Chapitre six (1/3) ✅

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Fraîche et dispose après cette nuit qui suite à son douloureux cauchemar s'était révélée calme et reposante, Diana s'était habillée et coiffée, attendant que son ami fasse son apparition. Sa chambre devait se trouver à l'opposé de l'aile de la demeure des El-Kasawi où l'agitation matinale devait avoir lieu, car elle n'entendait rien de là où elle était. Elle dut rester dans sa chambre durant plusieurs minutes à attendre son ami d'enfance, tout en réfléchissant à comment la suite de la journée allait se dérouler. C'est au moment où elle l'attendait le moins qu'Ozzi apparût dans l'entrebâillement de la porte avec à sa suite, le gardien d'hier soir qui déposa de l'eau dans la vasque de toilette pour repartir en courant comme s'il avait le diable à ses trousses. Le fils de l'ambassadeur ferma la porte derrière lui.

— Tient, lui tendit-il en lui passant une crêpe épaisse garnit de sucre, enveloppée dans un tissu blanc.

— Merci.

— J'essaierais de t'emmener un verre d'eau quand il y aura moins de domestiques dans les couloirs.

Pour toute réponse, Diana mordit à pleine dent dans la pâtisserie avec un regard gourmand. Son estomac criait famine depuis qu'elle s'était levée.

— Ma mère prend son bain et mon père est parti ce matin pour le palais. On a du temps devant nous. Maintenant... dis-moi ce qui se passe. Tu as fugué ?

— Arrête, même toi tu n'y crois pas, plaisanta-t-elle.

— Raconte-moi dans ce cas, l'encouragea le jeune homme en s'asseyant à ses côtés sur le lit une place. Qu'est-ce qui justifie qu'une princesse anatolienne se retrouve au milieu de la nuit dans la ville ?

Après avoir avalé une autre bouchée de son déjeuner, Diana se lança dans le récit de ses aventures. De phrases en phrases, son ami se décomposait comme si on lui avait conté avec précision la fin du monde. Entre, ce qu'avait découvert Diana, les accusations contre l'ambassadeur montaudréen qui s'étaient révélées réelles, il y avait de quoi avoir peur. Et quand elle lui raconta comment elle avait fait pour arriver jusqu'ici, le sang d'Ozzi ne fit qu'un tour. D'un bond, il se leva pour se poster devant la fenêtre de taille réduite, se prenant les boucles acajou dans les mains.

— Diana ! Tu te rends compte de ce qui se passe ! Par les Astres et le Tout-Puissant réunis... Il aurait pu te tuer !

— Oui, j'en ai bien conscience. C'est pour ça que j'ai dû trouver un refuge pour la nuit, lui fit-elle remarquer avec évidence en considérant la chambre d'un geste large de la main.

— Il faut que tu rentres au palais, Diana.

— Pas question !

— Diana, ce qu'à fait Cromway est un crime de lèse-majesté. Avant, tu n'avais pas les preuves nécessaires, mais maintenant... Ton père sera forcé de te croire.

— Je viens à l'instant de t'expliquer comment Cromway a inversé la vapeur pour me faire porter le chapeau sur la mort de maître Yang. S'il ne m'a pas trouvé hier, je suis sûre qu'il a un autre plan pour une fois de plus, éloigner les soupçons de sa personne.

— Qu'est-ce que tu vas faire dans ce cas ?

— Disparaître pendant quelque temps et revenir quand j'aurais les preuves nécessaires pour qu'il réponde de ses actes.

— Ah ! ria Ozzi. La belle affaire, ça à l'air tellement facile dans ta bouche. Tu parles de te mettre à dos un diplomate étranger. Et par où tu vas commencer, au juste ? soupira-t-il en s'asseyant sur un tabouret.

— Je vais aller à Nataway, lui révéla-t-elle en terminant sa crêpe, se dirigeant vers la vasque pour se nettoyer le visage.

— Ce trou perdu ? s'exclama-t-il. Pour quoi faire ?

Tribu : La légende des clans [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant