Chapitre n°13. Le pouvoir de Tessa.

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-Tu ne m'as pas répondu la dernière fois, lui fit remarquer Oswald, il s'était assis à côté d'elle pour le cours de maths.

Elle n'avait pas envie de lui parler, mais surtout elle ne pouvait pas lui dire qu'elle ne savait pas de quoi il parlait. Elle s'en souvenait très clairement. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait lui répondre ? Le plus simple serait de jouer la carte de l'évidence.

-Je le sais, c'est tout, répondit-elle.

-Non, comment tu peux affirmer un truc pareil ?

-On mourra tous un jour, lui rappela-t-elle.

-Oui mais tu me l'as dit comme si ça allait arriver demain.

-C'était une blague, soupira-t-elle.

-Mouais.

Il ne devait pas y croire plus d'une seconde, mais au moins il la laissa tranquille. Cependant il reviendrait surement vite à la charge. Et il lui fallait un plan, vite. Il lui fallait aussi trouver une solution pour qu'il ne meure pas. Elle ne pouvait pas le laisser mourir maintenant qu'elle avait vu sa mort. Son père était visiblement d'avis qu'elle laissa tout cela arriver. Mais elle ne l'était pas du tout, et il lui semblait qu'elle devait faire selon ce qu'elle pensait de mieux, et le plus juste. Le seul problème restant était qu'elle ne savait pas quoi faire, ou du moins elle ne savait pas comment faire.

-Est-ce que tu as une sœur ? demanda Tessa après plusieurs minutes de silence.

-Oui, pourquoi ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? s'irrita Oswald peut-être parce qu'elle refusait de répondre à sa question.

-Est-ce qu'elle est plus vielle que toi ?

-Oui, soupira-t-il.

Alors il était excédé plus qu'irrité. Tessa cligna des yeux et sans se tourner vers lui, gardant son attention sur sa famille et d'une voix des plus neutre imaginable, elle lui dit.

-Ta sœur va te tuer, dans peu de temps.

-Elle ne pourra pas.

Il avait dit cela sur un ton égal. Il ne semblait pas être étonné. Pouvait-il s'attendre à un truc pareil ? Tessa en douta. Personne ne peut s'attendre à une telle chose, notre sœur qui nous tus. Alors il ne devait pas la croire. Une question fusa de l'esprit de la jeune fille.

-Pourquoi ce ne serait pas possible ?

-Parce que ma sœur est à l'autre bout du pays pour affaire, et ça ne te regarde pas. Mais j'aimerais bien savoir comment tu peux affirmer un truc pareil.

-Je ne peux pas te le dire, répondit-elle du tac au tac. Et tu n'es pas obligé de me croire d'ailleurs. Tu fais comme tu veux.

La sonnerie retentit annonçant la fin du cours. Tessa rangea ces affaires le plus vite possible pour s'éloigner de lui. Il l'horripilait pour une raison qu'elle ignorait toujours. Cependant même si elle avait le sentiment de ne pas pouvoir supporter sa présence, elle avait toujours envie d'empêcher l'avenir qu'elle avait vu. Elle fut la première à partir, laissant Oswald un peu perplexe par son attitude et leur échange. Cette fille était pour lui une énigme. Elle semblait ne pas l'apprécier du tout, et elle lui disait des choses étranges. Pourquoi sa sœur pourrait-elle vouloir le tuer ? D'accord ils ne s'entendaient pas très bien tous les deux et avaient des rapports les plus limités que possibles. Mais de là à vouloir sa mort, il y avait un monde.

Tessa quant à elle se dépêchait de mettre le plus de distance possible entre eux deux. Qu'est ce qui lui avait pris de prendre la résolution de l'aider ? Après tout elle n'avait pas le droit et le pouvoir de décider de vie ou de mort. Pourtant sa mère lui avait dit un jour, quand elle était petite, qu'elle devait toujours utiliser son don pour faire le bien. Sa mère pensait-elle vraiment qu'il s'agissait d'un don, ou savait-elle toute l'histoire.

Bien sûr Tessa ne savait pas si sa mère était au courant des activités de son père, et elle ne le saurait jamais. Sa mère était morte peu de temps après son frère. Morte de chagrin d'avoir vu son fils mourir, de l'avoir bercé dans ces bras pleurant et pleurant tant qu'elle pouvait. Elle était tombée en dépression. Le plus étrange c'était qu'elle n'en avait jamais voulu à Tessa, qui avait su avant ce qui arriverait.

« Il y des choses qui arrivent et qui doivent arriver pour qu'on en tire des leçons. Mais ton don doit servir à faire le bien, lui avait dit sa mère en guise de derniers mots. »


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