3. Jaques Ortonn

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Quelle était cette étrange sensation ? Le garçon s'assit à côté d'elle.
"C... Camille ?
-Tu ne me fuis pas ? Dis moi, par pitié, dis moi ! Suis-je... un monstre ?", chuchota Camille, les yeux vitreux. Décontenancé, Jacques regarda les larmes tracer des sillons argentés sur les joues blanches de l'adolescente.
"Tu es un fantôme, Camille. Tu es... tu es morte.
-Je sais ! Oh, dites moi que c'est une blague, s'il vous plaît !
-On peut se tutoyer, tu sais.
-C'était pas à toi que je parlais !
-Bon, écoute. Je peux te proposer un marché, mais...
-Mais quoi... ?
-C'est risqué. Je peux t'aider à retrouver ta place à l'orphelinat, comme avant. Mais, en échange, tu ne dois pas venir me hanter. Quand tu auras repris ta place, tu ne devras plus jamais me voir.
-Pourquoi je te hanterais ?" Jacques blanchit et chassa une mouche invisible.
-Tu sais, les fantômes peuvent être souvent malveillants et... et, ça peut tous leur arriver de tuer des gens. Innocents, qui plus est.
-Mais, je ne suis pas malveillante ! Tu ne trouves pas ça normal de vouloir se venger de la personne qui vous a, sans exagérer, tué ?
-Les innocents peuvent y passer aussi avec les fantômes enragés. Alors, tu acceptes le marché ?
-Non. Moi, j'ai un marché. Tu m'aides à retrouver mon assassin et je ne te hante pas.
-Ah, non ! Non, non, non et non !
-Bon, alors, je... je me retire mais... je n'ai pas oublié ton histoire d'innocentes victimes...
-D'accord. Tu as gagné. Je marche." Jacques tendit sa main, mais, quand Camille voulut lui serrer, elle la traversa. Jacques sentit un froid intense se répandre dans ses doigts, puis dans sa main, comme si des milliers d'aiguilles perçaient sa peau. Le froid se répandit dans son bras, puis dans son dos avant de se dissiper.

L'Affaire BrunelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant