14. The room and the texts

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Medhi avait réussi à me calmer et je me recouchai, pourtant je n'arrivais pas à trouver le sommeil, encore troublée de ce rêve. J'entendis le souffle de ma meilleure amie s'alourdir et ralentir. Je regardai le cadran qui affichait pratiquement cinq heures du matin. J'allai chercher mon sac et y trouvai la pile de lettre que j'avais négligé un peu. Je fis défiler les enveloppes de papier entre mes doigts puis m'arrêta sur celle que je voulais. Jour 2. J'ouvris délicatement l'enveloppe et pris le papier. Je reniflai la lettre et je cru y sentir son odeur. Je souris. Je dépliai le papier et me mis à la lire. Apprendre à se connaître, s'est un peu comme avancer dans une pièce totalement noire, à l'aveuglette. On ne sait pas vraiment où est le début et la fin, quand on heurtera un meuble, un mur. C'est avancer, sachant pertinemment que lorsque nous ouvrirons la lumière, il y aura deux possibilités. Soit ce qui se trouve dans la pièce te plaira ou pas. Et puis après, tu as beaux voir ces beaux meubles, ces peintures, tu dois ouvrir le tiroir, lire les écritures. Apprendre à se connaître est long, en fait, je crois qu'on en finit jamais car on découvre toujours un petit quelque chose ici et là chez l'autre, mais on finit seulement par avoir ouvert tellement de tiroir et avoir tellement observer les écritures qu'on devine pratiquement ce qu'ils contiennent. Certains tiroirs doivent rester fermer, ils ont une clé. Et puis d'autres sont pratiquement déjà ouvert, ayant quatre panneaux de signalisations t'indiquant ce qu'il contient et de l'ouvrir. Et puis d'autres sont un peu entre les deux. Ceux qui devraient être ouverts mais qui accumulent la poussière. En fait, ce que je dis n'a pas vraiment de sens, je suis désolé. Tout ce que je voulais dire au début était que c'est difficile, apprendre à connaître quelqu'un comme il faut, tu sais. Ce qui s'est passé dans ma vie, dans nos vies, n'est pas tout blanc. Il y a du noir, du gris, du gris pâle, du gris foncé... Tu vois ce que je veux dire? Bordel, je suis vraiment pas clair! J'aimerais tellement que tu sois ici au lieu d'être je ne sais trop où en ce moment, sans même savoir si tu vas accepter mes lettres et... Soyons optimiste pour une fois! Allez mon gars, t'es capable!

J'ai beaucoup de tiroir, dans ma pièce à moi. J'ai beaucoup de tiroir, certains sont fermés à clé, d'autres ouverts et certains sont bloqués. Il y a beaucoup de zone grise, plus foncé que pâle, et certains tiroirs sont noirs... C'est difficile. Mais je veux que tu saches que tout ce que j'ai, je te le donnerais. Il faut juste que je travaille sur certains trucs, comme tu as pu remarqué. Je crois que j'ai peur. J'ai peur que lorsque tu ouvriras la lumière, l'ampoule brûle. J'ai peur que tu n'aimes pas le noir, que tu n'aimes pas la décoration et que tu partes ailleurs. (Je devrais sérieusement arrêté avec cette métaphore mais elle rend les choses plus simples à écrire...) J'aimerais te dire tout ceci en face, mais je sais que je ne serais pas capable... Et j'ai peur. Encore. En fait, je crois que j'ai peur de ma propre pièce. Je n'aime pas ce qui la compose et je la changerais si je le pouvais. Mais je ne le peux, alors que je dois la traîner avec moi. Je sais que tout ceci est complexe, long et pénible à déchiffrer et à lire et j'en suis désolé. C'est long, un peu aussi. Je ris. Je pleure. J'aime. J'ai peur. Je crois que je vais arrêter ça la pour cette lettre-ci.

J'en étais bouche bée. Alors que je croyais avoir fini, je vis quelque chose rapidement gribouiller au bas bas bas de la feuille.

Je t'aime

Mon cœur se gonfla. J'étais beaucoup plus calme et apaisée maintenant. J'attrapai mon téléphone délicatement pour ne pas réveiller Medhi-Bay et tapa rapidement un texto et l'envoya. Par la suite, je lus la lettre du jour 3 et 4. J'avais pris du retard et je m'en voulais un peu. Les lettres suivantes étaient plus légères et me faisaient rire.

-PDV ADAM-
Je regardais sans bouger le plafond, couché sur le dos. J'avais encore cette putain d'insomnie qui me collait à la peau. Au bout de deux heures a fixé les pâles de mon ventilateur tourné au plafond, je vis la lumière de l'écran de mon portable s'allumer. Je regardais mon cadran, 5:03. Qui pourrait bien m'écrire à 5:03 du matin? J'étendis le bras et le saisit. Je souris en voyant qui m'avait écrit pour aussitôt froncer des sourcils. Que faisait-elle debout si tôt? J'ouvris le message et le lu rapidement. Court. Simple. Direct. Je n'ai pas peur du noir. Je t'aime. Mon cœur se serra. Elle me manquait. cela faisait 5 jours aujourd'hui qu'elle était partie et elle me manquait. Nous parlions au téléphone, sur skype, mais ce n'était pas pareil que de voir son sourire, de la sentir contre moi, sa petite main dans la mienne. Elle me manquait pour affronter ce stupide temps des fêtes, ce stupide froid, ces stupides rencontres de famille ''on fait semblant d'être et que tout va bien''. Ce stupide moi, ces stupides voix, ces stupides souvenirs et ses stupides, les plus stupides de tous, message de mon père. Je décidai de chatter un peu avec elle, tentant de diminuer la colère dans mes veines.

//Vous: Que fais-tu debout?//

//Rain<3: Cauchemard:( Et je n'arrive plus à dormir..//

//Vous: Fait longtemps t'Es debout?:(//

//Rain<3: Un peu, ouais... J'ai lu tes lettres... jusqu'au jour 4. Je lirai la 5 ce soir <3 //

//Vous: Je ne sais pas si je devrais dire que je ne me rappelle pas un mot des lettres mais en fait... Chaque mot est incrusté dans ma tête...//

//Rain<3: Comment tu vas, toi?.. Je m'inquiète des fois:(//

//Vous: Je suis un grand garçon, je me débrouille tu sais. Mais tu me manques. Tu me manques beaucoup...<3//

//Rain<3: Tu me manques aussi. Je suis excitée à propos de ce voyage et de ce qui reste à venir, mais j'ai hâte de rentrer à la maison. Bien que je ne sais pas exactement où est-ce que j'irai en revenant.//

Je regardai longuement ce message, tapant, effaçant et retapant ma réponse. Puis finalement, je décidai de l'envoyer avant de changer encore d'idée.

//Vous: Ici. Tu viendras ici, avec moi.//

//Rain<3: T'es sur? Je ne veux pas être un poids, ni être dans tes jambes... Je continuerai de travailler.//

//Vous: Toi et moi. Nous deux. C'est pas parfait, même loin de l'être, mais c'est tout ce que j'ai Tant que tu sois avec moi. //

//Vous: J'ai hâte de te revoir. Ça fait 5 putain de jour que je penses qu'à te serrer contre moi et t'embrasser ;) <3 //

//Rain<3: Moi aussi! Je t'aime.//

//Vous: Je t'aime. //

Et puis, enfin en trois jours, je réussis à dormir.

Sous un ciel enneigéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant