Chapitre 2

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Merci, Lydia. Ton conseil restera gravé dans ma mémoire comme étant le pire que tu m'aies jamais donné. Aller lui parler et lui demander si ça lui arrive aussi. Franchement ! Après avoir parlé de ma sensation étranger avec Will et Lydia, ils étaient partis manger chez eux et m'avaient laissé toute seule juste après m'avoir fait jurer, avec le petit doigt c'est du sérieux, que je lui demanderais pendant la pause de midi. Voilà comment je me suis retrouvée plantée là, au milieu de tous ces gens populaires. J'avais pris mon plateau comme d'habitude et j'allais me trouver une table tout au fond de la salle quand j'avais croisé son regard, accompagné de la même décharge devenue familière et de moins en moins apaisante. Il m'avait toisée du regard et, alors que je désirais vivement prendre mes jambes à mon cou, la voix de mon amie avait surgit dans ma tête "Hayleen est une princesse." Et là, j'avais eu un peu trop de courage à mon goût. Je m'étais dirigée jusque devant leur table avec une démarche assurée et je m'étais postée devant Caleb. C'est à ce moment précis que mon courage me lâche et que je suis à deux doigts de renvoyer le déjeuner que je n'ai même pas encore mangé. Pour couronner le tout, Chris est assis juste à côté du nouveau. Je sens mes jambes qui menacent de flancher à tout instant.

-Teriss.

Caleb se rappelle de mon nom de famille ? Il est peut-être pas si idiot que ça.

-Hayleen, commence Chris, faudrait qu'on se parle plus tard si tu veux bien...

-Merci, mais non. Je pense que ce sera tout pour aujourd'hui.

À mon grand étonnement, ma voix n'avait pas tremblée. J'avais dit cela sans quitter Caleb des yeux et ça n'avait fait que redoubler ma confiance.

-Mayork, par contre, j'aimerais te parler.

-Et si je ne veux pas ? répond-il.

-J'ai laissé entendre que tu avais le choix ? Oh, pardon. Erreur de ma part. Je voulais dire : Mayork, lève tes fesses, je dois te parler.

Son sourire suffisant flanche un temps et je me rends compte qu'il n'est pas si impressionnant que ça. Quelques rires fusent et Caleb se lève en soupirant. Il fait bien une tête de plus que moi et me fait signe de le suivre. Je pose mon plateau sur la table d'à côté et lui emboîte le pas jusque dans le couloir. Il s'adosse au mur et me regarde de haut.

-Je t'écoute. Fais vite.

-Tu le ressens, toi aussi. Je le sais.

-Pardon ? demande-t-il en esquissant un sourire en coin. Mademoiselle aurait-elle succombé à mon charme ?

-Si tu crois que ton pauvre numéro de dragueur à la noix va marcher avec moi, c'est que t'es complètement à côté de la plaque, Mayork !

-Oh, donc on s'appelle par nos noms de famille, ça me va.

-Je suis sérieuse. Est-ce que t'as senti la chaleur, toi aussi ? Quand nos regards se croisent, quand tu m'as tapé sur l'épaule.. Dis moi que je ne suis pas folle.

-Ah, ça, ça va pas être possible. T'as l'air complètement perchée.

La gifle est partie toute seule. À peine quelques secondes après, il avait la marque de mes doigts sur sa joue gauche, et j'en étais ravie.

-Tu n'as toujours pas répondu.

-Mais t'es malade !

-Tu l'as déjà dit, ça. Tu veux pas me répondre ? Très bien. Moi je ne veux pas être sympa avec toi.

Alors que je fais volte face et me dirige vers la cantine, je l'entends encore marmonner quelques mots dans ma direction.

- D'accord, tu l'auras cherché. La guerre est déclarée.

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