Fuis moi je te suis

Chapitre 19

LEXA POV
J'ouvris les yeux et les refermai aussitôt. La pièce était illuminée par le soleil. Je tentai de me retourner mais j'heurtai quelque chose ou plutôt quelqu'un. Je clignais des yeux et découvrit le corps nu de Clarke étendu à mes côtés. Alors ce n'était pas un rêve ? Tout cela était bien réel ? Je me remémorais lentement les évènements de la veille. Cette soirée avait été comme magique. Certes, elle n'avait pas commencé comme je l'espérais, mais elle avait fini d'une façon que je n'aurais jamais espéré. Je me demandais encore si je n'étais pas en train de rêver. La veille, je m'étais attendue à éprouver des remords ce matin. Mais pas du tout. Je me sentais légère. Je ne regrettai rien, non pas que j'ai douté une seule seconde de ce point, mais j'avais peur d'éprouver des remords par rapport à mon rôle de commandante. Mais rien du tout. Je ne m'en portais que mieux.

Je me retournai lentement et admirai Clarke paisiblement endormie. Elle paraissait si sereine. Son visage n'était plus le visage triste et fermé que j'avais vu il y a quelques jours. Elle était si belle. Le soleil se reflétait dans ses cheveux, les rendant encore plus brillants qu'à l'ordinaire. J'aurais voulu que nous restâmes éternellement ainsi, mais je savais que c'était impossible. Clarke allait se réveiller et il allait falloir continuer à vivre. Affronter la vie. Affronter les autres. Carla. Mon cœur se serra à cette pensée. Non pas que je me sente coupable. Ma relation avec elle avait toujours été très claire. Il n'y avait jamais eu le moindre sentiment. Et pourtant... J'avais peur de la faire souffrir. Je décidai qu'aussitôt Clarke partie, je mettrais fin à ce qu'il se passait entre nous, quoi que cela puisse être.

Je passai lentement ma main dans les cheveux de Clarke, je les aimais tellement. C'était ce que je préférais chez elle, après ses yeux, et son sourire. Ses magnifiques yeux bleus océans dans lesquels je m'étais si souvent perdue. Et son sourire, son sourire qui me rendait le mien chaque fois que j'avais la chance de l'apercevoir, ce sourire qui me réchauffait le cœur même lorsque j'étais persuadée que cela n'était plus possible. Alors ce serait ça l'amour ? S'émerveiller devant rien ? Être heureux ? Serait-ce vraiment ça ? Serais-je réellement capable d'aimer quelqu'un ? Je ne savais pas exactement ce qu'était l'Amour. Mais je savais que c'était comme cela que je l'imaginais. Je l'aime. Oui je l'aime. Je l'aime et je ne veux pas la perdre. Pas encore. Je ferais tout pour ne pas la perdre.

"Ai hod yu in", soufflai-je si bas que je m'entendis à peine

Quatre mots, quatre tous petits mots. Et pourtant tellement de choses. Quatre mots qui déclenchèrent une vague d'émotions encore méconnues. De la joie, de la peur, du soulagement et surtout, par dessus tout, de l'amour. C'était à la fois réconfortant et effrayant. J'avais toujours pensé que l'amour était une faiblesse et qu'il m'empêchait de prendre les bonnes décisions pour mon peuple. Mais à présent je ne pensais plus de cette façon. Pas depuis cette nuit. Pas depuis les deux dernières années. Je ne m'étais jamais sentie aussi mal que loin d'elle. J'étais faible sans elle. Et non avec.

Je me rallongeai lentement et posais mon menton sur mes mains. De cette façon je pouvais parfaitement observer Clarke dormir. Sa respiration était lente et régulière, c'était comme une berceuse. Je ne pus résister à l'envie de parcourir son dos de mes mains. Le plus doucement possible, je m'approchai. Je posais une main dans le milieu de son dos et laissai mes doigts tracer ses courbes. Mes doigts parcouraient chaque parcelle de son dos, le redécouvrant chaque fois comme si c'était la première. Je mémorisai chaque forme, chaque courbe, chaque cicatrice, chaque grain de beauté. Je voulais me rappeler chaque once d'elle.

Mes caresses durent l'avoir réveillée car j'entendis sa respiration changer et bientôt elle commença à bouger. Elle se retourna lentement et tomba nez à nez avec moi. Mes yeux plongèrent dans les siens. Et tout à coup je pris peur. J'eus pourrait de ce que je pourrait y lire. J'eus peur d'y lire de la colère, de la haine, des regrets, du dégoût. Alors je me détournai. Elle dut lire dans mes pensées car elle m'attrapa doucement le menton et me força à la regarder.