Chapitre n°6. ...Une réalité différente.

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Mon ami était toujours devant sa bulle, quand un oiseau sortit de nulle part. Il ne le remarqua pas, trop occupé à scruter de près cette barrière invisible. Pour ma part je me demandais, comment cet oiseau avait pu traverser alors que mon ami disait que rien ne pouvait entrer ou sortir. Assez vite l'idée me vint que l'on pouvait surement entrer et sortir enfin de compte. Après tout il ne s'était pas cogné contre la barrière. Mais est-ce que c'était une bonne idée de la franchir ou de vouloir la franchir. Une part de moi en doutait alors qu'une autre voulait croire que c'était une bonne idée, ou du moins une pas si mauvaise que cela. Un instant encore j'hésitais me demandant bien sur quoi faire, et si je devais dire que j'avais vu un oiseau passer, lequel d'ailleurs avait disparu, envolé au loin. Je décidais que oui, ou du moins je pouvais faire un coup d'essai. La réponse fut simple.

-Il a dû contourner la bulle, rien ne peut en sortir ou y entrer, c'est comme une barrière.

Je savais qu'il ne m'écoutait pas vraiment. Aussi retournais-je dans mes réflexions. Tous ces événements ressemblaient beaucoup à des livres que j'avais lus, des séries ou des films que j'avais vus. Peut-être que tout cela était un pèle mêle de toutes les choses que j'avais voulu un jour réelle. Mais comment j'aurais pu vouloir réelle ce genre de barrière ? Je crois que c'était dans une série que j'avais vu ça. Dans cette série les gens essayaient de traverser et mourraient. Et je n'étais pas sûre que la mort soit une bonne solution. J'en frissonnais même. Pourtant il fallait bien que j'essaye de percer le mystère de cette barrière. Et le seul moyen d'être fixé était de passer au travers. Et l'oiseau n'avait pas pu la contourner il était vraiment sorti de nulle part.

J'avançais vers la barrière. Je devais faire le premier pas, comme mon ami était toujours trop occupé à tergiverser. Je devais faire le premier pas, et nous allions voir. Je pensais à ce qu'il pouvait y avoir de l'autre côté. Une ville surement comparable à celle de chez moi. Oui, une ville comparable à celle de France. J'avançais encore, mon ami ne m'en empêchait pas comme il ne faisait pas attention à moi. Je ne lui lançais pas un regard non plus. Après tout je pouvais faire ce que je voulais non ?

J'avançais donc toujours plus prêt, il me sembla que le trajet prit une éternité, et une boule d'angoisse prit vie dans ma gorge, comme à la veille d'une grande découverte pouvant changer le monde à jamais. J'étais sûre je crois de vouloir ça. Au pire je serais morte en voyant un phénomène incroyable et dans une terre inconnue, et aux mieux je pourrais parler de tout cela en rentrant. J'avançais toujours comme si je ne pouvais plus m'arrêter, comme si mes jambes ne voulaient plus me répondre. Bientôt j'atteignis la barrière. Elle ne semblait pas être un mur, comme je le pensais, quand il disait qu'on ne pouvait pas passer dans un sens ou dans l'autre. A l'inverse j'arrivais à la pénétrer comme s'il s'agissait d'une cascade d'eau. Je ressentais simplement une pression moyennement forte, ayant l'espoir de me mettre au sol, et un picotement chaud. Je fermais les yeux, de toute façon j'avais vu assez de choses bizarres entre le pont et notre arrivée ici. Pas besoin de voir comment ça faisait dans ce truc. Je n'entendis pas mon ami me rappeler pour que je n'y aille pas, et je ne le sentis pas attraper mon bras pour m'attirer hors de ce truc. Peut-être que dans le fond, il ne s'intéressait pas tant que ça à moi. Pourtant c'était lui qui m'avait proposé ce voyage. Mais ça n'avait surement plus d'importance en traversant cette barrière. J'avais l'impression que le destin jouait à pile ou face ce qui allait arriver. Je l'entendais lancer la pièce qui tournait en captant des rayons de soleil pour jouer avec un peu avant de retomber à regret dans la main du destin, qui se fermait sur le résultat. Quel était le résultat ?

Je respirais toujours si c'était la question. Alors je devais toujours être en vie à moins que dans la mort l'on respire toujours. C'était possible peut-être qu'il y ait de l'air dans le royaume des morts. Et pour le bruit ? C'était aussi possible dans le royaume des morts si le paradis et l'enfer existaient vraiment. Cependant je ne croyais pas à cela. Je n'avais jamais cru aux bons qui iront au paradis et aux méchants qui iront en enfer. Pour moi il ne devait rien y avoir, sinon on devait pouvoir trouver une porte de sortie pour revenir ici. Or ce n'était pas le cas. Alors...

Lentement très lentement avec une appréhension qui me nouait l'estomac, j'ouvrais les yeux comme la pression et le picotement était derrière moi. Ce que je vis, c'était ce à quoi je m'attendais. A savoir une ville avec maisons de bourgs à étages dont le nombre variés d'un bâtiment à l'autre, et voitures envahissant la rue. Je me trouvais dans une rue annexe un peu à l'extérieure de la ville, et par chance sur le trottoir. Ce qui me parut le plus étrange se fut qu'ici il semblait être l'après-midi, alors qu'au dehors c'était le milieu de la nuit. Alors c'était ça une bulle de réalité différente. Oui se devait être ça. Je me rendais aussi vite compte qu'aucune voiture ne s'aventurait par ici, jusqu'à la périphérie. Comme si le quartier était abandonné depuis bien longtemps, pourtant il n'en donnait pas l'impression. Je décidais de partir à l'exploration de la ville, par curiosité et peut-être par désir d'en savoir plus sur ceci. J'oubliais totalement mon ami qui attendait au dehors. 

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