Différente

Chapitre 17

  Il se tient devant moi, je ne sais plus quoi faire ni quoi dire. Je baisse la tête honteuse, morte de peur. Je ne m'attendais pas à le voir ici, en fait, je ne m'attendais plus à le voir du tout.

- Bah alors Adele, tu as perdu ta langue ? Pourtant à ma fête, elle se portait bien, même très...

- Je t'en supplie, ferme ta minable bouche Jonas.

Il rigole, prend une bouffée de sa cigarette et me pousse violemment contre le mur.

-Une bonne soeur ? Tu n'as pas trouvé plus ressemblant comme déguisement, car aux dernières nouvelles tu n'es pas si innocente que ça.

Je me débats, lançant un regard inquiet à Alexander qui m'observe au loin. Il baisse la tête quand il se rend compte que je l'ai vu me fixer. Personne ne vient m'aider, pourtant je suis à deux doigts de tomber dans les pommes tellement Jonas me fait peur.

- Tu es à moi maintenant Adele, je t'aime, tu le sais ?

-Non, tu es parti, tu ne m'as pas laissé un seul signe de vie pendant plus de deux mois.

Il me caresse la joue avant de me mettre une grosse claque et de me jeter par terre. Il me donne des violents coups de pied dans les côtes, je sens mon cœur s'accélérer et mon souffle se couper. Soudain, je ne sens plus rien, j'ouvre difficilement les yeux pour voir ce qu'il se passe. Alexander donne un énorme coup de poing dans la tête de Jonas, il le pousse et le laisse à l'écart de moi.

-Elle est à moi Alex, dégage de là !

-Tu es complètement fou Jonas, va te faire soigner. Si tu la touches encore une fois, je n'hésiterai pas à te tuer.

Il me relève et me porte jusqu'à l'étage, il me pose sur le lit avec délicatesse.

-Merci

-Je pensais que tu l'aimais, il m'avait dit qu'il tenait à toi.

-Pourquoi c'est toujours toi qui viens me sauver quand je vais à une fête ?

-Je ne t'avais pas sauvé à la première, crois-moi, il aurait pu encore te baiser, je ne t'aurais pas aidé. Je ne suis pas quelqu'un de bien, je n'aime juste pas voir les garçons taper les filles. Ne va pas t'imaginer que je ne veux que ton bien, je m'en moque.

- Tu es comme les autres en fait, un salaud. Tu savais que je l'aimais et tu ne pas prévus quand il est revenue !

-Quelle importance ? Tu as vu comment il t'a accueilli ? Tu m'as demandé de te laisser tranquille, tu l'aimes ? Et bien cela n'est plus mon problème, je n'existe plus pour toi.

Je me lève du lit, faible je le retiens comme je peux. Je ne veux pas qu'il parte, j'en ai assez de voir les gens partir autour de moi.  

  -S'il te plaît Alexander, laisse-moi une autre chance. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis le suicide de Julia je ne peux pas m'empêcher de penser à toi.

Il me prend dans ses bras, puis nous descendons dans le salon.

-Bon alors si j'ai bien compris, j'ai le droit d'avoir Adele Robinson en amie ?

Je rigole en prenant une chips en bouche, j'avais oublié sa douce odeur de cigarette. La sensation étrange que je ressens quand il me regarde un peu trop longtemps.

-C'est un honneur de m'avoir en amie, il paraît que je ne suis absolument pas drôle, que je suis trop intelligente pour les gens et il y a bien d'autre petit avantage d'être moi.

-Ils n'ont pas tort, pour certaines choses je veux dire. J'ai entendu dire que tu étais une nageuse professionnelle. Ça te dirais de me montrer ton talent ?

Nageuse Professionnelle, ça faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu quelqu'un dire ça. Petite, j'avais pour habitude de me baigner dans un lac avec mes frères, d'après eux je nageais merveilleusement bien. Je me souviens encore de nos courses dans cette eau sale remplie de poissons étranges et d'algues qui vous chatouillez les pieds. Ils m'appelaient la sirène, j'en étais ravie car pour une petite fille, c'était un honneur d'être admiré par ses grands frères. Alors suite à cela ma mère m'a inscrite au meilleur club de natation du pays. J'enchaînais entraînement de basket et natation, un jour sur deux, et cela, pendant presque dix ans. J'avais fait compétition après compétition, j'avais gagné des coupes, des médailles et bien d'autres prix qui doivent encore traîner dans mon grenier. Puis il est arrivé l'accident, ce terrible accident et je n'ai plus jamais mis les pieds dans l'eau. Suite aux nombreux entraînements qui m'épuisaient de plus en plus chaque jour, j'ai fait un malaise dans l'eau qui a failli me coûter la vie.

-Nager au mois de mars, à part si tu veux finir congelé ce n'est pas une bonne idée.  

  Sans me répondre, il descend, allume le moteur de sa voiture et démarre avec moi sur le siège passager.

-En fait, tu n'es pas le vilain garçon dont tout le monde parle.

Il rigole, prend une pastie à la menthe qui traîne au milieu de sa boîte à gants, un geste un peu répugnant qui m'oblige à le fixer avec une tête de dégoût.

-Je suis surtout super sexy, c'est pour ça que tout le monde parle de moi.

À ce moment précis, je ne peux pas vraiment confirmer sa théorie de "beau gosse ", car même s'il a un visage agréable à regarder son haleine au mélange menthe et poussière me convint moins.

Sa voiture s'arrête devant une grande villa au bord de la mer, elle semble inhabitée, le calme règne dans le ciel. Je regarde la lune qui éblouit les vitres de la fenêtre, une véritable maison de rêve.

-Tu habites ici ?

Il s'assoit sur un banc qui sert de décoration devant la magnifique porte d'entrée. Il retire sa veste, son tee-shirt et commence à escalader le toit.

-Il se pourrait que se soit la maison de mon cher père, le chef de la plus grande mafia russe. Et oui Dorogoy je mens souvent, je dis souvent que mon père est Français ce qui explique ma facilité à m'exprimer dans cette langue, mais c'est totalement faux. Ma mère pensait que cet homme allait la sauver, elle croyait au véritable amour, elle voulait une famille unie, une vraie famille. Résultat ? Aucun, il a été lâche, à ma naissance, il est parti en France pour une grosse histoire de drogue qui tournait mal. J'ai grandi dans la rue, pendant que ma mère se prostituer pour gagner un pauvre morceau de pain, je me suis jamais plaint, jamais et pourtant, j'ai toujours eu les raisons de le faire. Alors écoute moi bien Adele Robinson, j'ai récemment appris une nouvelle qui va te détruire toi et ta famille, comme cette histoire à détruit la mienne, mais surtout ne désespère pas, jamais. Viens, escalade, je vais te montrer la piscine, tu vas voir de quoi je veux te parler, tout va devenir clair pour toi. 

Hey, je voudrais déjà vous remercier car le nombre de vues augmentent de jours en jours et c'est juste exceptionnel, alors merci à celle et à ceux qui suivent l'histoire d'Adele encore jusqu'ici et qui attendent avec impatience la suite. Les examens se terminent bientôt, pendant les vacances je pense pouvoir écrire plus souvent. Quand Différente sera terminé, je publierais un autre livre qui est également en cours d'écriture et qui parlera d'un adolescente qui est le total opposé d'Adele mais pour l'instant je me concentre à fond sur Différente.