Ill Mind

3.Premier Jour Du Reste De Ma Vie.

Je jette la cigarette immédiatement, si je dois arrêter autant commencer dès maintenant.

Je marche vers le centre ville, un kilomètre nous sépare. D'habitude, quand je marche, j'ai toujours une clope à la main. C'était comme une routine sans fin, jusqu'à même pousser mon cerveau à associer marche et cigarette. La sensation d'être enfin détaché d'un poids énorme sur ses épaules met son étreinte sur moi.

Après quelques minutes de marche passées à gamberger, je m'arrête net en voyant une affiche sur le pas d'un immeuble.

"Recherche homme, muse de dessin nu. Salaire : 1500 dollars, 5 séances."

La chance me sourit enfin, et au bon moment. Je rentre dans l'immeuble de trois étages, je monte au deuxième comme indiqué dans l'affiche. Une porte en bois se présente à ma gauche, je toque sur celle-ci.

Une femme à la chevelure dorée m'ouvre la porte, elle est d'une beauté à couper le souffle. J'en reste ébahi.

-Bonsoir, dit-elle avec un fort accent britannique.

Je réponds avec hâte.

-Je suis là pour l'affiche en bas.

-Vous mesurez combien ? Questionne-t-elle.

-1 mètre 85 à peu près.

Elle sourit instantanément.

-Je suis heureuse que vous ne l'ayez pas compris autrement, sinon vous auriez fait demi-tour, annonce-t-elle.

Voyant mon air surpris, elle continue.

-Presque tout les hommes qui s'étaient présentés m'ont donné la taille de leur machin, avoue-t-elle en pointant son regard vers le bas de mes côtes.

Je souris, cette idée ne m'a même pas traversé l'esprit. Je ne suis pas aussi malsain que je ne le croyais.

-Suis-je accepté ?

-Espérons que ce soit le cas, pour l'instant, laissez moi votre numéro de téléphone, on vous appelera.

Elle rentre dans le petit appartement et ressors avec une feuille et un stylo qu'elle s'empresse de me tendre. Je les prends et écris mon nom et prénom "Adam Lewis" plus mon numéro juste en dessous.

Je rends à la jeune blonde la feuille et le stylo et lui souris de nouveau. Elle prend son téléphone portable et me prend en photo, je comprends rapidement la raison.

-Merci d'être venu Adam, dit-elle en regardant la photo dans son téléphone.

-J'espère être accepté.

Elle referme la porte d'entrée après m'avoir dédier un petit sourire. Quant à moi, je descends de l'immeuble et reprends la direction du centre ville. Je jette un coup d'oeil à ma montre, l'heure indiquée est 13:20.

Mon ventre m'appelle, il me faut manger. Je m'arrête au premier fast-food que je croise et commande un sandwich. Je n'attends pas longtemps que mon sandwich est déjà prêt. Je prends celui et m'assois sur la table au coin d'où, j'arrive à voir l'ensemble du petit resto. Vous le savez déjà, j'aime étudier le comportement des gens.

Je croque sur mon sandwich, une saveur exquise me remplit la bouche. Je porte mon regard vers la porte d'entrée, une jeune femme à la chevelure brune habillée d'un tailleur, équipée d'une mallette, débarque dans le petit restaurant. Elle a l'air pressée au vu de sa façon d'agir, ça me fait sourire. Ces gens qui ont d'yeux que pour leur emploi, passant tout leur temps qu'à travailler.

Je suis cette femme du regard jusqu'au comptoir où on dépose commande. De sa main libre, elle prend le menu et choisie au bout de quelques secondes ce qu'elle veut manger.

Quelques minutes d'attente et le serveur lui tend un sachet, lequel elle prend et se dirige rapidement vers la sortie.
Encore une femme d'affaires trop occupée pour avoir un peu de temps pour manger.

Un vieil homme rentre quelques secondes plus tard, passe lui aussi au comptoir. En même temps une bande d'adolescents débarque, une blonde et une brunette collée chacune à son mec, deux garçons aux airs de badboy. Les jeunes viennent s'asseoir sur la dernière table vide du petit restaurant, la table juste devant la mienne.

Je fixe la jeune brunette, ses yeux bleus sont d'une clarté éblouissante. Je m'attarde sur ceux-ci jusqu'à me faire griller, l'adolescente lève son regard et voit que je la fixe. Étonnement, elle fait comme si de rien n'était.

Je plonge de nouveau sur mon sandwich, je n'ai pas très envie de passer pour un pédophile. Ma curiosité me pousse à bout, je dépose mon repas et lève encore une fois les yeux. Elle me fixe à son tour, et quand nos regards se sont croisés, elle détourne son regard pour regarder son ami.

Au même moment, le vielle homme qui était rentré quelques instants plutôt se pointe devant moi.

-Je peux m'asseoir, demande-t-il.

-Oui, bien sûr.

L'homme s'assoit en face de moi, se mettant ainsi entre moi et l'adolescente. Ceci m'est très favorable mais aussi défavorable, il m'empêche de commettre le pire comme il me prive d'un peu de chaleur humaine.

Je me rappelle devoir changer, ce genre de relation entravera ma route.

Le vielle homme me sort de mes pensées.

-Vous allez bien ? Questionne-t-il, vous n'avez rien mangé.

-Je suis juste un peu fatigué, annonce-je tout en prenant mon sandwich dans mes mains.

Changer, changer, ce mot ne cesse de tourner dans ma tête.