Tribu : La légende des clans [Tome 1]

Chapitre dix (1/4) ✅

Alpha avait pensé qu'il aurait rapidement trouvé le sommeil, hélas... Ses pensées avaient été toutes tournées vers son ex-professeur. La nuit avait été une succession d'hypothèses, de réflexions et d'espoirs sans suite.

Les rayons du matin chatouillèrent ses paupières. Par réflexe, le jeune homme ouvrit un œil vert timide et se tourna sur le côté gauche de son lit. Il tomba nez à nez, avec son horloge de chevet qui prenait la forme d'un chêne miniature. Neuf-heures quinze, affichait-elle. Il s'étonnait que des serviteurs ne l'aient pas réveillé. Dans un éclair de lucidité, il se souvient que sa mère, lui avait autorisé un seul jour de grâce matinée pour ses congés scolaires. Il se morigéna de ne pas en avoir davantage profité pour dormir plus longtemps. Il se connaissait que trop bien. Il savait qu'il était maintenant dans l'incapacité de se rendormir à présent.

Vaincu, il se leva lentement de son immense lit, encore dans les brumes du matin. Il frotta ses paupières énergiquement pour mieux émerger du sommeil, puis quitta pour de bon ses draps. Il s'empara de sa robe de chambre pour se couvrir les épaules et marcha sans but dans la pièce. Ses pas le guidèrent vers l'immense fenêtre de sa chambre, qui ouvrait sur les jardins extérieurs du palais-royal.

Les courtisans matinaux, se promenaient déjà dans cet havre de paix, profitant de la rosée du matin et de l'air pur. De là où il était, Alpha voyait le petit labyrinthe qu'avait fait aménager son père. « Petit » parce que le prince savait pertinemment que personne ne pouvait s'y perdre. En quelques minutes, on pouvait connaître tous les chemins de cette énigme de verdure. Cette œuvre verte avait apporté quelque chose en plus dans les jardins royaux, et des courtisans aimaient se promener à l'intérieur. Au cours de certaines festivités nocturnes, le jeune homme se souvenait avoir vu des nobles ou même des domestiques, s'aventurer dans le labyrinthe faire, il ne savait trop quoi. À bien y réfléchir, il ne voulait pas savoir ce qui s'y passait la nuit tombée ou même le jour d'ailleurs.

L'allée centrale qui menait au labyrinthe était bordée par quatre grands bassins rectangulaires remplis d'eau claire. Près de l'un d'eux, un groupe de jeunes femmes jouaient. La distance était trop grande pour qu'il devine de quel divertissement, il s'agissait, mais il reconnut dans les membres du groupe, sa sœur aînée et ses compagnes de la veille.

Instantanément, il se rappela de sa décision avant de s'endormir. Comme si on lui avait administré une piqûre, Alpha quitta la contemplation de la cour et commença à se préparer pour la journée, pris par une énergie nouvelle.

— Tu es sûr, qu'il était nécessaire qu'on t'accompagne ? demanda de mauvaise humeur Tim.

— Arrête de faire le rabat-joie, le rabroua Dave. Alpha est notre ami, il est logique qu'on l'accompagne et qu'on le supporte dans sa démarche.