Fuis moi je te suis

Chapitre 17

LEXA POV

Je me réveillai en sueur, encore. J'avais  refais ce cauchemar, encore. Toujours le même. Mais cette fois c'était  différent. C'était plus puissant. Plus prenant. J'avais encore plus le  sentiment d'y être. Ce cauchemar, je le connaissais par cœur. Ça fait  deux ans que je le faisais. Je le faisais depuis le jour où j'avais  quitté Clarke. Et depuis je n'avais jamais cessé. Il est très simple :  je vois Clarke, elle est heureuse, parfois, ça dépend et chaque fois  j'assiste à sa mort. Et chaque j'en suis en partie responsable. Je me  frottai les yeux. Les images de la nuit flottaient encore devant mes  yeux. Cette fois c'était pire. J'étais face à un choix : tuer Clarke de  mes propres mains ou voir mourir tout mon peuple. Au début je n'avais  pas voulu choisir. Mais j'y avais été obligée. Et... J'avais choisi de  tuer Clarke, je ne pouvais pas me résoudre à laisser mourir tout mon  peuple. Ce cauchemar avait été tellement réaliste que j'en avais encore  des frissons. Je sentais encore l'odeur du sang flotter autour de moi et  j'avais l'impression que le sang sur mes mains était toujours là. Je me  levais et passai mes mains sous l'eau, encore et encore, pour tenter de  faire disparaître la sensation. Quand j'eus l'impression d'avoir tout  enlevé je me passai de l'eau sur le visage. J'avais besoin d'oublier les  images de la nuit. Pourquoi le cauchemar s'est-il accentué cette nuit ? Je réfléchis à la question ? Qu'est-ce qui était différent ? La réponse me vint immédiatement. C'est aujourd'hui. Je  me souvenais à présent. C'était ce jour là que devait commencer la  réunion avec les chefs de clans. Et le peuple du ciel serait là. Elle sera là. Peut-être pas. Ce n'est pas elle la représentante officielle de son peuple. Elle n'est pas obligée d'être là. Je  me repris, je ne devais pas y penser. Aujourd'hui était un jour  important pour mon peuple. Et puis j'avais réglé la question de Clarke  il y a deux ans. Pourquoi ce jour serait-il différent ?

J'étais  en train de m'habiller lorsqu'on frappa à la porte. Je criai d'entrer  et je vis apparaître la chevelure blonde de Carla. Carla... C'était...  Compliqué... Je ne saurais pas définir notre relation. Lorsque j'étais  revenue à Polis, il y a deux ans, j'étais dévastée. Et Carla était là,  elle était là avec le visage de Costia et moi j'étais tellement triste,  seule. Je n'ai pas vraiment réfléchi. Elle était là. J'étais seule et  j'avais besoin de quelqu'un. Et nous avions continué. Il n'y avait aucun  sentiments dans notre relation. Du moins pas de mon côté. Et du sien  non plus je pense. C'était purement physique et affectif.

"Tu es bientôt prête ? Demanda-t-elle. Les chefs de clans ne vont pas tarder à arriver. D'ailleurs certains sont déjà là.
- Est-ce que....
- Non ils ne sont pas arrivés."

Bien évidemment Carla connaissait l'histoire avec Clarke. Et elle savait à quel point je redoutais ce jour. Je lui étais reconnaissante d'être là pour moi sans juger. Je lui souris timidement et la suivis à l'extérieur.

Là, j'assistai à l'arrivée de tous les représentants des différents clans. Je regardai sans grand intérêt lorsque j'entendis un bruit étrange. Je commençais à me demander ce que c'était quand je me souvins. Le peuple du ciel avait maintenant des véhicules pour se déplacer. Et c'était très certainement cela que j'entendais. Je me raidis. Mes mains devinrent moites. Ma respiration s'accéléra. Et si elle était là ? Qu'allais-je faire ?

Je n'eus pas le temps de tergiverser plus car un garde venait de les conduire jusqu'à moi. Je les observais. Il y avait Abby, Marcus, Octavia, Raven et Bellamy. Je ne voyais pas Clarke. Elle n'était sans doute pas là. Cela aurait été logique qu'elle ne vienne pas après tout... Mais lorsqu'Abby s'écarta, je la vis. Elle était là. En chair et en os. Devant moi. Elle n'était plus le fantôme de mes rêves. Elle était réelle. Je la regardai. Elle était toujours aussi belle. Mais quelque chose avait changé. Je ne parvenais pas à déterminer quoi mais il y avait quelque chose de différent. Et puis je le vis. Elle tenait la main de Bellamy, fermement. Ou du moins elle la tenait. Car dès qu'elle croisa mon regard elle et la lâcha et parti en courant. Le temps se figea quelques instants. Puis Raven sortit en courant à la suite de Clarke.