Chapitre n°8. De l'autre côté.

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Peut-être que j'aurais dû l'attendre, mais lui ne m'aurait jamais attendu. C'était à se demander s'il se souciait vraiment de moi. Peut-être que j'avais peu d'importance à ces yeux, après tout il ne me connaissait pas. Il avait fait irruption chez moi sans prévenir, et sans savoir où il était, apparemment. J'avais à ce moment, en flânant dans les rues d'une ville que je ne connaissais pas, dans un monde qui m'était inconnu jusque-là, tout le temps de penser à autre chose. Je me souvenais à ce moment que j'avais laissé mon travail derrière moi. J'allais me faire salement engueuler par mon patron quand je rentrerais, j'avais la certitude que je rentrerais chez moi un jour ou l'autre. Si on avait pu venir, on pourrait rentrer. C'était d'une logique implacable. Pourtant il y avait une possibilité pour ne pas rentrer, notamment parce que mon ami était de l'autre côté persuadé de ne pas pouvoir entrer. Je devais peut-être aller le chercher, non, il m'apparut plus juste et intéressent d'explorer la ville avant.

J'étais toujours dans la périphérie, cette partie que tout le monde semblait avoir déserté à part quelques sans-abris ou dealers qui appréciaient la fraicheur et le couvert de ses sombres ruelles. Pour ce qui était des bâtiments, ils donnaient l'impression d'une ville fantôme. Pour certains les vitres ou les portes étaient brisées, pour d'autres le toit était tombé. Cela devait faire longtemps qu'il n'y avait plus personnes ici.

Je me baladais donc cherchant à trouver le centre-ville. Quand à mon plus grand étonnement une jeune femme arriva en courant d'une rue parallèle à quelques mètres de moi. J'en déduisis vite qu'elle devait être poursuivit par quelques personnes qui lui voulaient du mal. En me voyant elle s'arrêta de courir visiblement étonnée de me voir. Elle secoua la tête et se remise à courir, passa près de moi, m'attrapa le bras pour m'attirer à sa suite. J'étais trop hébétée pour protester ou faire autre chose que la suivre. J'avais beau savoir que ça arrivait souvent dans les films, je ne m'y attendais pas. Bientôt la jeune femme s'arrêta, et se tourna vers moi. Elle était essoufflée. Elle avait dû couru longtemps, et elle avait eu la bonne idée de s'arrêter dans une ruelle sombre et fraîche, où quiconque avait peu de chances de s'aventurer. Des relents d'eau usée et de pisse remontaient du sol, et me donna un instant envie de vomir. Mais plus important que me voulait-elle ?

-Qu'est-ce que...

-Chut, me dit-elle en s'avançant un peu plus loin dans la ruelle. Reste avec moi, tu es en danger sinon.

-Comment je pourrais...

-Tu es bien venue en traversant le dôme de réalité différente, expliqua-t-elle en pénétrant dans une ruelle un peu plus grande. Nous devrions être tranquilles un moment, ajouta-t-elle. C'est un vrai labyrinthe ici.

Elle s'arrêta au milieu de la ruelle et se tourna vers moi. Elle était blonde et devait avoir dans les 20-25 ans. Elle portait une robe d'été aux motifs fleuris, une veste en cuir par-dessus, et des bottes en cuir brune. Que me voulait-elle alors, et pourquoi était-elle poursuivit ?

-Je savais que tu viendrais, me dit-elle. Je suis désolée d'amener ces hommes avec moi. Mais ils sont plus intéressés par moi, pour des raisons spas très nettes.

-Que vous veulent-ils ?

-Bien, ils pensent que je sais comment inverser les choses et faire disparaitre le dôme de réalité différente, mais ils se trompent. C'est toi qui va nous aider.

-Comment je pourrais ? Ce n'est pas possible. Je ne sais pas où je suis. Mais mon ami, sait beaucoup de choses.

-Ton ami ? s'intrigua-t-elle en se tournant vers moi, et arrêtant de surveiller à droit, et à gauche.

-Oui, dis-je. C'est lui qui m'a fait venir ici. Il a une clé bizarre, et il voyage sur un pont bizarre aussi.

-Une clé ? répéta-t-elle visiblement intéressée.

La suite m'échappa. Les hommes qui la poursuivaient nous retrouvèrent. Elle partit en courant m'attrapant encore par la main, et m'attirant à sa suite dans un dédale constitué de tout droit, à gauche, à droite sans jamais tomber sur un cul de sac.

Qui était cette fille ? Elle ne m'avait pas dit sonnom. Elle ne s'était pas présentée.   

PolarisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant