Princesse // Nekfeu

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12:06

Je viens enfin de terminer mon shooting. Défiler, c'est la seule chose que j'aime parce que tous les regards sont braqués vers moi. J'aime être au centre des préoccupations. En plus, ça me donne l'impression d'être une fille modèle qui mène une vide moderne.

Je noue mes cheveux en un chignon flou et retire la tenue avec laquelle j'ai posé. Je remet mes vêtements et sors directement sans saluer personne. Isabelle me court après en jurant, elle se croit discrète mais j'ai très bien entendu son "sale pute".

Isabelle: Attends moi ma belle, pourquoi es-tu si pressée?

Je lève les yeux au ciel et m'installe dans sa voiture.

Moi: Dépêche toi putain. Mon père rentre ce midi et il repart dans une heure, je veux un peu profiter de lui.

Elle me regarde, incrédule, et démarre. Elle doit se dire "Cette petasse a des sentiments en fin de compte?"
Le trajet se fait en silence, je suis impatiente de revoir mon père. J'attendais sa venue depuis plus d'un mois. Arrivée devant chez moi, je remercie vite fait Isabelle et grimpe les escaliers 4 à 4 malgré ma fatigue. J'entre en trombe dans le loft et je le trouve dans le salon, son iPad entre les mains.

Moi: Papa!

Il se retourne et sourit.

David: Keila. Ça va?

Je m'avance vers lui et le prend dans mes bras. On s'assoit ensuite sur le canapé. Je me met à sourire comme une folle. C'est tellement rare de le voir.

Moi: Oui et toi?

Il hoche la tête.

Moi: J'ai tellement de choses à te raconter, tu v-

Il me coupe par un signe de main. Il prend son iPad et me le tend.

David: Regarde c'est la nouvelle Royce Rolls que j'ai acheté. Tu ne trouve pas les enjoliveurs sont un peu trop sombres?

Il se lance dans un énorme monologue sur ses enjoliveurs alors que mon sourire disparaît. J'aurais dû m'en douter, c'est tout le temps la même chose avec lui: ses voitures avant moi. Je ne fait qu'hocher la tête, ne sachant pas quoi dire.

Moi: Bon papa, je dois aller me préparer pour le lycée.

David: Ok.

Je me lève et m'apprête à sortir du salon lorsqu'il m'interpelle.

Moi: Oui?

David: J'ai pensé à toi, je t'ai apporté une robe de chez Manoush, ta marque préférée.

Je fronce les sourcils, en vrai je m'en tape de sa robe. J'en ai des centaines.

Moi: C'est pas toi qui critiquait les roumains?

David: Si, pourquoi?

Moi: Figure toi que la créatrice de la marque est d'origine roumaine.

Il grimace et j'en profite pour monter dans ma chambre. Une fois la porte fermée, je laisse couler mes larmes. Je pleure pendant une vingtaine de minutes et après ça je me place devant le miroir et m'entraîne à sourire.