Il la regarde. Il lui prend la main, l'entourant des deux siennes, dont celle plâtrée, les sourcils froncés par l'inquiétude qui prend le contrôle de son être depuis déjà deux jours. Ses yeux à elle sont fermés, encore. Elle ne les a pas ouverts depuis son internat à l'hôpital. Il aimerait pouvoir la secouer pour qu'elle se réveille, et quand elle ouvrirait les yeux, et dévoilerait son magnifique sourire, il l'engueulerait. Il la réprimanderait sur la peur qu'elle lui a faite et lui demanderait si elle était consciente de ce qu'elle avait fait. Mais quand bien même elle se réveillerait, il ne le ferait pas. Parce qu'il serait bien trop heureux de la voir, parce qu'il ne pourra que sourire en la voyant enfin découvrir ses beaux yeux bleus. C'est bien la première fois que Mai lui faisait un coup comme ça, et la blonde n'avait jamais été à l'hôpital. C'était la première fois. Et ce n'était pas pour une entorse à la cheville...
Non, c'était pour une tentative de suicide par consommation trop importante de médicaments. Un « cocktail » comme les médecins l'appelait. C'était dangereux, très dangereux, et ils étaient heureux que Mai soit encore en vie après avoir ingérée autant de comprimés, et après avoir essayée de se noyer dans sa baignoire. Les ambulanciers ont d'abord crû ne jamais pouvoir la réanimer. Mais ils ont réussis, ils ont retrouvés un poult, au bout de quelques longues minutes. Et ils l'ont amené d'urgence à l'hôpital, où les médecins disponibles ont fait ce qu'ils pouvaient pour la sauver. Depuis qu'elle était revenue du bloc, l'électrocardiogramme annonçait un poult normal. Elle n'avait pas fait d'arrêt, mais elle ne s'était pas non plus réveillée depuis. Et Ashton avait peur qu'elle ne se réveille jamais de ce coma, qui semblait interminable.
Il y a un bip sonore, banal, annonçant un énième battement de son cœur. Mais celui-ci, bien que parfaitement ressemblant aux autres, n'avait rien de normal. Il était le signe d'un espoir, d'une fenêtre d'ouverture. Mais Ashton ne s'en rend pas compte, et passe sa main sur son visage, sans lâcher celle de Mai de sa main plâtrée. Il ferme les yeux. Il n'avait pas beaucoup dormit, ces derniers jours, trop anxieux qu'elle se réveille et qu'il ne soit pas là, avec elle. Contre toutes attentes, il était resté à l'hôpital pendant ces deux jours. Il n'avait pas bougé, et quand les visites étaient terminées et que les infirmières n'acceptaient pas qu'il reste, il allait dans la salle d'attente, et attendait sans fermer l'œil, qu'on vienne lui annoncer le réveil de la jolie blonde ou que les visites soient de nouveau autorisées. Le visage du brun est tiré, fatigué, terne et cerné. Ses cheveux sont en bataille et il n'est rentré chez lui que pour changer de vêtements et prendre une douche, en faisant attention à ce que Mai soit bien en présence de quelqu'un : Jay ou Lina, qui étaient encore à l'hôpital. Ni'ia était bien passé avec quelques enfants, et Victoria et Rupert aussi. Mais seul Jay, Lina ou Ashton restaient. Ces trois là n'en avaient que faire de sécher les cours, quand leur amie pouvait être en danger, et le lycée était de toutes manières bien au courant pour ce qui était arrivé à Mai.
Le bip sonore retentit une nouvelle fois, plus fort, plus intense. Mais Ashton n'y fait pas attention, et, toujours la tête baissé, il se frotte les yeux pour chasser des larmes qui attendent de tomber depuis des jours. Il perdait espoir, et pourtant.
Elle sent la main de Rice dans la sienne. Elle la serre. Elle ouvre les yeux. Il se redresse en sursaut, ayant peur que ce ne soit qu'une hallucination. Elle lui sourit, les larmes aux yeux, avant de les fermer, sans se défaire pour autant de cette esquisse qui s'était dessinée au coin de ses lèvres pâles et sèches. Elle se les humecte, les emprisonne entre ses dents, se mordille la lèvre inférieur, quand elle voit les yeux verts d'Ashton pétiller d'une joie qu'elle n'avait jamais vu. Ses sourcils étaient haussés par ce soulagement intense, sa bouche était entrouverte, comme s'il n'en revenait pas, et ses yeux. Oui, ses yeux, son regard. Il pleurait, mais de joie. Il laissait échapper ses larmes devant elle, sans s'en empêcher. Il ne pouvait plus résister, il laissait retomber toute l'anxiété qui l'avait envahie pendant ces deux jours. Et il remue la tête, de gauche à droite, en croisant le regard de la blonde. Puis il s'approche d'elle, gardant sa main bien dans la sienne, ne pouvant plus la lâcher.
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Dangerously.
Teen FictionElle l'aime. Elle le soutient. Elle le supporte. Elle est son amie. Elle est son amante. Elle est son pilier. Il l'aime. Il la canalise. Il la protège. Il est son ami. Il est son amant. Il est son pilier. Il a rompu. Elle est dévastée. Il l'aime e...