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Louis a son deuxième match ce soir et il est actuellement sur le terrain à serrer les mains des joueurs adversaires. Le calme avant la tempête. La politesse et la gentillesse avant l'adversité. Il me jette quelque fois des coups d'œil pour s'assurer que je suis encore là, que je ne suis pas parti.

L'arbitre leur ordonne de se mettre respectivement à leur place avant de lancer un coup de sifflet, annonçant le début du match. Les supporters de chaque équipe sont debout à leur hurler des encouragements et je suis probablement le seul qui ne le fait pas. Je l'encourage mentalement, secrètement. Ma voix interne lui murmure de petits « allez » ; « tu peux le faire ». Je souris aussi, je souris chaque fois que je le vois proche du ballon, je souris parce que je le vois se donner à fond pour extirper le meilleur de lui-même.

C'est assez surprenant la manière dont il le fait. Je veux dire, on voit qu'il essaie du plus profond de lui d'être le meilleur, mais il essaie seulement pour lui. Il n'essaie pas d'être le meilleur pour les étudiants encourageant son équipe. Il essaie pour lui, comme pour se prouver quelque chose. Et au fond de moi, je sais ce qu'est cette chose. Je sais qu'il essaie de se prouver qu'il peut faire quelque chose de bien, au moins juste pour ce soir.

Ca me brise le cœur parce que je me rends compte que Louis ne réalise pas à quel point il est une merveilleuse personne. Il ne réalise pas que le problème n'est pas lui mais l'attitude des autres à son égard. Il ne réalise juste pas parce qu'on l'a trop brisé pour qu'il puisse à nouveau penser qu'il est quelqu'un de fantastique.

Des hurlements et un coup de sifflet me sortent de mes pensées et ce n'est que quand je lève les yeux sur le panneau numérique indiquant le score que je remarque que l'équipe adverse a marqué un point

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Des hurlements et un coup de sifflet me sortent de mes pensées et ce n'est que quand je lève les yeux sur le panneau numérique indiquant le score que je remarque que l'équipe adverse a marqué un point. Je reporte mon attention sur le terrain et je vois un des garçons de l'équipe de notre école crier sur Louis. Il le regarde bizarrement comme s'il ne comprenait pas. Comme s'il ne comprenait pas pourquoi il s'attaquait à lui. Zack s'énerve de plus en plus et je peux entendre quelques mots sortirent de sa bouche tellement il hurle.

-       Si t'avais couru plus vite, je t'aurais passé le ballon et on aurait pu éviter ce but !

Je sais très bien que je dois rester en dehors du terrain mais je ne me sens pas très à l'aise. Zack hurle seulement sur lui parce qu'il a trop de fierté pour avouer que ce but a été marqué parce qu'il n'a pas su reprendre la balle à l'équipe adverse.

-       Hey mec, ce n'est pas de la faute de ton collègue si tu ne sais pas maîtriser un ballon, balance haut et fort un joueur de l'école adverse.

Louis me regarde longuement en cherchant du soutien et je sens mon ventre se tordre quand je le vois marcher en ma direction, quittant le terrain. Je crois qu'il a dans l'optique de ne pas revenir et je ne peux pas m'empêcher d'en vouloir fortement à cet imbécile.

-       Louis, hey Louis, écoute-moi bien ! Tu ne sors pas d'ici, pas tant que je suis là, tu retournes sur le terrain et tu vas faire voir à cet idiot que tu es un bien meilleur joueur que lui ! Tu ne pars pas, tu joues, jusqu'à ce que l'arbitre siffle et... Merde, vas jouer, je suis là okay ?

Journal d'une âme perdue » LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant