Chapitre 5

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-C'était vous ? Je demande.

-Non, Hayleen, me répond-il comme s'il s'agissait d'une évidence. Et alors, qu'est-ce que vous attendez ? Ajoute-t-il avec impatience.

Alors qu'on se regarde tous avec de grands yeux, Chris ne capte rien à la situation. Il recule et se rapproche de la porte de sortie.

-Euh..On a anglais là, alors... commence-t-il.

-Je vous ferais un mot, répond le professeur de français. Vous quatre, dit-il en nous désignant de la main, dépêchez vous, on a pas toute la journée. Chris, c'est normal que tu ne comprennes rien, tu ne l'as pas encore rencontré.

-Rencontré qui ? Demande l'intéressé.

-Ta partenaire, je devine. Monsieur, vous êtes au courant ?

Alors que je finis de poser ma question, le professeur agite la main devant son cœur, et une sublime broche apparaît. Faite du même matériau que nos bijoux, il s'agit d'une étoile à quatre branches, comme pour indiquer les quatre points cardinaux sur une boussole. Au centre de cette étoile se trouve une pierre, identique aux nôtres, mais de couleur bordeaux. Nous ouvrons tous de grands yeux devant l'apparition soudaine de ce bijou sur la poitrine de monsieur Smith.

-Comment avez vous fait cela? s'étonne Caleb. Une broche ne peut pas apparaître de cette manière ! C'est impossible !

-Elle n'est pas apparue, Caleb, elle a toujours été là.

-Oui, et moi je suis un hamster, réplique Mayork.

-Si tu le dis. Sortez vos bijoux, j'ai des tonnes de choses à vous expliquer.

Après quelques secondes d'hésitation, je sors ma boîte de mon sac et les autres font de même. Chris est toujours debout, les bras ballants, la bouche ouverte après le tour de magie du professeur, et nous regarde tour à tour.

-Bien, commence monsieur Smith, asseyez vous au premier rang, mettez vos bijoux devant vous sur la table et écoutez moi.

Nous nous exécutons tous les quatre tandis que Chris ne bouge pas. Je me retourne vers lui et lui remonte le menton.

-Tu as l'air d'un idiot. Va t'asseoir.

Chris se place à côté de Caleb, Lydia avec Will et je me retrouve seule à côté de la fenêtre. Le professeur ne parle pas et nous détaille un à un.

-On vous écoute, j'essaie.

-Bon, tout d'abord, bonjour.... commence-t-il.

-Monsieur, j'ai cru comprendre que nous n'étions pas dans un cours de français banal, et puis on est ensemble depuis une heure donc le « bonjour » n'est peut-être pas nécessaire...Si vous pouviez abréger, le coupe Will.

-Désolé. Donc, c'est simple, vous n'êtes pas nés ici. Aucun de vous. Et vous devez sauver Faelhon. Voilà.

Un silence pesant tombe sur la salle.

-Je ne suis pas sûre que ces explications soient complètes, monsieur...tente Lydia.

-Pardon, c'est juste que je suis nerveux à l'idée de me trouver en face de vous pour la première fois depuis si longtemps. Vous êtes certainement le dernier espoir de Faelhon...

-Eh,bien, Fae.. je sais pas quoi est mal barré, je plaisante.

-Bon, très bien, allons y pour les explications, continue monsieur Smith en m'ignorant. Pour tout comprendre, il faut revenir une vingtaine d'années en arrière. Faelhon était un pays plutôt paisible. Malheureusement, comme partout, des individus causaient parfois des problèmes. Pour y remédier, les veilleurs usaient de leurs pouvoirs, qu'ils avaient hérité de leurs parents ou non pour défendre les citoyens. Chaque veilleur possède un partenaire, un socius, en latin, possédant la même couleur de pierre que lui. Il s'agit forcément d'un homme et d'une femme.

Les Derniers VeilleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant