Sensitive memory

4.2K 211 41
                                    

CHAPITRE V

Une main sur mes reins plaquait mon bassin à celui de l'individu. Dans la pénombre je ne pouvais distinguer que la silhouette de l'inconnu et la quantité d'alcool dans mes veines me brouillait la vue. Des cheveux longs, une poitrine était collée à la mienne, c'était une femme. Son visage était à quelques centimètres du mien, elle tenait toujours dans sa main mon bras et avec douceur elle fit glisser ses doigts jusque mon coude, ce geste m'électrifia et me donna des frissons dans tout le corps, elle mit mon bras autour de sa nuque et fit de même avec l'autre. Le peu de lumière qu'offraient les néons au sol, m'aida à apercevoir un petit symbole en forme de cercle tatoué sur le creux de son poignet droit. Elle commença un léger mouvement de gauche à droite au rythme de la musique, ses mains entouraient ma taille. Je frémissais sous son toucher, mes sens me poussaient à me laisser aller, je ne répondais plus de moi-même, l'alcool avait prit possession de mon esprit, j'étais confuse. Le souffle court, je me laissais aller dans cette douce étreinte. Mes mains effleuraient sa nuque et je me mis sans réfléchir à caresser ses cheveux. Je fermais les yeux, savourant chaque sensation, chaque geste, c'était doux, léger. Séduite,j'oubliais la soirée, Bellamy et tout les autres, il n'y avait que moi et cette fille, la musique nous emportait, j'avais l'impression de voler, nous étions dans une bulle, transportées par cette mélodie rien ne pouvait briser ce moment. Je ne voyais toujours pas son visage, plongée dans l'obscurité je ne pouvais que me fier au toucher. Mes mains caressaient toujours sa nuque, je pouvais sentir les muscles de ses bras se tendre sous mes caresses, elle se pencha lentement et colla son front au mien. De ses doigts elle empoignait ma taille pressant ces derniers  un peu plus fort sur ma peau, tout était dans la retenue, chacun de ses gestes, je le sentais. Elle laissa échapper un léger soupir et je pris soudainement conscience de notre proximité. Chaque gestes, chaque caresse me brûlait la peau laissant de doux picotements sur leur passage, chaque seconde était une éternité, pour mon plus grand plaisir. En l'espace d'une seconde elle me retourna et colla mon dos contre sa poitrine puis continua ce mouvement de gauche à droite en suivant la musique. Sa main droite posée sur mon ventre, l'autre me tenant la hanche, j'étais prisonnière de ses bras. Ma respiration était saccadée, je ne parvenais pas a respirer normalement, je ressentais trop de choses en même temps, sans m'en rendre compte j'avais laissé tomber ma tête en arrière contre son épaule. La sienne reposait sur mon épaule elle aussi, je me fichais de connaître son identité, à ce moment précis rien d'autre que ses mains et son toucher étaient plus important. Elle nicha sa tête dans mon cou et caressa ma peau de son nez. Cette fille me possédait,en la sachant si proche de moi, en sentant son souffle caresser ma peau, j'en oubliais même la musique et je la laissais faire... Elle me serrait plus fermement contre elle, collant nos corps l'un contre l'autre ne laissant aucun espace entre nous. J'avais chaud, mes yeux toujours clos, je ne pouvais plus bouger et je ne le souhaitais pas,pour rien au monde. Je voulais rester éternellement dans ses bras. Sa main caressait mon ventre et l'autre m'enlaçait... Elle frôla mon épaule nue de ses lèvres, la sensation était si légère que je finis par me demander si je ne rêvais pas. Un long frisson me parcourue tout le long du dos, ces caresses étaient de douces tortures, mes jambes tremblaient, je la sentis resserrer sa prise autour de ma taille. J'étais ailleurs, loin, tout était en ébullition dans mon esprit je ne savais plus si c'était l'effet de l'alcool ou l'effet que me procurait cette inconnue. Je sentis ces doigts venir sous mon menton et elle tourna ma tête sur le coté,nous devions être très proche car je pouvais sentir son souffle se mêlait au mien. Mon cœur rata un battement et tout mon corps se paralysa. C'était tellement frustrant de ne voir aucun trait de son visage, quelque chose de familier et de plus fort que moi me poussait à être plus proche encore. Elle laissa de nouveau un soupir s'échapper de ses lèvres. Les dernières notes de la chanson retentirent et annoncèrent la fin de la musique, je sentis la chaleur de ses bras s'éloigner de moi laissant place au froid, les lumières furent rallumées d'un seul coup et j'ouvris les yeux en me retournant, il n'y avait personne. Je regardais autour de moi et vit quelques couples de danseurs se séparer et moi je restais seule, essoufflée sous le choc de ce qui venait de se passer. Ce n'était pas un rêve, tout avait été réel. Cette fille m'avait conquise,et je ne saurais jamais son nom, ni même à quoi elle ressemblait. Une chose me revenait à l'esprit, un tatouage, sur son poignet...

Le temps d'un regardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant