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Violette,
J'ai pleuré aujourd'hui mais cette fois je ne m'excuserais pas. Je me suis toujours excusé de pleurer mais c'est si stupide. Je vais toujours aussi mal mon amour. Encore plus maintenant que j'ai eu le courage d'ouvrir notre boite à souvenirs. Une par an, c'est ce que tu voulais. Trois boites en tout. Trois putains de belles années. J'ai toujours gardé ces boites sous mon lit. J'ai ouvert la plus vieille ce matin. Celle de 2013. Notre première année, nous n'étions que des amis encore, du moins au début. Je me sens tellement honteux de ne pas me rappeler de notre première rencontre. Tu n'as jamais voulu me dire comment a été nos premiers échanges sous prétextes que c'était à moi de remuer ma mémoire -ce qui n'a toujours pas marché-. Je sais juste que tu t'es occupé de moi après une soirée bien arrosé. Tu avais laissé un doliprane périmé sur la table de chevet avec un message suivi de ton numéro de téléphone.
« Peut-être que tu vas mourir avec ce médicament, il n'est plus bon. Si jamais tu prends le risque texte moi. Cap ? »
Je n'ai pas pu résister, tu avais l'air d'une fille qui avait confiance en elle et c'était mon point faible de l'époque. J'aimais les filles confiantes. Seulement quand je t'ai vu, tu étais tout ce que je n'imaginais pas. Un peu étrange, déjanté, une pointe de naïveté, rêveuse à plein temps, artiste à tes heures perdues, confiante et magnifique. Je n'avais jamais vu une fille aussi charmante que toi. Pourtant, j'en ai côtoyé des belles avant mais tu avais ce truc qui te mettait au-dessus de toutes les autres pour une raison que j'ignorais encore. Je suis tombé amoureux de toi Violette, je ne m'y attendais pas. Je te voulais vraiment. Pas comme on désire un corps, ô non, je te voulais, je voulais t'appartenir, je voulais sentir ton amour potentiel, je voulais la personne que tu étais pour le restant de mes jours et merde j'avais 17 ans. Tu as changé ma vie pour toujours mon ange. Je t'en serais infiniment reconnaissant.
Tu te rappel de mon dessin ? Celui que je t'avais promis de faire. Je l'ai apporté en classe d'art aujourd'hui, on devait rendre nos œuvres au professeur. Personne ne s'était assis à ton siège cette fois ci. Je suppose que mon comportement les avait refroidis. Lorsque Monsieur-jamais-content est passé devant moi, il a regardé mon œuvre et m'a dit que c'était vraiment trop sombre et que je ne pourrais surement pas obtenir une bonne note par le manque de couleur et d'imagination de ma part. Je n'avais pas envie de mettre de la couleur dans mon dessin Violette. Ma vie est sombre et je n'ai pas envie de faire semblant avec le monde entier. Je n'ai pas envie de mettre de stupides couleurs dans un dessin qui me rappel toi. C'est tellement horrible de t'associer à la mort et la tristesse, mais Violette mon ange, c'est les premier mots qui me viennent après « amour » lorsque je pense à toi. Pardonne-moi.
Tu m'aurais défendu et tu aurais eu les arguments pour le convaincre qu'un dessin n'avait pas besoin de couleurs pour être bon. Tu aurais cité des noms de peintre ne peignant qu'en sombre dont les œuvres sont célèbrent pour lui prouver à quel point ses paroles étaient fausses. Tu lui aurais cloué le bec, comme toujours mais je n'avais pas la force de me disputer avec Monsieur-jamais-content. Je n'avais pas de référence à apporter de toute manière, c'était déjà voué à l'échec. J'ai entendu une voix venir de derrière. Juste derrière moi. Elle était cristalline et si fragile.
« Pierre Soulages rempli ses toiles de noirs et pourtant elles sont assez connu n'est-ce pas ? La couleur n'est pas un critère juste de notation Monsieur. »
Il fallait absolument que je réécrive ses mots parce que mon cœur s'est arrêté à ce moment-là. C'était comme si tu étais là, avec moi dans un autre corps et que tu me défendais encore et encore, comme tu l'as toujours fait face à ce professeur.
Je me suis senti faiblir à ce moment Violette, je ne savais plus ce qui était réel et ce qui ne l'était pas. Je ne savais plus si c'était Louis ou si c'était toi. C'était comme si c'était toi dans le corps de Louis. J'ai senti mes jambes trembler et je ne savais pas ce que je devais faire, j'étais tellement confus si tu savais. Une demi-seconde j'ai eu cet espoir fou que tu étais descendu des cieux mais j'ai tourné la tête et ce n'est pas toi que j'ai vu. Ce n'était pas ton doux et magnifique visage, c'était celui de ce garçon brisé appelé Louis. Il a vu, il a vu que j'étais sur le point de m'effondrer. Il ne savait pas pourquoi j'avais mal Violette mais il a baissé les yeux comme s'il avait regretté de prendre ma défense. Je ne savais pas quoi faire alors j'ai dit merci tout simplement. C'était le seul mot que j'étais capable de dire. Je me suis retourné et je l'ai entendu murmurer qu'il trouvait mon dessin joli et je te jure que j'aurais aimé que ce soit toi Violette. J'aurais aimé que tu dises les mêmes mots. Ton absence me rend malade. Tu me manque tellement. Je t'aime mon amour, pour toujours.
-Ton amour éternel, Harry.
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