23. Donne-moi ta vie, je te donnerai la mienne

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Trois armées se faisaient face. La première se trouvait aux portes d'une cité. Les remparts étaient remplis d'archers et d'arbalétriers. Aux pieds des murailles, face aux armées, il y avait plusieurs lignes de piquiers, d'hallebardiers et de vougiers. Entre eux se trouvaient des mages et des mystiques. Cette armée portait des uniformes aux teintes argent et vertes.

            La seconde armée avaient des teintes chatoyantes, bien que le bleu pâle prédomine. Ce groupe était principalement constitué de mages, des mystiques, mais aussi de tous les humanoïdes existants. On apercevait, près de la forteresse, un important groupe de vampire et d'elfes. En face de l'autre armée se trouvait principalement des nains, des orques, des Walkyries... Bref, toute la faune était de sortie. Au milieu d'un groupe de trolls, une jeune femme sur un addanc dirigeait les différentes légions, malgré le manque visible d'unité entre les rangs.

            Enfin, la troisième armée. Cette dernière rappelait aux jeunes femmes les films de combat portant sur le moyen âge. L'ordre et le placement des soldats ressemblaient à celui des phalanges romaines et la posture des chevaliers aux héros des contes. De nombreux étendards flottaient, tous identiques. Les fanions étaient dorés avec une bande violette horizontale au milieu. Un aigle y était aussi représenté. Face à l'armée de l'impératrice de glace se trouvait la cavalerie lourde. Les montures étaient des chevaux, ou encore des griffons, des hippogriffes, des pégases, des pucas. Venait ensuite l'infanterie. Cette armée restait stoïque face à ses adversaires, gardant ses forces pour les combats à venir.

            Liske et Nedel venaient d'arrivée en haut de la colline lorsqu'elles virent les trois armées. Elles eurent à peine le temps de les détaillées qu'un cor sonna, venant de l'armée du roi. Les premiers à partir au contact furent les chevaliers sous la banderole de l'aigle. Les montures galopèrent à vive allure, principalement en direction de l'armée composée des mystiques et des humanoïdes. Mais l'armée de Sha ne resta pas en reste et chargea avec des cris de joie. Les défenseurs de la cité, quant à eux, gardèrent leurs positions et laissèrent venir à eux les assaillants.

            Rapidement, le combat se para de nombreuses couleurs mortelles. Les mages étaient entrés dans la partie. Bien vite, les cris de guerre furent remplacés par des hurlements, des cris d'agonie, des meuglements et des hennissements. Déjà, des huldres, des spectres prenant l'apparence de cadavre et achevant les blessés pour les maudirent apparaissaient.

            Les jeunes femmes furent épouvantées par le massacre. Même si la scène était horrible, elle semblait si surréaliste qu'elles se croyaient presque sur le plateau d'un tournage. Mais ce qui les terrifiaient, c'étaient le souffle mortel qui les traversait à chaque fois qu'un mystique et son mystifieur mourait.

            Nedel observait le capharnaüm. Ses idées bouillaient dans son cerveau. Elle voyait bien que les terriens comme elle se battaient du côté du roi et s'entraidaient. De l'autre côté, ceux qu'elle estimait et voulait rejoindre, l'armée de l'impératrice de glace, se battaient comme des sauvages. Les monstres s'amusaient à taillader les corps. Elle vit des warg sauter sur des pégases et leur arracher les ailes tandis que Les Gobelins qui les montaient exécutaient les chevaliers. Elle vit que l'armée de Sha regroupait les rebuts de la société, les fous, les barbares entre autres. Et Nedel fut déçu. Son attention se porta alors vers les remparts, où des soldats s'efforçaient de protéger leur cité. Soudain, son regard perçu une tâche sombre au milieu du champ de bataille. L'elfe sentit quelque chose se passer en elle. Oubliant toute prudence, elle lança son cheval au galop dans la mêlée.

            Liske observait les combats. Si les soldats semblaient attaquer aléatoirement des cibles, des groupes, cela était faux. Il y avait une logique dans les affrontements, tout du moins dans la tactique mise en place par les soldats du roi. L'armée de l'impératrice, quant à elle, était totalement désordonnée. Les soldats, si on pouvait les appelés ainsi, attaquaient au hasard et par groupe d'affinité. Par exemple, un groupe de chevaliers avaient attaqué un bataillon de chupacabra et de démons. Ces derniers, rageurs et désireux de se venger, partirent à la poursuite du groupe armée. Les chevaliers firent faire volte-face et emmenèrent leurs assaillants vers un autre groupe de soldats. Les cavaliers reprirent leurs positions face aux créatures et engagèrent à nouveau le combat. Cependant, ils créèrent peu à peu une brèche dans leur formation. Pour leurs adversaires, cela ressemblait à une faille. Pour un observateur extérieur comme Liske, une stratégie forte intéressante. Elle vit alors les membres de l'armée de Sha s'insérer dans la brèche et se retrouver encerclé. En moins d'une minute, tous les démons et mystiques furent tués. Le groupe de chevalier repartit alors à la recherche de nouveaux adversaires.

            L'humaine observa alors les autres soldats et remarqua qu'ils employaient tous cette méthode. Peu à peu, l'armée de Sha se faisait battre. Liske regarda ensuite en direction de la cité et vit les soldats de Python en très mauvaise posture. L'armée du roi était déjà au pied des remparts et ces dernières allaient rapidement s'effondrer. La rousse se tourna alors vers son amie pour lui indiquer la situation lorsqu'elle la vit passer au galop devant elle. Sans se poser de question, elle l'a suivi.

            Nedel galopait entre les combattants. Elle sentait quelque chose la pousser toujours plus vite en direction de la fourrure grise. Étrangement, les soldats et tous les autres êtres semblaient s'écarter devant elle, comme s'ils ne la voyaient pas. Après une dizaine de minutes qui lui sembla une éternité, l'elfe vit un énorme léopard aux prises avec un minotaure et trois cerbères. Il était en très mauvaise posture. Comme s'il avait senti quelque chose, il détourna le regard de ses adversaires et le planta dans celui de Nedel. Son regard était doré rejoignit le noir onyx de la jeune femme. Elle sentie une partie d'elle même aller vers la créature. Elle eut l'impression de recevoir un flot d'information. Elle eut le sentiment de connaître la bête, non, le nunda. Elle eut l'impression de le connaître depuis toujours. Nedel appris toutes les informations possible. Elle avait le sentiment de tout savoir sur lui. Il lui dit mentalement :

-Je m'appelle Irbis, si tu m'acceptes, je t'offrirai un don. Si tu me sauves, je t'aiderai, pour toujours

-J'accepte

            Soudain, Nedel eut l'impression d'être aspiré dans un maelström d'émotion, de vide, de tout et de rien. Elle éprouva alors quelque chose. Comme une chaleur froide qui partait de ses yeux, pour arriver dans son cœur et aller jusque dans ses doigts. Ca la brûlait agréablement. Sans s'en rendre compte, Nedel tira sur les adversaires, abattant en une seconde les quatre adversaires. Un observateur extérieur, s'il avait regardé dans cette direction à ce moment-là, aurait juré d'avoir vu l'elfe devenir ombre et de dédoubler en quatre et tirer quatre flèches. Mais ça, personne ne le sut et ne le saura sans doute jamais.

            Nedel redevient elle-même et sourit à son nouveau compagnon. Il fallait qu'elle en parle à Liske. C'est à ce moment-là qu'un cri qu'elle avait déjà entendu retentit. Elle se retourna précipitamment et vit son amie aux prises avec un groupe de trois Walkyries et de chevaliers. Avec effroi, l'elfe observa l'humaine tuer deux d'entre elles, tournant ainsi le dos à la dernière. Celle-ci, folle de rage, souleva sa hache au-dessus de sa tête avec la ferme intention de décapiter la jeune femme. Le temps sembla s'arrêter. Nedel ne bougea pas, Elle n'en n'avait plus la force. Avec fatalisme, elle regarda le fil de la hache s'approcher de Liske, encore et encore...

Hazuliar [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant