Chapitre 22

41 7 8
                                    

Tous mes gentils camarades semblent penser la même chose que moi. Nous allons mourir. Nous finissons de manger dans une atmosphère pesante puis nous nous remettons en route. Le temps a radicalement changé, en quelques heures à peine. Il fait beaucoup trop chaud pour mon manteau et mes gants. Je les retire et les bourre dans mon sac afin de ne rien avoir à porter. Je décide de prendre Caleb à part afin de mettre les choses au clair entre nous. Nous marchons donc une dizaine de mètre devant le groupe pour ne pas être entendus.

-Qu'est-ce que tu voulais me dire ? Demande sèchement Caleb.

C'est fou comme son humeur change rapidement. Même si son ton me déstabilise, je n'en laisse rien paraître.

-C'était à propos de ce qu'a dit ta sœur, hier...

-Quoi ? Le fait que tu étais folle de moi ? Normal, personne ne peut me résister, essaie-t-il en se radoucissant.

-Je suis sérieuse. Enoria ne m'aime clairement pas. À part si elle plante des flèches dans tous ses amis, mais j'en doute fort. Elle a dit cela seulement pour me déstabiliser. C'est totalement faux.

-Vraiment ? Pourtant tu as clairement été déstabilisée. Et tu as voulu m'embrasser ce matin, c'est bien que je ne te laisse pas indifférente...

-C'est toi qui as essayé de m'embrasser, il me semble.

-Moment de faiblesse.

-Donc tu avoues que c'est toi qui as voulu m'embrasser.

-Je... Et merde.

Sa réaction me fait sourire. Il paraît extrêmement gêné et l'idée que, pour une fois, nous échangions les rôles me plaît énormément. Caleb s'éclaircit la gorge avant de tenter de se rattraper.

-Enfin, depuis, je me suis rendu compte que nous ne pouvions pas être si proche.

-Vraiment ? Je lève un sourcil.

-Oui.

-Qu'est ce qui t'a poussé à cette conclusion ?

-La même chose que la dernière fois.

-La dernière fois ?

-Je pensais qu'on s'entendait bien. Et puis, tu fais tout foirer.

-Moi ?

Alors qu'il ne répond que par un hochement de tête presque imperceptible, une idée folle me vient à l'esprit. Je me retourne et je remarque que tous les autres se sont encore un peu éloignés. Tous sauf Chris, qui nous regarde, de loin.

-Attends... Tu ne serais pas en train de parler.. de Chris quand même ?

-Tu ne te rends pas compte de l'erreur que tu fais.

-Le grand Caleb Mayork serait-il jaloux ?

-Je ne suis pas jaloux, Teriss. Je ne peux pas être jaloux d'un mec comme lui. Et puis je te l'ai déjà dit, tu ne m'intéresse pas.

-Bien sûr ! Tu es le grand mec brun, ténébreux, mystérieux, avec de magnifiques yeux gris envoûtants, et lui, il n'est qu'un minable sportif de lycée, peureux, châtain avec les yeux marrons, banal. Chris ne peut pas rivaliser avec toi, ce serait de la folie, j'ironise.

-Alors comme ça, tu trouves mes yeux envoûtants ? Dit-il en faisant onduler ses sourcils.

Je me rends compte trop tard que je viens de faire l'éloge de Caleb. Quelle idiote. Je me mets intérieurement des baffes et je reprends calmement.

Les Derniers VeilleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant