Chapitre 12

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  -Je ne sais pas si tu réalises Edward, mais il est complètement fou. Ravagé du cerveau, littéralement zinzin, hyper...

-J'ai compris Adele, Alexander Powell est super méga bla bla bla fou. Je t'avais prévenu de ne pas lui parler, mais tu en fais toujours qu'à ta tête!

-C'est bon, je ne pouvais pas savoir ça. Pis il y a eu l'histoire de ma sœur, Jonas qui disparaît et Alexander qui apparaît. Toutes ces histoires me remontent au cerveau et me rendent folle, finalement, je devrais partir.  

  Ed regardait son émission préférée, une émission sur l'espace très intellectuelle, mais dont il raffole depuis de nombreuses années. Il m'écoutait à moitié, mais c'était déjà suffisant. Julia, elle, était bien vexée et énervée pour la dernière fois et surtout pour son pantalon qui selon elle était juste "mort au combat".

-Je ne sais pas comment je vais faire pour résoudre cette histoire.

-Mais quelle histoire?

-Je veux retrouver celui qui m'a dépucelé pour le faire payer de m'avoir abandonné et ensuite... Bon, je n'ai pas trop réfléchi à la suite, mais j'y pense.  

  -Stupide, pourquoi se venger ? Tu te fatigues pour rien, trouves quelqu'un d'autre et puis c'est tout!

Il faut avouer que mon idée était stupide, mais j'en voulais tellement à Jonas de m'avoir laissé comme ça. Edward ne m'aider pas du tout, mais sa présence me réchauffer le cœur, je savais qu'il partait demain et cela me faisait de la peine. Il va terriblement me manquer pendant son absence, c'est la seule présence masculine qui me rassure et me protège quand quelque chose ne va pas.

-Tu veux rester dormir ? Mon émission se termine bientôt.

-Non merci, je voudrais aller chez Julia pour discuter.

D'un côté, ce que je disais était vrai, mais d'un autre, c'était surtout que cela m'attriste trop de voir encore une fois mon ami partir. Plus vite, nous nous dirons au revoir, moins ce sera douloureux, enfin, c'est comme ça que je réfléchis. Je le pris dans mes bras une larme sur la joue avant de tourner les talons et prendre la porte. Je demandai à mon taxi de s'arrêter devant une boutique de vêtement pour observer les nombreux pantalons soldés qui me faisaient de l'œil. Je craquai pour un noir troué et un bleu basique qui étaient complètement à mon goût.  

  Comme l'appartement de Julia ne se trouvait pas très loin du centre-ville, je n'eus pas besoin de marcher très longtemps, c'était un chemin que je prenais tous les samedis pour mes matchs de baskets et il m'était très familier. Arrivée devant le grand appartement miteux de ma meilleure amie, je pris le double des clefs qu'elle m'avait donné "au cas où" pour pénétrer à l'intérieur.

-Non, tu ne t'en sortiras pas comme ça, petite salope! Dégage de chez-moi, va sur les trottoirs comme les putes de ton genre !

Les cris me coupèrent la respiration, non, cela recommençait. Je courus le plus vite possible, monta les marches quatre par quatre pour arriver en sueur au troisième étage. J'avais vu juste, Julia était allongée par terre, les cheveux en bataille et les joues rouges. Des marques de brûlures étaient visibles sur son bras, elle était en train de se faire tirer par terre comme un vieux morceau de chiffon ou comme une serpillière. Sans savoir vraiment quoi faire, je me cachai dans le placard de l'entrée en espérant que son père, se vieux fou, soit trop concentré sur sa fille et ne m'ai pas aperçut. La police arriva vite, Julia était entre de bonnes-mains et son père était loin d'elle.  

  Julia avait la tête baissée, le regard fuyant toute personne susceptible d'avoir pitié d'elle. Des années qu'elle endurait des violences physiques de son père, des années qu'elle fuyait la maison pour éviter se fou furieux. J'ai toujours était dans l'incompréhension, sa mère si gentille, c'était marié avec l'homme le plus ignoble que je connaisse. Dans le commissariat, l'ambiance était pesante, celui qui s'occupait de l'affaire ne savait pas comment poser les questions "qui fâchent" à ma chère Julia et je pense que nous n'étions pas prêtes de sortir. Je n'avais pas d'autre choix que d'attendre la fin de l'entretient adossé sur le mur du bâtiment sans aucune occupation.

-Jackson sait que tu es ici ?

Je tournai ma tête dans la direction de la voix que je commençais à connaître à force de l'entendre trop souvent à mon goût. Alexander, qui, attendait je ne sais trop quoi ne se gêna pas et s'essaya par terre comme un imbécile mal élevé.  

  -Tu te crois chez ta mère?

-Je n'ai pas de mère.

Bon voilà une gaffe de faite, bravo Adele. Moment gênant, petit blanc, qui se transforme lentement en énorme blanc tellement pesant que je préférais ma solitude.

-Que fais-tu ici Adele Robinson?

-Je pourrais très bien te retourner la question, mais il se pourrait que je n'en ai rien à faire.

-Tu fais la maline aujourd'hui, te sentirais-tu pousser des ailes depuis que tu fréquentes un endroit tel que "le commissariat" ?

-Je préférais être ailleurs, je ne viens pas ici pour le plaisir, ni parce que je suis une délinquante comme toi.  

  Sa mâchoire se contracte, il cherche quelque chose dans ses poches désespérément avant de prendre la parole d'une voix faible.

-Je viens pour la mort de mon frère.

Deuxième moment gênant qui me rend triste, il n'est pas aussi intouchable que je ne le pensais, il a une faiblesse son frère. J'imagine quelques secondes ma vie sans mes frères, même si ils sont le plus part du temps chiant, je ne pourrais pas vivre sans eux.

-Je ne savais pas excuse moi...J'enchaîne les boulettes aujourd'hui.

-Je ferais mieux de passer plus tard, salut.

Julia sortit au même moment, les larmes aux yeux, elle s'approcha de moi. Je lui donnai un mouchoir, la voix tremblante, elle balança toute l'histoire.

-Adele ne m'en veut pas, je ne voulais pas, je sais que tu as des problèmes avec ton frère en ce moment et c'est pour ça que je ne voulais pas te le dire, mais maintenant, je n'ai pas le choix...  

-De...De quoi tu parles? Mes frères n'ont rien à voir dans cette histoire, c'est ton père qui..


-Laisse moi parler, s'il te plaît juste une fois écoute-moi ! J'ai... J'ai eu une relation avec ton frère.

Elle pleura de plus bel, le choc était violent comme une claque en pleine face. Comment elle avait pu sortir avec mon crétin de frère, et d'ailleurs avec quel frère ?

-Jackson ou Peter?

Un nœud se formait dans ma gorge, pendant un instant, j'aurai aimé ne rien savoir, partir comme une voleuse et faire l'ignorante. Elle hésita avant de continuer son récit et balança tout d'un seul coup.

-Je suis enceinte de Jackson.

Le ciel me tombait sur la tête, pendant un court instant, je ne voyais plus rien, j'entendais juste ses plates excuses qui ne valaient rien. Je ne savais pas comment elle avait pu, une trahison de la sorte était juste intolérable.

  -Non. Non pas mon frère ! Pas lui ! Mais ce n'est pas vrai bordel de merde, tu te tapes dix mecs par semaines et il faut en plus que tu prennes mon frère, mais merdes! Et déjà, ce n'est peut-être pas lui le père, tu couches avec tout le monde, tu pourrais être enceinte de tous les gars du lycée tellement tu es une grosse sa...

-Je t'arrête tout de suite, je ne suis pas une salope, j'ai fait une erreur, c'est tout, cela arrive à tout le monde, mon père m'a déjà puni quand il a appris ça, tu ne penses pas que j'ai assez enduré de souffrance pour aujourd'hui ?

D'un mouvement de colère, je lui mis la plus grosse claque de toute l'histoire des claques, elle vola en arrière et tomba de douleur.

-Non, tu mérites toute la souffrance du monde Julia, j'aurais dû te laisser te faire tuer par ton père.

DifférenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant