Polaris

Chapitre n°27. A l'intérieur de la boite à bijoux

L'ouvrir était autre chose que de l'avoir sortie. L'ouvrir était bien plus compliqué pour Tessa. Peut-être qu'à ce moment elle spéculait sur son possible contenu. Moi aussi je le fis. Se devait être une chose importante pour sa mère, ou une chose compromettante qu'il fallait cacher où personne n'irait la chercher.

Tessa mit la clé dans la serrure, elle avait pris le temps avant de s'asseoir par terre, et de scruter la boite sous tous ces aspects. Elle tourna la clé dans la serrure, mais sembla encore hésiter à l'ouvrir. Je lui demandais alors ce qu'il lui arrivait.

-Personne n'a jamais ouvert cette boite. Ma mère ne l'a jamais ouverte, je pense qu'enterrer la boite avec maman était un moyen pour son propriétaire de faire disparaître certains secrets, que son propriétaire ne voulait pas voir ressurgir.

-Ta mère avait des secrets ?

-Non la boite appartenait à mon père, elle était un cadeau, une sorte d'acte de bonne foi, il avait mis dedans, d'après ces dites une chose qu'il ne pouvait pas lui avouer à voix haute, et lui donner le choix avec cette boite et cette clé.

-On dirait la boite de Pandore.

-La boite de Pandore ? s'enquit Tessa.

Oui, nous ne venions pas de la même planète, alors elle ne devait pas connaitre la boite de Pandore.

-La boite de Pandore est une boite contenant tous les maux du monde, que Pandore n'a pas pu résister à ouvrir, après son arrivée sur terre. Le seul maux qui resta dans la boite quand elle fut refermée fut l'espoir, lui expliquais-je.

-Alors c'est une boite d'espoir ?

-Oui c'est ce que je pense aussi. Alors espérons qu'il s'agisse d'une boite de Pandore.

La jeune fille hocha de la tête, et ouvrit la boite. Il y avait dedans tout un tas de papiers pliés comme des lettres. En était-ce ?

-De quoi s'agit-il ? demandais-je à voix basse sans m'en rendre compte.

-Je n'en ai pas la moindre idée, répondit Tessa.

Elle prit une des lettres et la déploya. Il semblait s'agir de rapports d'un laboratoire d'expérimentations. Sur quoi et pour quoi je n'en sais rien. La jeune fille referma précipitamment la boite, se leva et dit.

-Il faut que je parle à mon père.

Sur ses mots elle me laissa en plan. Je ne savais pas quoi faire à présent. Oui que pouvais-je faire ? Je décidais sans savoir pourquoi de me rendre sur la place du village. Peut-être que c'était là que j'avais trouvé la clé, peut-être que j'y trouverais autre chose.

En traversant l'allée dans le sens de la sortie, il me revint à l'esprit combien je détestais les cimetières. Pour quelle raison, là aussi je ne savais pas. Peut-être parce qu'ils représentaient et puaient la mort, à moins que ce ne soit un tour de mon subconscient pour s'amuser un peu.

Je fus vite à la place du village, et je décidais de m'assoir sur le rebord de la fontaine. Pour la première fois depuis mon arrivée ici, je me sentais fatiguée. Je me demandais combien de temps s'était passé. Ca ne devait pas en faire tant que ça, comme on avait remonté le temps. J'imaginais que dans mon monde, je n'avais pas encore rencontré cet homme, dont je ne connais toujours pas le nom. D'ailleurs où étais-je en réalité ? De toute façon où que je sois je n'avais pas envie de partir maintenant.