4.Une Journée Vide.

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Le changement est difficile, l'accomplir est un succès inégalé dans la vie que mène chaque humain. Je viens de finir mon repas, d'habitude je fume après avoir manger, cette habitude doit s'effacer. C'est si dur, l'odeur ignoble de la cigarette me manque déjà, cette saveur à la fois exquise et amère que projette chaque bouffée dans ma gorge me manque, la chaire de poule qui me titille quand je fume ma première cigarette le matin.

Le vieil homme est toujours en face de moi et me fixe continuellement. Il finit lui aussi son repas, s'essuie la bouche avec la serviette posée sur la table. Il boit après une gorgé de sa bière. Il lève la tête vers et me proposant sa bière. Tout mes sens s'alarment, cet homme ne va-t-il donc pas me lâcher la grappe ? Je refuse d'un simple geste de la tête.

Je me lève de la table et me dirige vers la caisse pour payer mon repas. Je me retourne jeter un dernier coup d'oeil à la jeune femme de l'autre table. Je me rend compte qu'elle n'est plus avec son groupe d'amis. Elle est sûrement allée aux toilettes. Je m'en vais déçu, la queue entre les jambes. Je n'ai pas eu le droit à une dernière bouffée de beauté humaine.

Je ne sais plus où je vais, mes pas me guident vers l'inconnu. Telle est l'histoire de ma vie, une marche interminable vers l'au-delà. Je regarde le visage des gens dans la rue, certains sont blêmes, d'autres enjolivés par un sourire détraqué. Des visages neutres vide de tout sentiments, quelques adolescents pleins de joie. Des vieillards assis sur des banc, exaspérés par la vie, ayant pour seul but d'attendre leur apogée.

Nous sommes tous à l'image d'une toile d'araignée. Nos dirigeants sont les araignées, nos coeurs sont les proies à tuer. Nous avons tous goûté à la vie, tous goûté à la triste réalité.

J'essaye de ne pas m'attacher, je fais tout pour ne pas m'attacher. Il me faut changer, je ne fais rien pour changer. Je suis toujours si cupide, si haineux envers l'humanité.

Aujourd'hui est une bonne journée, une merveilleuse journée pour commencer le restant de ma vie. Je dois m'ouvrir le coeur et plus ouvrir des plaies sur ceux des autres.

Je ne peux voir les sentiments, je peux tout de même les déduire. Je peux reconnaître la peine dans les yeux sombre de cette femme. Elle a l'air si indolore et pourtant elle est bien amochée.

Je peux vous citer tout ce qu'un être humain peut ressentir, la tristesse derrière chaque sourire, le malheur derrière chaque voeu, les larmes derrière chaque mot.

Je suis à la recherche d'une rédemption, elle se trouve hors de mon champ de vision. Le chemin vers le bonheur est dit palpitant, je cours dans le sens inverse de celui-là.

Philosophe la nuit et vagabond le reste de la journée, ma montre indique 15h30. Le temps passe si vite, ma journée a été si vide.

Je rentre dans le magasin d'un prêteur sur gage, une vieille connaissance à moi.

-Bonjour Stan.

-Ça faisait longtemps Adam.

-J'étais retenu par mon travail par mon travail.

-Plus maintenant à ce que je vois, répond-il.

-On m'a viré.

-Il était temps.

On en a rit tout les deux.

-Que me vaut ta visite, enchaîne Stanley.

-Je vais vendre ma montre, et qui de mieux pour me l'acheter que toi.

Il acquiesce et me demande de la lui montrer. Je l'enlève de mon poignée et la lui tend. Une Rolex achetée à 5000$.

-Je t'en offre 3700$.

-C'est peu, réponds-je à son offre.

-3800$

-Tu es en bonne voie.

4000 et c'est ma dernière offre.

-C'est d'accord.

Il ouvre sa caisse et en sort la dite somme et me la tend, je prends celle-ci heureux de ma vente. Je n'ai pas besoin de compter car Stan, même étant très mauvais de caractère, a toujours été un homme honnête. Je me dirige vers la sortie.

-À une autre vie Stan.

J'entends encore son rire même après avoir quitter la boutique.

Je rentre à la maison, je suis fatigué d'avoir marcher tout l'après-midi.

Ill MindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant