Chapitre n°17. Il est temps de rentrer.

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Pourquoi nous avoir fait trouver cette clé ? Qu'avait-il pu se passer dans cette ville ? Cette réalité différente était encore pleine d'énigmes pour moi. Je n'en comprenais toujours pas bien le fonctionnement. Tout ce que je comprenais c'était que cette ville disparaitrait selon les dires de mon ami. Mais il restait toujours cette question, où était la cage que cette clé ouvrait ?

-Comment cette ville peut tenir si elle doit disparaitre ?

-Je te l'ai déjà dit, soupiré-t-il. La zone de démarcation n'a pas encore trouvé le centre, la personne à l'origine de tout cela.

-Mais vous m'aviez dit que c'était rapide et on dirait que la zone de démarcation n'a pas bougé depuis qu'on est ici.

Sur ces mots mon ami bondit hors de sa chaise, et se jeta vers la fenêtre la plus proche, surement pour constater ou infirmer ce que je disais. En attendant je finissais mon gâteau. Il revint bientôt vers moi, forcé d'admettre que j'avais raison.

-Oui la démarcation n'a pas bougé, et c'est bien ça le plus étrange. Elle devrait chercher la source de sa création. A moins que la source n'ait déjà été éliminée.

-Qu'est-ce qu'il se passerait dans ce cas ?

-Et bien tout ceci ne serait qu'une sorte de souvenir revenant en boucles. Les derniers jours qui se répètent indéfiniment sans que personne ne s'en rende compte. Ca expliquerait pourquoi la zone de démarcation n'a pas bougé. Ça veut donc dire qu'on ne peut rien faire ici.

-Mais et la clé ? m'intriguais-je.

-Quelqu'un a voulu demander de l'aide, mais nous sommes arrivés trop tard, se désola-t-il. Ça arrive des fois. Et dans ce cas il est temps pour nous de partir. Je suis désolée.

En effet mon ami avait la mine sombre. Cependant je me demandais s'il était vraiment désolé, après tout hier il ne voulait pas les sauver. Alors peut-être son sentiment était-il feinté. Mais quel intérêt aurait-il à le feindre ? S'attirer ma compassion ? Je n'étais rien pour lui. Juste une personne mise sur sa route qu'il oublierait à la fin de ce voyage. Et s'il vint à se souvenir de moi au crépuscule de sa vie, surement mettrait-il notre rencontre du côté des choses qui n'avaient pas d'importances. Pourquoi en aurais-je à ces yeux ? Parce qu'il était venu chez moi ? Non, je ne pense pas. Beaucoup appellerait ça ne coïncidence, et peu savent que celles si des fois arrivent pour une raison, même si des fois elles arrivent bien plus tard où qu'elles ne sont pas évidentes.

Mais revenons au sujet initial. Mon ami semblait décidé à partir avait-il peur de rester bloqué ici ? Cela me paraissait absurde comme il avait le seul moyen de partir, et si cela avait fonctionné dans mon salon pourquoi ça ne fonctionnerait pas ici ? Mon ami se leva et posa quelques pièces sur la table pour l'addition. J'aurais aimé payer ma part, mais j'étais partie si précipitamment que je n'avais pas le sous. Je me levais à mon tout, comprenant qu'il s'agissait de l'heure du départ. L'idée de partir me semblait injuste vis-à-vis de ces gens. Mon ami avait beau dire qu'ils ne rendaient compte de rien, un peu comme s'ils étaient déjà morts, je persistais à vouloir les aider. Leur sort me paraissait trop injuste. J'aurais préféré me battre encore même si ça semblait être une cause perdue, comme les héros de tragédies qui continuent à penser jusqu'au bout qu'ils pourront changer la donne. Oui il nous était peut-être toujours possible de changer les choses en trouvant où allait la clé d'or. Cependant il me faudrait plus que des peut-être pour stopper mon ami qui partait à grands pas vers la périphérie de la ville. Peut-être qu'en fin de compte on ne pouvait pas utiliser ce mystérieux pendentif qu'il avait, dans cette bulle toujours aussi étrange.

Aucune idée brillante ne me vint en tête. J'aurais beaucoup aimé en trouver une mais ma tête semblait vide. Mon ami me tendit une main, en arrivant à la limite de la bulle et de la ville, sans un mot. J'eu envie de pousser un soupir mais le retenait in extrémiste. Je pris sa main et traversais la bulle pour la quatrième fois avec la même facilité qu'avant. Une fois tous deux de l'autre côté il ne lâcha pas ma main. Je m'apprêtais à l'entendre me demander si je comprenais pourquoi nous devions partir, pourquoi nous ne pouvions pas rester. Et je m'apprêtais à lui répondre où il avait bien pu cacher son sens de l'improvisation et son instinct. Peut-être les avait-il perdu tous les deux ou peut-être ne les avait-il jamais eu.

En tout cas il recommença son truc avec le pendentif d'argent et je le regardais d'un air méprisant figé jusqu'au fond de mes pupilles. Cette fois je fermais les yeux, ce que j'avais vu la dernière fois était bien trop étrange. Et je devais pouvoir me passer d'y voir à nouveau. Mon ami me lâcha la main une fois arrivé sur le pont, j'ouvrais à nouveau les yeux. Le pont était toujours arc-en-ciel, toujours aussi bizarre.

-Il est temps de rentrer chez-toi, me dit-il. 

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