Chapitre 12

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Il était là, bouche-bée. Il ne disait rien. Mais il n'y avait rien à dire. Quand il s'apprêta à dire quelque chose, je le coupai.

-Ne dis rien tant que je n'ai pas terminé.

-Bien, dit -il avant de m'écouter attentivement, avec de la tristesse dans les yeux.

J'étais de dos, je ne voulais pas le voir pendant mon récit. Je ne l'avais jamais raconté à personne. Il allait être le premier qui entendrait cette histoire. Je pris donc mon souffle car ce que j'avais à déballé n'étais pas un simple conte de fée, c'était la vérité sur ma misérable vie.

-Je l'ai tuée il y a 17 ans. Elle m'a donné son souffle et est partit. Je lui ai volé son souffle plutôt. Je n'avais pas le droit de vivre pour qu'elle meurt, commençai-je avant que ma voix soit remplacée par un sanglot. Tout c'était bien passée pour Sarah. Elle était venue au monde et tout le monde en était heureux. Mais seulement quelques minutes plus tard, ce bonheur c'est transformé en malheur. En moi. Donner naissance à des jumelles n'est pas si facile que ça, surtout qu'elle était jeune et que c'était son premier accouchement, ses premiers enfants, qu'elle ne connaîtrait jamais à cause de moi. J'ai pris la vie de ma mère, j'ai tué ma mère pour venir au monde et je vais devoir vivre avec toute ma vie.

Je sentis une présence derrière moi. Il s'était rapproché, peut-être pour me juger comme les autres. Non. Il était différent. Il prit ma main dans la sienne. Je ne le regardais toujours pas et je continuais

- C'est pour ça. Mon père n'a jamais pu m'aimer à cause de ça. Je suis celle qui a pris la vie de la femme qu'il aimait. Sarah, quant à elle, ne m'en a jamais parlé. Nous évitons le sujet. Mais malgré ça, elle l'a dit à Lena. Il y a un bout de temps je présume car Lena m'avait dit, dès le collège que je ne méritais pas l'amour, l'amitié ou même la vie. C'était sûrement à cause de ça. Je n'ai donc jamais eu d'amis car je n'ai jamais voulu rivaliser avec Sarah qui, elle, avait mérité sa place dans ce monde. Voilà Zayn j'ai volé la vie de quelqu'un, je vis car elle est morte.

Sur ces derniers mots, je tournai mon regard vers lui. Des larmes coulaient sur mes joues comme à chaque fois que je pensais à ma naissance. Ma vie s'était arrêtée au même moment où elle avait commencée. Il me regardait avec tellement de tristesse que cela me fit pleurer encore plus. Je me réfugiai dans ses bras. Je constatais avec étonnement qu'il entoura ses bras autour de moi en me caressant la tête.

-Calme-toi Angelina. Ce n'est pas ta faute. Crois-moi, ta mère aurait préférée que tu vive et qu'elle meurt plutôt que le contraire. Elle t'aimait déjà avant que tu ne naisses et aurait donné sa vie pour la tienne, ce qu'elle a fait. Tu devrais vivre pour elle.

Je réfléchissais à ses mots. Vivre pour elle. Si elle me voyait, ma mère ne serait sûrement pas fier de moi, de moi qui me laisse faire, de moi qui ne veut plus vivre. Si je mourrais, elle serait morte en vain. Il avait raison. Mais c'était dure, très dure, de vivre avec ça. Et puis, je ne savais pas comment vivre.

Je me détachais de son emprise et essuyai mes larmes.

-Merci, lui dis-je, merci d'être là pour moi.

-Toujours, répondit-il, comme à son habitude. Je vais te laisser te reposer, je passe te chercher demain matin.

Puis il m'embrassa le front avant de partir.

Zayn. Cet homme était vraiment spécial, différent. Il était doux mais dur en même temps. Il était compatissant mais me pousser aussi à me rebeller. Il était mon ami. Il était à moi. Jamais je n'aurais pensé m'attacher autant à lui. Je le pensais comme les autres. Mais on dirait qu'il a été envoyé pour me sauver.

Apprend moi à vivre [Zayn Malik]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant