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Une semaine plus tard

10:15

Je soupire de soulagement lorsque la sonnerie retentit enfin. J'en pouvais plus des variantes et des constantes. Je suis gavée aujourd'hui. Je range rapidement mes affaires et sors de la salle sous le regard de tous le monde. J'aperçois Isabelle qui se dirige vers moi. Je lève les yeux au ciel et la contourne mais elle m'attrape par le bras. Je lui lance un regard noir et me retire violemment de son emprise.

Moi: Tu veux quoi encore?

Isabelle: Écoutes, je voudrais qu'on reparte sur de bonnes bases e-

Moi: C'est mort Isabelle. Maintenant je te considère comme une salope qui se tapait mon mec derrière mon dos. J'ai plus aucune estime de toi.

Je la regarde avec du mépris et tourne les talons.

Isabelle: C'est drôle d'entendre ça de la part d'une meuf qui s'est tappé tout Paris.

Je me stoppe net et me tourne lentement vers elle. Un rictus nait à la commissure de mes lèvres.

Moi: La différence entre toi et moi c'est que moi je m'en tape de ma réputation, par contre toi c'est la prunelle de tes yeux. Tu ne seras jamais moi Isabelle, mets toi bien ça dans le crâne.

Elle reste immobile, dénuée de toute d'expression faciale. Je souris et me retourne. Je me dirige vers les toilettes où des filles sont en train de se remaquiller. Lorsqu'elles me voit, un silence de mort s'installe. Elle ont peur de moi, je le sais.

Moi: Vous pouvez me laisser s'ils vous plait?

Elles hochent frénétiquement la tête et sortent en me lançant des sourires. Je lève les yeux au ciel et m'assois sur le lavabo. Je sors la petite bouteille de mon sac et bois plusieurs gorgées de vodka. Le liquide me brûle la gorge et tous les intestins mais j'en avais besoin. C'était vital. La porte s'ouvre brusquement et Mila apparaît. Elle écarquille les yeux et accourt vers moi. Elle me retire la bouteille des mains et fronce les sourcils.

Mila: Mais t'es malade Keila. Imagine ce serait une vipère qui serait entré et t'aurais vu avec ça? Je peux te garantir que tu serais plus au lycée.

Je ris ironiquement et me relève légèrement.

Moi: Impossible. Mes parents auraient fait un beau petit chèque et voilà l'histoire est réglée.

Elle soupire et me saisit par les épaules.

Mila: Viens, je vais te pendre un café à la cafet', ça te fera le plus grand bien.

J'hoche la tête alors qu'elle me saisit par le bras. Nous sortons des toilettes et j'ai l'impression que tous le monde me regarde. Ça ne change pas de d'habitude mais là c'est différent. L'alcool fait petit à petit son effet, ma vue est moins nette que tout à l'heure. Arrivées à la cafétéria, elle me fait asseoir sur un tabouret et elle s'éloigne. Je regarde les quelques personnes présentes dans la pièce. Que des geeks qui révisent leur interro.

Mila: Tiens.

Elle me tend un gobelet blanc que je bois lentement. On reste un moment à la table, elle me parle de sa vie, de ses problèmes et je me rends compte que c'est la première fois que j'écoute réellement quelqu'un. J'arrive même à la conseiller par moment. Elle me sourit et se lève.

Mila: Viens, on a cours de français.

Je soupire et me lève. On se dirige vers la salle de français. Sur le chemin, j'extirpe mon portable de ma poche et envoie un message à Ken. Je lui en ait envoyé cinq ou six depuis la semaine dernière mais il ne répond pas. J'ai peur que quelque chose lui soit arrivé.

A Ken:
Je te laisse une heure pour me répondre, sinon je passerais chez toi.

J'espère qu'il me répondra parce que j'ai vraiment la flemme de faire le chemin jusque chez lui.

13:00

La sonnerie du lycée retentit encore. Je range rapidement mes affaires et sors de la salle pour aller au parking. Il ne m'a pas répondu, je sais ce qu'il me reste à faire. J'enclenche la radio pour me motiver et démarre. Je reconnais tout de suite la voix de Ken.

"Quand tu es parti, le ciel était rose et ta peau était bleutée
Le ciel aussi pleure après la dépression, je trouve l'idée précieuse"

[...]

"Les constellations sont frêles, j'imagine ton image dans le ciel
Pour dessiner les traits de ton visage, je relie les étoiles entre elles"

Cette chanson me donne la chair de poule, elle me touche particulièrement. Je ne connaissais pas cette facette de Ken. Une fois arrivée, je tape son code et grimpe rapidement les escaliers. Je toque mais il ne répond pas, j'essaie d'ouvrir la porte mais elle est verrouillée. Je souffle bruyamment et me laisse tomber au sol. Comme je fais maintenant? Mon regard se pose sur son paillasson. Mais oui ! Je suis vraiment bête. Je me rue dessus et attrape la clé pose en dessous. J'entre dans l'appartement, tout est sombre, j'allume la lumière. Je me dirige vers le salon, ça pue la clope et le vomi. Je grimace et ouvre les rideaux ainsi que les fenêtre pour aérer un peu. Mon regard tombe sur Ken, complètement affalé sur le canapé. Une bouteille de Jack daniels à sa droite et un cendrier plein à craquer posé au sol. Il n'y a pas que des cigarettes. II ne bouge plus, et si il était mort? J'accourt vers lui et le secoue énergiquement.

Moi: Ken !

Il ne répond toujours pas. Je lui met des claques ce qui le fait grogner. Je soupire de soulagement, il est en vie. Je le tire par le bras et l'emmène à la salle de bain. Je le guide jusqu'à la baignoire où il s'écroule instantanément. Je lui retire ses vêtements et allume l'eau froide. Il se réveille petit à petit. J'attrape un gant de toilette ainsi que du gel douche et le nettoie. II se laisse faire. Une fois lavé et séché, je l'emmène jusque dans sa chambre où je l'allonge sur le lit. J'attrape un caleçon, jogging, un sweat, des chaussettes et une paire de Nike.

Moi: Ken ça va mieux?

Il hoche la tête sans pour autant ouvrir les yeux.

Ken: Je veux... dormir.

Moi: Non t'as assez dormi, tu comprends?

Ken: Hum.

Je l'habille et lui dépose un baiser sur le front. Il est brûlant. Je m'assois sur le lit et regard un point invisible devant moi. Je cherche une solution, pour ne pas le laisser tout seul.

Il va vivre chez moi.

Princesse // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant