9. Conquis.

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Nos corps s'attirent comme deux aimants, je crois que rien ne pourrait expliquer ce que je ressens. Je vois le monde entier flou mis à part elle, je ne vois qu'elle. Le brouhaha qui assourdissait mon ouï se tait en un seul instant, il n'y a que sa voix qui résonne dans ma tête.

Je l'ai cherché partout, cette lumière sensée être l'espoir. Je n'aurais jamais cru la trouver et encore moins en une seule personne, elle.

Le destin est maître dans l'art de la tromperie, il me donne la possibilité d'aller mieux. Je ne devrais pas me jeter dans la gueule du loup, je n'ai jamais fait ce que je devais faire. Je fonce tête baissée, à moi le fruit défendu.

-Vous êtes excusez, me dit-elle.

Je ne comprends pas, elle le remarque.

-Vous êtes excusez, je sais que vous n'êtes pas le genre d'homme qui accoste une femme en pleine rue.

-Et vous n'êtes pas le genre de femme qui se laisse faire.

Elle sourit, mon âme toute entière crie. Rien n'est plus parfait, son sourire pourrait rendre heureux n'importe quel fichtre connard sur cette terre. Je suis ce dernier.

Je la prend par la main, et pour je ne sais quelle raison, elle se laisse faire.

-Allons manger, propose-je. J'ai faim.

Elle acquiesce.

Nous allons vers mon bistro préféré, avec un concept des plus original. On s'assoit sans rien commander, le serveur ramène un plat de son choix qu'on ne peut que savourer. À chaque fois que j'y mange, je me surprend aimer des plats que jamais je n'aurais aimé.

Je n'ai pas choisis ce restaurant que pour sa nourriture, le calme qu'on ressent pourrait amadouer un viking.

On s'assoit près de la cheminée, l'un en face de l'autre. Le silence essaie de briser ce moment de pur bonheur, j'essaie à mon tour de briser celui-ci.

-     Je m'appelle...

Elle me coupe la parole.

-     Non, interpelle-t-elle. Les noms ne définissent pas qui nous sommes.

Elle se tait un moment puis se relance.

-      Rentrons dans le vif du sujet.

Je n'arrive pas à retenir mon sourire, sa façon de penser arrive à me plaire. Moi qui complique toujours les choses, je n'aurais jamais cru aimer la simplicité.

-      À croire que j'avais tout faux, dis-je en souriant. Tu es tout sauf ce que je croyais.

Je prends un instant pour la fixer dans les yeux.

-      Tu es mieux que ce que je croyais.

Ill MindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant