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Violette,
Je suis désolé, ça fait quatre jours que je ne t'ai pas écrits. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas fait. Ce n'est pas comme si j'étais très occupé en plus. Ma vie est plus que fade alors je n'ai pas l'excuse de ne pas avoir eu le temps. Je ne savais juste pas quoi dire je suppose. Rien ne se passe alors je ne sais pas de quoi parler. Personne ne vient me voir et ça tombe bien puisque je n'ai pas envie de recevoir de la visite, personne n'engage la conversation et là aussi ça me convient vu que je n'ai pas envie d'échanger une conversation avec quelqu'un. Alors je me retrouve là, assis inconfortablement par terre, à écrire dans mon journal sur ta pierre tombale.
Quelle scène morbide sans déconner. On dirait une de ces merdes dans les films de cinéma et pourtant, même si je sais que je détestais ces moments ringards dans ce genre de film que tu trouvais dramatique, je me sens moins seule. Moins seule parce que tu es là. Parce ton prénom gravé sur la pierre me rappelle que c'est ta nouvelle maison. Je suis tellement débile. Regarde le langage que j'emploie, je commence à perdre un peu la tête Violette et je vois des choses qui ne sont pas réel parfois. Je n'ai rien dit à maman parce qu'elle risque de s'inquiéter pour rien, je suis sûr que je suis juste fatigué. Ça n'a pas vraiment d'importance en fait. Rien n'a d'importance.
Je ne t'ai pas parlé du voyage. Enfin, voyage est un bien grand mot. Je n'ai même pas pu choisir la destination, je vais faire un voyage qui ne me convient pas, tu ne trouves pas ça stupide ? Je dis ça mais tu aurais sûrement adoré l'endroit où je vais. C'est Monsieur-jamais-content qui organise ceci. On va rester en Angleterre, parce que, je cite « c'est important de connaître les richesses artistiques que possède son pays ». Qu'est-ce que j'en ai sérieusement à foutre, moi. Je sais que ça t'intéresse mon ange, mais ce n'est pas mon truc. Je ne comprends pas pourquoi maman me force à y aller et je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas riposté. Je crois que je n'avais simplement pas envie de me disputer avec elle. Elle est si triste à cause de moi Violette...
Louis, le garçon au cœur brisé, il vient aussi mais je crois que lui il en avait envie. Je crois qu'il est comme toi, qu'il aime l'art et toutes ces autres choses dont je suis incapable de trouver le sens. Vous vous seriez surement bien entendu, j'en suis certain. Je devrais arrêter de rajouter qu'il a le cœur brisé derrière son prénom. C'est toujours vrai pourtant, mais tu sais de qui je parle maintenant alors désormais il sera Louis, juste Louis.
Je ne sais pas si je pourrais emmener mon journal avec moi pendant le trajet à travers tous ces musées. Je n'ai pas vraiment envie que quelqu'un l'attrape pour crier au monde extérieur que j'écris à ma petite-amie en espérant qu'à travers son univers elle puisse lire ces lignes. Pardon mon ange, mais comprends moi, je n'ai pas envie qu'ils parlent de toi en criant encore que tu n'es plus là et que je deviens fou. Je ne supporterais pas qu'ils parlent de toi alors pardonne moi pour ces mots mais c'est comme ça que vont percevoir les autres. Je ne veux pas m'énerver et m'effondrer, je ne veux pas être encore plus faible. Je ne veux pas. Ce journal est à moi, pour toi, à nous. Rien qu'à nous. Que pour nous. J'essaierais c'est promis. Je t'aime Violette, plus que tu ne peux l'imaginer.
