09 - C'était comme... regarder le soleil...

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Je le laissai dans la salle, allongé au sol, pantelant. Pas un mot. Il valait mieux ne rien dire après ce qu'il venait de se passer. Ce n'est jamais la faute d'une seule personne. Je venais de le blesser sans doute dans tous les sens du terme. Je venais de le violer. Avec une raison si peu excusable, si impossible à pardonner... Je le voulais, j'ai utilisé sa culpabilité pour lui imposer mon désir, violemment. Cela faisait de moi quelqu'un d'abominable...

Je partis au bout d'un long silence, sans me retourner, sans un pardon, aussi rapidement que j'étais arrivé, avec une seule idée en tête.

J'en avais rien à foutre, les supérieurs trouveraient l'excuse qu'ils voulaient mais j'allais maintenant faire ma valise.

Ça chahutait beaucoup dans les pièces voisines ; des hurlements, des voix s'élevaient et je pouvais même entendre Kyungsoo... implorer ? quelqu'un. J'allai dans ma chambre et balançai un sac sur mon lit avant d'y fourrer rapidement des vêtements en boule sortit de mon placard, sans grande précaution. J'étais le roi pour agir au quart de tour et comme un con mais ça passe ou ça casse, je vais me tirer.

Je sorti mon téléphone et appela discrètement un taxi mais quand l'homme au bout du fil me posa ses questions je fus forcé de couper car on venait d'entrer en trombe dans ma chambre et que je voyais un visage en larme fondre vers moi, poing levé, voix hurlante.

Je ne me souvenais pas du reste...

~ PDV Luhan ~

Les gens pouvaient-ils imaginer la douleur qu'est la tromperie ? Ce que je ressentais maintenant que je n'avais plus mon âme-sœur ? Parce que c'est comme si Sehun était partit aussi. Ceux qui y sont passés oui, et je me sentais con d'avoir pu penser que mon couple était indestructible. Quelle naïveté... Partir, partir, partir c'était pour l'instant la meilleure idée que je pouvais trouver, du coup, j'ai prétendu sortir et suis en réalité allé voir les boss aux étages.

Je n'ai pas fait gaffe à ce qu'il s'est passé durant toutes ces heures et suis rentré bien tard. Il était presque 15 heures à mon retour et je bouillais de l'intérieur. On ne m'avait pas laissé partir, on avait refusé de mettre fin à mon contrat parce que j'étais soit disant « trop important » et qu'il fallait que j'y réfléchisse... Quoi de mieux pour attiser encore plus ma colère ? Tout le monde m'énervait. Les gens que je croisais dans les couloirs, dans les étages, dans l'ascenseur, même mes amis du groupe. Dès mon retour ils se sont attroupés autour de moi, m'ont encore harcelé de questions et je n'en pouvais plus... Je vivais les pires 48 heures de ma vie et plus ils s'inquiétaient plus je sentais l'émotion me submerger...

C'est si dur de définir une émotion et un sentiment... On ne sait jamais si on est le seul à ressentir cela, si on est réellement compris, soutenu, et on se demande toujours si quelqu'un d'autre est passé par là et a ressenti pareil. Je me sentais seul dans ma galère, incompris et humilié. J'étais cocu comme on dit. Personne ne pouvait-il me laisser le luxe de rester seul encore un peu ? Personne ne pouvait-il comprendre que j'avais besoin de me retrouver et d'organiser mes pensées ? Ils ne sont jamais passés par là ? Ils n'ont jamais eu de problèmes ?

J'allais exploser. Pourquoi ne se rendaient-ils pas compte de l'ampleur de mes sentiments ? Parce que personne n'était dans ma tête et je l'aurais souhaité histoire qu'on me foute la paix.

Je marchais un peu n'importe où dans l'appart et ils me suivaient comme des chiens. C'était insupportable. Je les entendais sans vraiment les écouter. Seuls quelques mots me parvenaient comme « inquiets », « peur », « pour ton bien », « Sehun », « Jongin... » et là ce fut la claque. C'était le mot en trop... sans trop savoir pourquoi, je lui en voulais énormément.

~ « C'est lui qui m'a volé Sehun ! C'est lui qui a retourné son esprit ! C'est de sa faute si Hun se détourne de moi... » ~

Et j'éclatai en un sanglot incontrôlé, puissant et qui me submergea complètement. Des mains se posaient sur mon corps, serraient mes épaules, touchaient mes bras et j'étouffais encore plus ! J'avais tellement aimé Jong... C'était mon dongsaeng et on avait tous vécu de supers bons moments mais il y a un stade à ne pas dépasser et il avait franchi la limite. On pouvait me faire sortir du groupe mais personne ne me volait Hun.

Comment décrire ce que j'ai ressenti à ce moment là ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant