Chapitre 9

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-Bonjour Adele Robinson, je t'en prie mets-toi à l'aise et assis-toi sur le fauteuil.

Je m'exécutai sans vraiment avoir le choix, la pièce était sombre et peu accueillante, l'odeur d'ancien ne me plaisait pas du tout. Cette femme qui était le docteur David me regardait avec un grand sourire, une femme joyeuse en apparence.

-Très bien alors dit moi pourquoi tu es ici.

        C'était une bonne question, à vrai dire, je ne connaissais pas la réponse exacte, mais j'avais quelques doutes. Ma mère m'avait réveillé ce matin en me disant qu'après avoir vu ma sœur rien ne serait plus pareil et que j'avais sûrement besoin d'en parler. Pour une fois, elle avait eu raison, mais quand elle disait "parler" je pensais qu'une bonne fois pour toute, je connaîtrais la véritable histoire d'Hanna, pas une seule seconde, je pensais me retrouver dans un cabinet de psychologue.

  -Un choc émotionnel, je pense.

-Très bien, quel choc?

-Ma sœur, Hanna, partie il y a exactement quatorze ans. Mais je vais bien, ce n'est pas très grave, je vais m'en remettre, j'étais très surprise, mais les surprises font partie de mon quotidien donc cela ne me touche pas plus que ça.

À la fin de la consultation, je ne me sentais pas mieux et cette bonne femme ne m'avait pas aidé beaucoup, de toute façon, je ne voulais pas de son aide. La fête commençait dans deux heures, il fallait donc que je me dépêche pour être à l'heure, ma vie n'allait pas s'arrêter pour autant.

-Adele! Dépêche-toi le match commence dans dix minutes, je te cherche partout !

-Hein quoi ? Quel match ?

Emma se tenait devant moi en tenue de basket et les joues toutes rouges. Je voyais au loin les filles de l'équipe courir un peu partout à ma recherche.

-Le match! J'ai complètement oublié Emma ne m'en veut pas, je ne vais pas y aller.

-Tu rigoles, je t'ai vu dans le train ce matin, je pensais que tu étais fatiguée et que tu gardais tes forces pour le match, mais pas du tout ! Tu préfères te promener en ville !

-Non, j'avais un rendez-vous important.

       D'un geste rapide, elle me poussa vers le gymnase et sans avoir eu le temps de dire ouf, je me retrouvais dans les vestiaires avec mon maillot sur le banc. Je l'enfilai rapidement après avoir compris que je ne sortirais pas d'ici avant la fin et que j'avais du temps à rattraper. Le basket était une passion pour moi, mais depuis la rentrée en première, je négligeais mes entraînements et j'oubliais d'aller aux matchs. Après des semaines d'absences, je réussis quand même à marquer cinq paniers avant la fin et nous voilà qualifiées pour les championnats.

-Tu as super bien joué, bravo Adele

        Emma me félicita des centaines de fois en me disant que sans moi, elles auraient perdu et que j'étais essentiel pour gagner et bla bla bla. Après cette activité, je me trouvais puante et mal fringuée pour la fête, je devais faire le plus vite possible, car il ne me restait plus qu'une heure. Pour ne rien arranger le train était en retard évidemment le jour où il ne fallait pas, comment perdre du temps bêtement. Je ne serais jamais à l'heure, de toute façon personne ne remarquera mon absence, je ne suis pas attendue. Je pris une douche rapide mais efficace avant d'enfiler un pantalon et un shirt en laine, la robe rouge me donnait envie, mais je laissai tomber très vite l'idée de la porter ce soir. Cette robe pourrait mettre Julia en valeur ou Emma, mais pas moi, je me sentirais déguisée.  

    Maman avait demandé à Jack de me déposer, mais monsieur n'avait pas voulut car il détestait Jonas. C'était donc Peter qui avait dit d'un air tout à fait naturel "Je t'emmène, ça fait longtemps que je n'ai pas baisé en soirée". Quelle finesse, tout en délicatesse et très glamour. Après de très longues minutes à regarder par la fenêtre en ne sachant pas quoi faire à part écouter l'horrible musique de mon frère, nous étions proches de notre destination. Après environ cinq chansons du nouvel album du "fameux" rappeur français, nous arrivons enfin devant la demeure de Jonas. Peter se gara dans la pelouse avant de m'ouvrir la portière et de partir. Super, je me retrouvai seule devant sa vieille bagnole, plongée dans ma solitude et sans vraiment quoi dire et quoi faire en rentrant. Je me dirigeai vers la porte d'entrée comme toute personne normale, passai devant un terminal déjà bien bourré à seulement 20 heures qui vomissait toutes les tripes de son corps.

   <<-Julia tu fais quoi, je suis toute seule devant la porte je t'attend !>>


<<-Je ne sais pas si je pourrais venir Adele, j'ai des problèmes. Excuse-moi, patiente un peu à l'intérieur de la maison, je vois si je peux venir. Salut>>  


Salut? Salut? La pire soirée de ma vie, je suis un peu perdue sans Julia. Quand je rentre enfin dans le salon, il y a déjà la musique à fond dans les enceintes, "Tuesday" résonne dans toute la pièce, des pizzas à moitiés froides sont posées sur la table et des bières étalées un peu partout. Je regarde les gens autour de moi, la moitié danse et les autres s'acharnent pour avoir le plus de bière possible. Un seul groupe se distingue du lot, ils sont cinq garçons assez grands, ils regardent le ciel étoilé en fumant leurs cigarettes sur la petite terrasse. Ils rigolent, de là où je suis, je n'entends rien, mais je les imagine, ils sont intriguant et me donne envie de leur parler. Mais pour dire quoi ? Je m'enlève vie cette idée de la tête, le temps va être long alors je préfère prendre une part de pizza et une bière pour oublier pendant quelques minutes mon ennui profond. Ma part avalée et ma bière bue, je n'ai plus rien à faire, sans savoir vraiment pourquoi mes yeux se porte sur la terrasse, ils sont toujours présent mais ne fument plus. Le plus grand du lot se tourne brusquement suite à l'avertissement de son ami qui lui fait signe du doigt de me regarder. Je panique, il s'avance vers moi, il ouvre la baie vitrée qui me protégeait de lui et se rapproche de plus en plus. Je me lève de la chaise, me faufile parmi les trois filles qui se trémoussent dans l'entrée et je monte le plus rapidement les escaliers. Une fois à l'étage, je regarde derrière moi, je me sens alors bête quand je l'aperçois près de la table ou je me trouvais avant, une part de pizza dans la main. Je commence à me faire des films, il faut que j'appelle Ed.  

<<-S'il vous plaît pas la messagerie...>>

<<-Allô? Adèle?>>

<<-Cool tu me répond! Bon écoute il est ici.>>

<<-Qui est ici Adèle?>>

<<-Alexander Powell>>

-Adele? Mais il ne faut pas que tu restes à l'étage, c'est dangereux il y a pleins de gars bourrés qui ne cherchent qu'une fille.  


-Ah désolé... Je... Je ne savais pas...Il y a trop de bruit en bas et je commence à être fatiguée...

-Fatiguée ? À 21 heures ? Euh très bien Adele, je t'accompagne dans ma chambre pour te reposer.

Je me dirigeai donc dans sa chambre, c'était une simple pièce sans décorations ni photos. Elle était propre et sentait très bon, je m'ennuyais tellement que je m'allogea directement sur le lit comme si c'était le miens. Un sourire au coin de la bouche, Jonas s'apprête à redescendre.

-Attend Jonas, je dois te dire quelque chose pendant que tu n'es pas trop bourré.

-D'accord, mais pas trop longtemps, je dois retrouver mes amis.

-J'ai des sentiments pour toi depuis presque un an et je sais que tu sors avec Agatha, mais j'en pouvais plus de le garder pour moi. Je n'aime pas trop les secrets, alors voilà, je te le dis, je t'aime.  

  -Moi aussi, je t'aime Adele. Je reviens dans quelques heures.

Heureuse, libérée, j'envoyai un message à Julia et à Ed pour leur annoncer la bonne nouvelle puis après quelques minutes, je m'endormis.

Le bruit de son verre posé brusquement sur la table de chevet me réveilla instantanément. Je ne savais pas l'heure qu'il était à présent, mais il était bien tard.Il sentait fort l'alcool et la clope, mais j'étais bien. Il retira ses vêtements, son caleçon et se blotti contre moi en caressant mes cheveux.  Gênée par son membre en érection sur ma cuisse encore vêtue de mon jean, j'essayai de m'éloigner légèrement de lui. Malgré ma force, je ne faisais pas le poids contre Jonas et il me retira vite mon pantalon avant de retirer le haut, plus vite que je ne l'aurais voulu, je me retrouvai nue sous sa couette. Apeurée, je ne voulais pas, je ne voulais pas le faire, mais je ne voulais pas le perde non plus. J'avais mal, j'étais mal, il sentait mauvais, en aucun cas ma première fois avait été agréable, je m'en souviendrais longtemps, pour me rassurer, je me disais que ce n'était rien d'autre qu'un acte d'amour.  

DifférenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant