Journal d'une âme perdue » Larry

Binôme

(J'ouvre cette parenthèse pour vous informer que ce chapitre ne s'écrira pas comme les autres, à travers un journal. Il est du point de vue d'Harry. Bonne lecture.)

Je refais le tour de ce que j'ai mis dans mon sac pour le voyage. 3 jean, 4 t-shirt, 3 pull, trousse de toilette, médicaments. Il faut que les cachent, personne ne doit savoir pour les cachets. C'est personnel, trop personnel. Je n'ai pas envie que quelqu'un voit les boites en plastiques blanches dans mon sac. On n'est jamais trop prudent. Je sais à quel point les gens peuvent être stupide quand ils sont curieux et je n'ai pas envie qu'ils savent. Tout comme le journal. Ça me fait encore plus peur que les médicaments. Je peux mentir pour les médicaments, je ne sais pas, dire que c'est pour la fatigue, mais pour le journal, qu'est-ce que je pourrais donner comme réponse pour éviter qu'ils me prennent pour un fou ? Je n'en aurais aucune.

Je ne sais même pas si j'aurais l'occasion de parler à Violette et ça aussi ça me fait peur. J'ai pris l'habitude de lui parler ou du moins de lui écrire. C'est comme si j'avais encore un moyen de communiquer avec elle. C'est complétement étrange.

Il n'y a pas que ça qui m'angoisse dans ce voyage. C'est un tout. Les médicaments, le journal et le fait que je ne sais pas du tout avec qui je vais devoir partager la chambre d'hôtel dans lequel nous allons dormir. Personne ne me parle depuis que Violette est partit et je n'ai pas envie de tomber avec quelqu'un qui va me demander comment je me sens. C'est une question idiote de toute manière. Ce voyage ne sent pas bon. Je ne l'aime déjà pas.

      - Harry, tu devrais partir si tu ne veux pas être en retard, cria ma mère d'en bas.

J'ai envie d'être en retard maman, j'ai envie que le bus parte sans moi, j'ai envie que le professeur m'oublie et je n'ai pas envie d'y aller maman. Si tu savais maman comme je n'ai pas envie. Je ne peux pas lui dire ça, elle est si heureuse à l'idée que j'y aille. Je ne veux pas gâcher ça, elle a trop souffert à cause de moi. Beaucoup trop pour que je bousille la joie qu'elle ressent. J'attrape mon sac et descend lourdement les escaliers. C'est le moment. Je me baisse et embrasse le front de ma mère. Elle sourit et elle est magnifique. Elle l'a toujours été.

*

Je suis parmi une trentaine de tête, assis sur un siège du bus, les écouteurs dans les oreilles. Hanging Tree, tiré du volé 3 de Hunger Game joue actuellement. Je l'aime bien, elle est calme et même si elle ne me détend pas complétement, elle ne me stress pas non plus. J'ai trois heures de bus pour aujourd'hui. On se rend à Wakefiel voir je ne sais plus quel truc. Je n'en ai trop rien à faire de ce voyage.

Tout le reste des étudiants ont l'air en forme et rigolent déjà de bon matin. Je ne me rappelle plus la dernière fois que j'ai rigolé et penser à ça me met assez mal à l'aise. Est-on vraiment censé oublier ce genre de souvenirs ou est-on vraiment censé se rappeler de ce genre de souvenirs ? Je ne sais pas trop laquelle est la bonne question mais peu importe, je ne m'en souviens pas.

En tournant la tête, je l'ai vu. J'ai vu Louis, les écouteurs dans les oreilles, lui aussi. Il souriait en fermant les yeux. Je me demande ce qu'il écoute. Ça doit surement être une bonne musique, il a l'air si détendu et heureux, pour une fois. Je ne vois pas très bien son sourire puisque je ne peux le voir que de profil mais je sais qu'il est sincère. C'est un vrai sourire, pas comme celui de la dernière fois. Je me demande avec qui il va tomber lui aussi. Ce qui me rassure c'est que Joshua n'est pas pu venir, finalement lui casser le nez aura servi à quelque chose. Personne n'avait l'air d'en vouloir à Louis depuis son arrivé et dans l'ensemble ils avaient toujours été cool mais on ne sait jamais.

Je me suis mis à penser que peut-être on serait ensemble à l'hôtel mais j'ai rapidement chassé cette idée de mon esprit en détournant le regard. Ça serait une très mauvaise chose si jamais c'était le cas. Il a peur de moi. Je préfère être avec quelqu'un de stupide que je ne supporte pas plutôt qu'être avec quelqu'un qui a peur de moi. Louis à peur de moi alors je préfère être avec n'importe qui dans ce bus que d'être avec Louis.

      - Je veux votre attention ! Cri Monsieur-Jamais-Content à travers le bus.

Il manquait de tomber plusieurs fois quand le chauffeur freinait et je me suis demandé si le conducteur ne le faisait pas exprès dans l'espoir qu'il tombe vraiment. Il a un stylo et une feuille dans la main et annonce maintenant la répartition des chambres. Plus il parle et plus je vois que ceux avec qui ça aurait potentiellement bien pu se passer sont déjà avec quelqu'un. Il parle encore et encore et mon nom n'est toujours pas cité. Ça me stress, vraiment, je n'écoute plus les binômes qui se forment, j'attends juste d'entendre mon nom. Et il vient.

      - Tomlinson/Styles, dit-il naturellement.

Merde, non, non, non, non, non. Je commence à m'affoler intérieurement en soufflant de plus en plus rapidement. Et maintenant quoi ? Il va sursauter dès que je ferais un pas dans la chambre ? Il ne va pas dormir par peur que je l'assomme dans son sommeil ? Il va fouiller dans mes affaires quand je me doucherais pour vérifier que je n'ai pas de flingue ? Fouiller... Fouiller dans mes affaires... Mes médicaments, mon journal... Non, je ne peux pas. Le bruit de mes doigts que je suis en train de faire craquer me sort de ma bulle et je vois Louis m'observer. Son sourire n'est plus là et il baisse la tête. Il a définitivement peur de moi et je commence à mon tour à avoir peur.

      - Vous êtes partis sur de mauvaises bases, je pense que c'est un bon moyen de tout recommencer pas vrai ? dit le professeur en souriant faussement, faisant référence à la fois où je lui avais hurlé dessus.