LIFE : Survivre (tome 1)

17) Appréhension

Je n'en reviens toujours pas, je vais passer une soirée entière avec Joshua Bennett. Qui l'eut cru ? Moi, sympathiser avec le tombeur de ces Dames ? Jamais de la vie ! Son arrogance m'exaspère, c'est un fait. Mais il s'est avéré différent de ce que je m'étais imaginée. Depuis notre soirée de folie la semaine dernière, il passe tous les jours au bar. Il est assez sympathique en fin de compte, s'il prend la peine de dévoiler sa vraie personnalité. Quand je l'ai rencontré, son attitude envers moi ne m'invitait pas au dialogue. Son approche était directe et trop déplacée. Un paon en pleine parade. Mais maintenant que les compteurs sont remis à zéro, il m'est très agréable de converser avec lui, même si nos dialogues restent futiles. Ce qu'il me montre de lui l'embellit. Enfin, c'est une façon de parler, son physique est incomparable. Les pantalons qu'il porte l'avantagent et font paraître ses jambes encore plus longues qu'elles ne le sont en réalité. Son apparente musculature se révèle sous ses hauts près du corps. Quand il sourit naturellement, son regard marron irisé pétille et sa chevelure noire s'agite au rythme de ses mouvements de tête. Je ne parle même pas de son sourire ravageur ! En apprenant à le connaître, je constate qu'il a échangé son arrogance contre de la courtoisie.

Quand il m'a invitée, je ne pensais pas accepter, me questionnant sur sa vraie raison. Pour l'instant, je ne sais que penser. Le fait d'être vue en public avec un acteur célèbre me terrorise. Je lui ai, d'ailleurs, fait part de mon angoisse en prétextant détester les paparazzis et leur façon de tourner les faits comme ça les arrange. C'est un demi-mensonge car il est vrai que les journalistes s'en donnent à cœur joie. Sous prétexte qu'un homme connu discute avec une femme, on les catalogue immédiatement en couple dans tous les magazines people. Je ne compte plus les fois où Angelina Jolie a trompé Brad Pitt si on en croit tous ces torchons. Malheureusement, les gens sont avares de détails croustillants sans se soucier de la véracité des faits. Et comme les moindres mouvements de Joshua Bennett sont connus de tous, je m'inquiète du quand dira-t-on si on me voyait en sa compagnie. Ses fans se ficheront de la vérité, ce qu'ils verront c'est que leur star préférée est souvent avec une jeune inconnue et attendront impatiemment la suite des évènements. Mais je ne veux induire personne en erreur, nous ne sommes pas ensemble. Notre relation est purement amicale, et encore c'est un bien grand mot. J'imagine déjà la tête de Nora en feuilletant la presse à scandale, elle et son imagination débordante. Sans parler de mon passé dévoilé aux yeux de tous et des commentaires qui se feraient, surtout, de la part de mes connaissances.

Je me délasse tranquillement dans le canapé en buvant un café avant d'aller me préparer. J'appréhende le déroulement de la soirée en souhaitant que le « Don Juan » en Joshua ne refasse surface. La drague, c'est inné chez lui. Je l'observe souvent au bar quand il est en compagnie de ses admiratrices, un battement de cils de sa part et elles craquent toutes. Et s'il pose courtoisement sa main sur leurs épaules, elles fondent littéralement en affichant leur amour démesuré à leur idole. Je souris en revenant quelques mois en arrière. La fois où une jeune fille, dans les 18 ans je pense, s'était mise à pleurer parce qu'il l'avait embrassée sur la joue. J'avais levé les yeux au ciel devant tant d'émotion puérile, et bien sûr, Joshua m'avait vue et avait pris mon haussement de sourcils pour de la jalousie. Ce jour-là, il ne m'avait pas lâchée de tout mon service, et je me souviens être rentrée dans un état d'épuisement total. Je soupire, ces temps rudes sont derrière moi à présent. Un coup d'œil à l'horloge m'indique que j'ai deux heures devant moi, c'est largement suffisant. Soudain, je me rappelle n'avoir envoyé aucun mail à Doc aujourd'hui. Je m'empresse donc d'aller sous la douche si je veux pouvoir tout faire et ce, en prenant mon temps.

Uniquement vêtue de mon peignoir et d'une serviette autour de la tête, je me brosse énergiquement les dents. Un mouvement dans le miroir attire mon attention. Je me retourne et hurle d'horreur. Collée au mur, je fixe, paniquée, la bête énorme qui se déplace tranquillement sur celui d'en face. Oh mon dieu ! Les araignées me répugnent, me terrorisent. Je ne peux la lâcher du regard, j'ai bien trop peur qu'elle s'échappe et que je ne la retrouve plus tard. J'en frissonne de dégoût. C'est toujours Nathan qui se chargeait de cette tâche impossible à réaliser pour moi. Au début, il s'était gentiment moqué, mais quand il avait vu la panique dans mon regard, la première fois, il s'était arrêté.