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Violette,
J'ai encore mal dormi cette nuit. D'habitude j'arrive à dormir au moins trois heures au mieux mais ça n'a pas été le cas. J'ai fait un cauchemar, je te laisse deviner quel était le personnage principal. J'aurais aimé que tu fasses une jolie apparition, je ne sais pas, comme au milieu des fleurs dans un champ de violette le sourire aux lèvres, heureuse. J'aurais voulu te voir respirer éternellement le bonheur mais j'ai fait un cauchemar d'une tout autre dimension. J'ai revu la scène Violette, je t'ai revu toi, le corps écrasé contre ce mur de brique par ce camion. Je me suis revu impuissant, je me suis revu en train de te regarder mourir mon amour, j'ai revu tes yeux se fermer petit à petit, j'ai revu ta main finir par lâcher la mienne, je t'ai revu partir. Je ne voulais pas revoir tout ça, je ne voulais pas, tout était tellement horrible.
J'ai pleuré tellement fort que je suppose que tu as pu m'entendre de là-haut. S'il te plait ne fait plus ça, ne vient plus dans ce genre de cauchemar. Ces images ne font que me détruire. Comme si je n'étais pas déjà assez brisé. Violette j'ai besoin de toi, fait moi un signe, n'importe quoi. J'ai profondément besoin de toi. Je ne supporte plus ton absence. J'aimerais tellement avoir le courage de te rejoindre mon amour. Si tu savais à quel point je m'en veux de ne pas être assez courageux. Pardonne-moi Violette mais je suis apeuré. J'ai peur de ce que je vais ressentir juste avant que mon cœur s'arrête, j'ai peur du monde dans lequel tu es car c'est un ignoré de tous et tu sais à quel point j'ai peur de l'inconnu. Je n'ai jamais été un grand aventurier alors que tu étais curieuse de tout. Contraste.
J'ai voulu aller aux toilettes aujourd'hui pour prendre discrètement mes médicaments sans que tout le monde ne le remarque. J'ai dit à maman que je les prendrais même si je sais que ces pilules ne changeront rien mais je crois que ça la rassure. Je pensais qu'il n'y avait personne alors j'ai avalé mes cachets mais j'ai entendu un sanglot venir du dernier toilette. Quelqu'un pleurait et ça semblait tellement violent. Je me souviens qu'un jour tu avais dit que jamais tu ne laisserais quelqu'un pleurer pour la simple excuse qu'il est un inconnu. Tu l'aurais pris dans tes bras lui aussi. Toi, tu n'aurais pas eu un temps de réflexion, tu aurais défoncé la porte même si tu te serais fracassé l'épaule. Tu étais une héroïne Violette, mon héroïne. Tu étais tellement admirable quand tu essayais d'apaiser les autres.
Je me suis juste assis par terre, contre la porte. Je n'avais ni l'envie ni la force de détruire une porte comme tu l'aurais fait toi. Je me suis juste assis et j'ai attendu. Ses sanglots se sont arrêtés et il m'a demandé si je pouvais partir. Il me l'a demandé. Ce n'était pas comme un ordre, c'était comme une supplication Violette. J'ai reconnu sa voix. Cette voix si cristalline, fragile. C'était lui, ce garçon brisé appelé Louis. S'il te plait aide moi, aide ce garçon. Aide-moi Violette, tu sais comment faire toi. Je suis sûr que tu peux essayer de là-haut. Essaye au moins. S'il te plait, je ne veux pas qu'il devienne un garçon aussi perdu que moi. S'il te plait mon amour, fait en sorte de réparer les morceaux brisés de son cœur, il a l'air si faible. Il a l'air si... moi. Tu me manque Violette, à jamais dans mon cœur.
