Chapitre n°26. La nuit dans les cimetières

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Oui j'avais confiance en mon instinct. Mais jusqu'à quel point ? Je ne le savais pas bien sûr, je n'avais pas encore atteint la limite de la moralité. Pourtant je savais d'avance qu'il y a des choses que je ne pourrais jamais faire. Et ce que voulait faire Tessa se trouver au-dessus de mes forces.

Elle me demanda de rester dehors sans rien me dire de ce qu'elle comptait faire. Elle entra dans la maison et revint quelques minutes plus tard avec deux pelles et une lampe de poche. Qu'avait-elle en tête ? Elle ne me dit pas tout de suite ce qu'elle voulait faire, mais je pense qu'une part de moi le savait déjà. Cependant je ne pouvais pas encore l'admettre. Elle me conduisit sans rien dire, et tranquillement jusqu'au cimetière. L'idée de ce que nous allions faire était de plus en plus forte en moi. Mais je ne pouvais pas l'accepter. Pourtant nous avançons dans l'allée de graviers. Elle savait où elle allait, ce ne pouvait pas en être autrement.

Bientôt surement trop vite, elle s'arrêta devant une tombe et me tendit juste une des deux pelles. Il me sembla qu'il fallait maintenant pelleter pour déterrer un cercueil, et profaner une tombe. Je n'arrivais pas à lever la pelle, et je demandais.

-Es-tu sûre de vouloir faire ça ?

-Si vous dites que nous avons besoin de la boite, oui.

-Comment tu paix être sure de pouvoir me faire confiance ?

-Tes yeux me disent que je peux te faire confiance, et je sais que tu fais tout pour m'aider, tu as voyagé dans le temps et fuis celui qui t'a aidé à voyager pour cela. Et souviens toi je vois des choses. Je vois la mort des gens, mais aussi des fois des choses que j'oublie pour mon propre bien. Cependant les morts ne s'oublient pas. Je trouve moi aussi que ce que nous allons faire est immorale, mais je ne sais pas où est la boite si elle n'est pas là. Elle appartenait à ma mère, alors il est logique que nous la trouvions ici, non ?

Alors que nous dégagions la terre pour enfin atteindre cette boite, je me demandais ce qu'elle pouvait contenir. Tessa la savait peut-être, mais il n'était pas encore temps de demander. Nous avions pelletés, je ne sais combien de temps, et nous étions fatigués, quand nos pelles atteignirent enfin le couvercle du cercueil. Tessa ne dit rien, et ne versa aucunes larmes pourtant nous étions en train de profaner la tombe de sa mère. Nous n'avions pas sorti le cercueil du trou fraichement rouvert, cela aurait été bien trop compliqué et bruyant. Déjà que nous avions peur de nous faire attraper.

En regardant le cercueil et je ne sais pour quelle raison, je me suis mis à repenser à ma mère. Elle aussi était morte il y a bien longtemps. Elle aussi avait laissé une boite mystérieuse et une clé. La seuls différence était que la noie de ma mère se trouvait toujours à la maison, et non enterré avec elle. Pourquoi eux avaient-ils enterré une boite avec sa mère ? Je dois avouer que je ne comprenais pas à ce moment.

Le cercueil fut plus facile à ouvrir que je ne l'aurais cru, et je vous passe les détails d'un corps en décomposition, et vous ne pouvez pas en imaginer l'odeur. Je ne pus d'ailleurs m'en retenir de vomir. Le plus étrange fut qu'il y avait bel et bien une boite, elle ressemblait à une boite à bijoux en bois. Elle ressemblait à la boite à bijoux de ma mère je trouvais, et elle me paraissait tout aussi mystérieuse que la sienne à cet instant. D'ailleurs peut-être qu'en rentrant je devrais ouvrir la boite à bijoux de maman, que je n'avais jamais eu le courage d'ouvrir. Tessa eut moins de scrupules à sortir la boite et me demander la clé. Je lui tendis la clé pleine de nostalgie dans le regard. 

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