12. Tendresse.

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Un jour, les décisions peu orthodoxes que je prends me coûteront la vie. On m'a dit cette phrase tellement de fois que je me suis mis à attendre la mort à chaque tournant, toujours rien, à croire que la mort elle aussi ne veut pas de moi.

-Pourquoi es-tu tout le temps plonger dans tes pensées ? Demande Anna.

Je la fixe dans les yeux, en étant sincère avec moi même, je ne le sais pas. J'essaie de trouver quelque chose à dire mais je me rappelle que je ne dois pas lui mentir.

-Tu seras étonnée de savoir que la raison m'échappe jusqu'à aujourd'hui.

Elle n'a pas l'air d'être surprise, même qu'elle me sourit.

-Moi aussi.

Comme à notre habitude, nous avons partagé un moment de pur bonheur et de monologues. J'adore sa façon de voir les choses, sa manière de vouloir tout entrevoir, quand elle se mord sa lèvre inférieure quand on lui prouve qu'elle a tord mais aussi, sa délicatesse quand il s'agit d'avouer ce tord. Cette femme est un régal à la fois pour les yeux car oui, elle est d'une magnificence mais aussi un régal pour l'esprit, elle est aussi fichtrement intelligente.

-Que fais-tu dans la vie ? Demande la jeune femme après avoir passer la porte de la cafétéria.

Je reste debout à l'intérieur, retenant la porte tandis qu'elle est dehors me tournant le dos. Mon visage se crispe, je me dis que c'est la fin de notre relation si inspirante.

-Je suis au chômage depuis quelque temps.

Je ne peux pas voir sa réaction même si je la connais déjà, j'essaie de me mentir à moi même. Aucune femme saine d'esprit ne voudrait d'un avenir avec un chômeur. Elle se retourne et me sourit, cette femme me surprend à chaque fois.

-Tu trouveras un jour ou l'autre un travail qui te tient à cœur.

Comment suis-je sensé aimer mon travail ? Qui aime son travail ?

-Aimes-tu ton travail ?

-Non, dit-elle. Mais je fais ce qui me tient à cœur.

J'ai depuis toujours haïs l'argent, pour moi, l'argent est le plus grand fléau que l'humanité a créé. Personne ne peut changer cette règle, le monde appartient aux riches et les rêves appartiennent aux pauvres.

Travailler est le seul moyen de survivre, comme si l'esclavage est devenu universel, l'esclavage moderne en toute sa splendeur.

Je la raccompagne chez elle. Avant, j'aimais marcher une cigarette à la main, aujourd'hui et en ce moment précis, j'aimerais marcher avec elle me tenant l'avant bras pour l'éternité.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 03, 2018 ⏰

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