Chapitre 15

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Louis inspira un grand coup. L'Australie. Un pays où il avait toujours rêvé d'aller. Les plages de sable blanc, l'out back désertique, la barrière de corail, la métropole de Sidney... Pour une fois qu'il réalisait l'un de ses rêves. Il faut le dire: il n'avait aucune idée d'où il allait se rendre. Il était parti dans une telle précipitation de chez Harry... Non. Il s'y refusait d'y penser. Harry n'existait plus pour lui. Alors il avança. La vie n'attendait que lui.




* * *


Louis plongea son pied dans l'eau de l'océan. Étonnamment elle était plutôt chaude et il s'émergea bientôt complètement. Le mécheux était en train de flotter en étoile de mer à la surface de l'eau lorsqu'il entendit un bruit. Il faillit se noyer, effrayé. Lorsqu'il se releva, il vit une jeune fille aux longs cheveux bruns plutôt jolie.


-Oh... Désolé je ne voulais pas te faire peur.


Elle rigola un peu, une main devant sa bouche. Adorable se dit Louis. Ses yeux chocolat brillaient d'une lueur que Louis connaissait bien. Fêlée à l'intérieur.


-Bonjour au fait, je m'appelle Andréa.


Louis ne put s'empêcher de remarquer les fines lignes au creux de son poignet lorsqu'elle lui tendit sa main.


-Louis. Louis Tomlinson.


-Anglais, non?


-Oui.


-Et qu'est-ce que tu fais ici alors?


-Euh... Besoin de me ressourcer j'imagine.


-Je vois, dit la jeune fille, un peu pareil pour moi je suppose, dit-elle en souriant.


Non pas de ces sourires vides qu'on fait tous les jours à n'importe qui. Non, ce genre de sourire véritablement sincère qui comprend ce qu'on ressent pour l'avoir vécu aussi.



* * *



Andréa et Louis discutèrent longtemps ensemble, tous les deux, assis sur la plage. Louis lui avoua son homosexualité, ce à quoi Andréa rigola.


-Je ne comptais pas te draguer de toute façon ! Sans vouloir te vexer, c'est assez évident.


-Eh ! Ria Louis. Ce n'est pas juste !


-Si c'est parfaitement juste !


Ils rigolèrent ensemble, se chatouillant, roulant sur le sable. Andréa était vraiment quelqu'un de fantastique. C'était la première fois qu'il approchait une fille de si près depuis elle. Mais sur le coup il n'y pensa même pas. Il était juste heureux.


* * *



Les deux amis passèrent plusieurs mois à visiter l'Australie ensemble. Parcourant l'out back avec un quatre x quatre défoncé, escaladant l'Ayers Rock, explorant les parcs à la recherche de plantes inconnues et d'animaux adorables. Les clichés se multipliaient : Louis tenant un koala dans ses bras, Andréa sur la fameuse plage des surfeurs de Melbourne, les deux en train de manger une glace en admirant l'opéra de Sydney... Aucun des deux ne parlait de repartir. Louis se reconstituait peu à peu au côté de son amie. Il lui avait aussi raconté son histoire ; elle en avait fait de même, lui tirant quelques larmes. Ils avaient tellement de points communs. C'était juste agréable et naturel d'être avec elle. Doucement, les cicatrices du mécheux s'estompaient et il reprenait des forces. Il avait conscience que la présence d'Andréa l'avait aidé mais il avait toujours l'impression que quelque chose lui manquait.


* * *



La réponse le frappa aux yeux lorsqu'il retourna à Sydney et qu'il vit des magazines affichaient partout tous la même personne en couverture. Harry. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Qu'il ne l'avait pas pensé à lui. En titre des journaux : « Harry Styles, le mannequin international a décidé d'écourter sa carrière. » Louis hésita à se jeter sur le magazine, il ne voulait pas avoir l'air d'un fou. Mais Andréa n'était pas avec lui, étant allée chercher deux thés glacés chez Starbucks pour eux. Il ouvrit prudemment le magasin. Tout de suite les mots lui frappèrent au visage : « Je ne trouve plus de bonheur à défiler », « Défiler n'a jamais été ma passion, mais cela me permettait d'exister en attendant le grand amour », « Oui, je l'ai trouvé. Il m'a abandonné », « Je n'arrive pas à l'oublier ». Louis sentit qu'il commençait à tourner de l'œil et s'écroula. Il se réveilla quelques heures plus tard à l'hôpital, Andréa penchait sur son lit. Leurs regards se bloquèrent ensemble.


-Je dois rentrer.








                                                                ~Ne Pense Jamais Que Je T'aime~


                      J'arrive. Dis-moi qu'il n'est pas trop tard. Que tu pourras encore me pardonner. 

                                              Parce que je pourrais bien être amoureux de toi.

Ne Pense Jamais Que Je T'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant