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Violette,
J'ai été te voir aujourd'hui, enfin j'ai été voir la tombe dans laquelle tu reposes. Elle est rempli de fleurs tu sais, les gens viennent encore la décorer. Si tu savais à quel point tu étais importante pour nous, pour moi. Tu es tellement aimé Violette, tu n'imagines même pas. Ça m'a rassuré de voir ta tombe propre. Tu aimais tellement que tout soit entretenu et soigné. Je sais que tu serais contente de voir qu'elle l'est. Elle est très jolie tu sais, c'est sans aucun doute la plus belle tombe du cimetière.
J'ai toujours autant de mal à parler de ça, de ta mort. Je ne veux pas en parler d'ailleurs mais tout mon quotidien me rappelle que ceci est réel, que tu es réellement parti et je me sens faiblir chaque fois que je pense à ça. Tu dois savoir que j'y pense tout le temps et que par conséquent, je suis faible tous les jours de ma vie. J'ai toujours détesté être faible, ce n'était pas pour les hommes. Je le pensais vraiment et tu n'aimais pas quand je le disais. Tu me trouvais tellement macho quand je le répétais. Je le pensais vraiment Violette, jusqu'à ton départ. J'ai su qu'à ce moment-là tu avais raison. Tout le monde a le droit de se sentir désarmé. Tu disais aussi que la véritable faiblesse n'était pas de se sentir au plus bas, la véritable faiblesse était de ne jamais se relever dans sa chute. Mon amour, je suis si faible. Regarde-moi, je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à surmonté ta perdre, je n'y arriverais surement jamais. Je ne me relèverais sans doute jamais. Je suis ta définition de faible.
J'ai revu ce garçon, tu sais celui qui s'est assis à ta place, Louis. Il était seul et regardait ses chaussures quand il marchait lorsqu'il m'a vu. Je crois que je l'ai vraiment effrayé. Je ne voulais pas Violette, je te le promets. Je sais que tu m'aurais grondé si tu étais encore là. Vraiment, tu sais que je n'étais pas dans mon état normal, tu sais que j'aurais été incapable de faire mal à quelqu'un, tu le sais pas vrai ? Bien sûr que tu le sais.
J'ai eu peur et j'ai failli me remettre en colère. Louis s'est dirigé en direction de ton casier et j'ai eu tellement peur, tellement peur qu'il se l'accapare. Ta chaise puis ton casier, ça aurait été bien trop à supporter mais la porte de métal 259 ne s'est jamais ouverte et ton cadenas est resté là où il était. Son casier était le 260. Deux cent soixante. Ce n'était pas le tien et ma colère est redescendue. Je ne sais pas ce que j'aurais pu faire comme bêtise si ça avait été le cas. Pardonne mon comportement Violette, il est absurde. J'ai demandé pardon à ce Louis. Je ne parle pas beaucoup en ce moment mais j'ai vu dans ses yeux qu'il était aussi un garçon brisé. Peut-être pas pour la même raison que la mienne mais il était aussi un garçon brisé. Il a juste hoché la tête en disant que c'était okay pour lui. Il n'a rien demandé, il n'a pas posé de question.
Il paraissait si fragile. Ses yeux étaient aussi vides d'émotions que mon cœur l'était. Je suis sûr que tu l'aurais pris dans tes bras Violette, tu l'aurais vu. Tu savais faire ce genre de chose toi. Sauver les gens, leur enlever leur peine et leur rendre le sourire rien qu'en les prenant dans tes bras. Tu savais le faire parce que tu es quelqu'un d'extraordinaire et pour une fois dans ma vie depuis que tu es parti j'ai eu envie que tu reviennes à nouveau pour quelqu'un d'autre que moi. Pour une fois depuis ton départ j'ai eu envie de ne pas être égoïste. Pour une fois depuis ton départ j'ai voulu que tu sois en capacité d'effacer un autre chagrin que le mien. Pour une fois depuis ton départ, j'ai voulu que tu enlèves la peine dans les yeux de ce garçon. Il s'appelle Louis et il a tant besoin de toi. Pas autant que j'en ai besoin mais il a tant besoin de quelqu'un et tu es la meilleure personne que j'ai rencontré de ma courte vie. Tu aurais su faire ça, toi. Tu me manques Violette, tu me manques tellement si tu savais. Je t'aime plus qu'il n'y a d'étoiles dans le ciel si noir de ce jour si froid.
- Ton amour éternel, Harry.
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