animal pris en cage, épié à chaque mouvement.
Le scaralasme le suivit dans son ascension et se contenta de le fixer de ses yeux métalliques. Il n'y faisait pas attention. De toute façon, dans quelques temps, il n'aurait plus à faire attention à quoi que ce soit. Il était arrivé sur le mur.
Il ferma les yeux, sentant une brise légère lui caresser le visage. Il mit un pas dans le vide. Et laissa son poids l'entraîner vers le sol.

Se réveillant en sursaut, il regarda autour de lui, essoufflé. Encore et toujours le même cauchemar. Thomas dormait à côté en ronflant doucement. Hanté par les visions de son passé, il s'aperçut qu'il pleurait. Il essuya ses larmes en reniflant. Jamais il n'oublierait à quel point l'arrivée du brun endormi à ses côtés avait tout bouleversé dans sa vie. Comment, inconsciemment, il l'avait aidé à se remettre sur pied. Rien que de le voir, là, les yeux clos et le souffle régulier lui procurait une sensation qu'il n'avait plus ressenti depuis longtemps. Une joie intense et qui durait, durait si longtemps quand ils étaient ensemble. Le bonheur. Il était tout simplement heureux.

Après avoir contemplé son amoureux endormi, il se força à se recoucher. Mais le sommeil ne venait pas. En fait, il le redoutait. Refaire encore ce cauchemar? Il le faisait déjà toutes les nuits. Qu'est ce que ça changeait? Il sentit tout de même son coeur s'emballer. Il se serra contre Thomas, la tête sur son torse musclé et se laissa bercer par le rythme apaisant de sa poitrine qui se soulevait et s'abaissait doucement.

Il se revit, foudroyé par la Braise, agressant celui qu'il enlaçait quelques secondes plus tôt.
-TUE -MOI! hurlait-il à califourchon sur le brun. TUE-MOI!
Il était comme tous ces fondus qui frappaient aux fenêtres avant la Terre Brûlée. Exactement le même. Suppliant a tout va, de l'achever, de supprimer ce virus qui le rongeait de l'intérieur. Il aurait voulu lui dire que ce n'était pas réellement lui, que c'était la faute à la Braise, mais seule la colère, l'envie de mourir et l'envie de tuer le prenait.
Thomas, sous lui, le pistolet dans la main refusait de tirer. Et finalement, Newt put enfin dire tout ce qu'il avait à dire. Comme si la maladie avait décidé qu'il était temps qu'il lui dise au revoir et qu'elle se retirait de son esprit. Oh, pas longtemps. Juste assez pour lui dire combien il avait compté dans sa vie. Bien sûr, il aurait voulu que derrière ses paroles se devine son amour.
Il ferma les yeux. Il était prêt depuis toujours pour ce moment.
BOUM!

Newt se redressa, alerte et se toucha la tempe, la sensation du contact froid avec l'arme persistait. Ce n'était qu'un cauchemar. Un de plus. Thomas, par terre, enfilait son jean.
-Oh... Je t'ai réveillé? Je suis désolé.
Il se releva, bouclant sa ceinture.
-Non, c'est bon, dit Newt en se levant à son tour.
Il n'avait pas l'impression d'avoir dormi. Il n'avait qu'une envie. Dormir. Mais il savait qu'aussitôt les yeux clos, ses pires souvenirs viendraient à nouveau le perturber. Il soupira et renifla.
-Tu pleures? Demanda le brun derrière lui.
-Non, non, j'ai juste un rhume.
-J'aimerais bien savoir depuis quand on a un rhume des yeux...
Newt le regarda longuement et finit par se jeter dans des bras en sanglotant. Il sentit la main douce du brun le caresser.
-J-je ne peux pas sortir. Hoqueta-t-il. J'ai trop p-peur...
-Peur de quoi? Depuis quand Newt a peur de quelque chose?
Thomas le força à le regarder et essuya une larme sous son oeil, délicatement.
-On va y aller ensemble. Et tu seras fort. Car tu l'as toujours été. Jusqu'au bout.
Il glissa sa main dans la sienne et ouvrit la porte de la chambre.

Newtmas foreverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant