Newtmas forever

Le Pianiste

Avant que vous ne commenciez : visiblement, il y a un problème de média en ce moment... La musique que je voulais mettre était

Yann Tiersen - Porz Goret

* * * *

Il était assis sur le ponton en bois, les jambes à moitié plongées dans l'eau douce et fraîche du lac. L'aurore éclairait les arbres endormis et le ciel se teintait de ses magnifiques couleurs orangées et pastelles qui produisaient un dégradé magnifique. Il aimait venir ici pour se ressourcer et écouter la nature vivre. Les oiseaux commençait à gazouiller, ici et là et prenaient leur envol, brisant le silence matinal d'un battement d'aile.

Et soudain, alors qu'il fermait les yeux, appréciant cet instant qui le rendait vivant, qui lui faisait prendre conscience qu'il ne fallait pas grand-chose pour être heureux, des notes s'élevèrent du chalet, derrière lui.

Il connaissait parfaitement la personne qui rendait le piano magique. Chaque note, chaque accord qu'il produisait sonnait bien et le rendait chaque fois plus amoureux qu'il ne l'était déjà. Il écouta. Se laissa bercer par la mélodie charmeuse, envoûtante et délicieuse qui l'apaisait. Il ne voulait pas que ça s'arrête.

Il se leva et rentra dans l'habitacle éclairé. Il était là, devant son instrument, bougeant en cadence à mesure que ses doigts volaient, effleuraient les touches blanches. Quelques fois, il appuyait sur la pédale et il fermait les yeux. Même lui semblait absorbé et transporté dans un autre monde. Comme si le lever du soleil, par la grande baie vitrée l'inspirait dans son écriture. Thomas savait que la mélodie sortait en général de sa tête, comme à cet instant et qu'il lui arrivait de se jeter sur son clavier pour faire danser les accords et le rythme. Il ne prenait pas la peine de noter, tout restait imprimé dans sa tête.

Thomas s'assit à même le sol, en tailleur et observa son blond jouer. Il avait l'impression d'être un enfant qui écoutait son maître, son héros, son exemple lui montrer ses performances. Malgré lui, ses yeux se fermèrent. Il écoutait et tout d'un coup, il eut l'impression de flotter. Et il se sentait tellement bien, sur son nuage, les yeux clos, une oreille écoutant distraitement le chant du piano. Il sentait un sourire naître sur ses lèvres, la lumière devenir plus forte alors que le soleil se levait derrière les collines. C'était une sensation indescriptible, le bonheur, tout simplement.

Il n'entendit pas quand le pianiste s'arrêta à la fin du morceau. Ni quand celui-ci s'approcha doucement de lui.

-Tu dors?

Thomas ouvrit difficilement les yeux. Newt était penché sur lui, ses cheveux blonds cachant son visage et ses yeux amusés. Il le maintenait avec sa main droite sur son torse et sa main gauche caressait doucement sa chevelure brune.

Thomas se réhaussa sur les genoux du blond, où reposait sa tête.

-Aller dans le canapé ou dans le lit, c'était trop pour toi? Demanda doucement le blond avec un sourire aux lèvres.

Thomas s'aperçut alors qu'il était toujours par terre, sur le parquet grinçant du chalet.

-Je ne voulais pas te déranger et... J'étais bien, assis par terre. J'ai dû m'assoupir.

-Effectivement, tu ronflais.

Ils rigolèrent. Thomas se redressa et contempla le visage de Newt. Même après toutes ces années, il le trouvait toujours aussi angélique et magnifique. Un visage que l'on oublie jamais. Un sourire se dessina sur le visage du blond qu'il aimait tant.

-Pourquoi tu me regardes comme ça? Demanda Newt en riant.

Thomas passa doucement sa main sur la joue blanche de son compagnon qui cessa de sourire.

Le brun se pencha, avec une lenteur infinie vers Newt. Ses yeux s'étaient posés sur les lèvres rosées du blond qui restait de marbre. Au dernier moment, alors qu'il allait sceller leur lèvres, il eut un léger mouvement de recul et leva ses prunelles vers celles de Newt. Et avec un sourire, comme quand ils étaient plus jeunes, il déposa en un baiser tendre et doux tout son amour sur les lèvres de Newt.

-Je t'aime, Newt. Murmura Thomas dans le creux de l'oreille du pianiste alors qu'il le prenait dans ses bras.