Je cours dans les longs couloirs du lycée, les larmes aux yeux, j'avance tristement. Je n'arrive plus à me déplacer, je m'arrête net devant son corps inerte, ses beaux cheveux bruns virant au noir étalé au sol se mélangent à son sang. Ma respiration s'accélère, <<aider la !>>, j'ai du mal à parler, je m'effondre. Comment... Comment j'ai pu assister à cette scène et ne pas avoir pu l'aider ? Je me dégoûte, les gens autour regarde horrifier celle qui gisait au sol. Le son de la sirène de l'ambulance retentit dans la rue. Je me lève avec difficulté et m'approche de Julia, <<désolée>>, << je m'excuse>>, <<ne me laisse pas par pitié !>>, que des paroles fragiles qui ne la sauveront pas. Il l'emporte dans la camionnette, je voudrais courir la rejoindre, mais la principale m'en empêche. Jackson arrive enfin, il regarde Julia partir les poings serrés, il se met à frapper le mur, ses phalanges deviennent aussi rouges que le sol, le sang lui coule sur les mains. Je n'ai même plus la force de lui demander d'arrêter de se torturer inutilement, je veux juste rejoindre l'hôpital le plus vite possible. Je regarde désespérément Alexander, qui, comme la moitié des gens observe la scène sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. Mon professeur d'SVT nous demande de quitter le lycée et de rentrer chez nous suite à cet événement tragique, je n'ai aucune envahie de rentrer chez moi. Je m'approche de Jackson et lui demande de m'emmener à l'hôpital, il accepte et nous partons ensemble dans sa petite voiture. Un long silence se forme, il n'allume pas la musique et aucun de nous ne commence la conversation, de toute façon il n'y a rien de plus a dire.Le gros bâtiment se forme devant nous, je n'y ai pas mis les pieds depuis de longues années et je n'aime pas spécialement cet endroit, cela ne me rappelle que des mauvais souvenirs. J'avance rapidement vers l'accueil, l'odeur de produit me bouche les narines, je me sens oppressée dans ce lieu. La femme nous fait signe de nous approcher, elle nous fait un magnifique sourire hypocrite avant de nous demander la raison de notre venue.
- Je voudrais voir Julia Hernandez, elle vient d'arriver et je me fais beaucoup de soucis.
Elle regarde sur son ordinateur la liste des arrivants, elle remonte ses lunettes sur son nez et me fixe droit dans les yeux. <<Vous êtes de la famille ?>>, c'est le moment pour moi d'utiliser mes talents de comédienne et de mentir légèrement.
- Je.. Oui je suis sa cousine Adele, et voici mon frère Jackson, donc son cousin si vous préférez.
Le femme ne cherche pas plus loin, elle nous indique du doigts un long couloir et nous donne le numéro de la chambre "308" avant de passer aux personne suivantes.
Je rentre dans la chambre suivie de Jackson, Julia est allongée sur son lit, endormie. Quand elle nous entends s'approché d'elle, Julia ouvre les yeux et essaie de nous faire un sourire, elle a l'air épuisé. Je suis si heureuse de la voir en vie, j'ai cru qu'elle était décédée devant mes yeux sans que je puisse faire la moindre chose. Je lâche une petite larme de soulagement, et la prend dans mes bras.
- J'ai eu si peur Julia, je suis désolée de n'avoir rien pu faire.
-C'est de ma faute, c'est moi qui ai sauté de cet étage.
Jackson reste silencieux, je me demande à quoi il pense mais comme d'habitude il reste figé comme une statue. Je vois que cette histoire la profondément touché, je me demande presque si par hasard monsieur ne serait pas amoureux de Julia.
-Julia... Comment va l'enfant ?
Elle ne me répond pas, elle semble gênée et commence à fondre en larmes. Je vois que j'ai fait une gaffe, je fais donc signe à Jackson de la consoler pendant que je cherche un mouchoir dans mon sac.
-J'ai perdu le bébé... Je voulais mourir, mais c'est lui qui est mort et moi, je suis toujours là.
-Mais pourquoi tu as fait une chose pareille ?
-Tout le monde m'en voulait, je ne pouvais pas avorter, mon père est en prison et ma mère m'en veut, car tout ça est de ma faute. En plus, je n'avais pas d'argent pour l'élever, j'ai l'impression d'être une meurtrière.
Ses paroles se noient dans ses sanglots, cela me touche profondément, je déteste la voir dans un état pareil.
- Le principal, c'est que tu sois en vie Julia, plus jamais je te laisserais seule, je te le promets. Je t'aime Julia Hernandez et je ne veux plus jamais voir celle que j'aime souffrir.
Pour la première fois depuis que nous sommes à l'hôpital Jackson ouvre sa bouche. Ce n'était qu'une histoire de cul apparemment, il a des sentiments pour elle, et je sais qu'il en prendra soin comme moi, je prends soin d'elle. Je pars rassurée de l'hôpital même si elle reste très amochée au crâne et risque d'être paralysé des jambes, au moins elle est en vie.
Dans ma chambre, le temps semble c'être arrêter, je me mets en pyjama et commence à réfléchir à toute cette histoire. Je me rappelle de la première fois où j'ai vu Julia, je m'étais dit "elle, elle deviendra mon amie", alors oui, j'avais fait tout pour, car elle représentait exactement ce que je voulais devenir ; drôle, gentille, belle et populaire. Moi à l'époque, j'étais juste intelligente, timide et grosse, je n'avais pas d'amis et personne ne voulais jouer avec moi. Grace à Julia ma vie avait littéralement changé, je lui avais demandé si je pouvais la rejoindre pour manger et elle ne m'avait pas rejetée, pas comme les autres enfants. Je me rappelle très bien de ce repas à la cantine, c'était de la purée et sans faire exprès, je lui avais lancé un bout de purée sur son nez, au lieu de s'énerver, elle rigola et me lança à son tour une grosse cuillère de purée. C'est comme ça qu'une énorme bataille de nourriture commença et aussi le début d'une grande amitié, je ne regrette pas ma maladresse, car c'est elle qui m'a permis de devenir amie de cette fille fantastique. La nuit commence à tomber et moi je commence à être fatiguée, je m'allonge sur mon lit et ferme doucement mes paupières.
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Différente
Novela JuvenilJ'ai toujours eu l'impression d'être comme les autres, depuis ma plus jeune enfance je suis l'enfant modèle de la famille Robinson. Puis un jour il est arrivé dans ma vie comme une personne banale pour me faire devenir une personne différente.