Chapitre 7

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Alors là, je ne m'y attendais pas, mais pas du tout. Ça ne me dérangeait pas pour autant. Je connaissais plusieurs personnalités gay et lesbienne et je m'entendais bien avec eux. Qui qu'elle soit, elle était mon amie et je l'acceptais comme elle était. Puis, dans un sens, je me sentais soulagée qu'elle soit lesbienne même si je ne comprenais pas très bien pourquoi.

- Je suppose que tes parents ne l'ont pas accepté, dis-je après un moment de réflexion.

- Non. Quand je leurs en ai parlé, on s'est disputé assez violemment et ils m'ont enfermé dans le grenier sans boire ni manger pendant deux jours. Au troisième jour, ils se sont souvenu de moi et m'ont apporté de la nourriture et à boire avec un mot disant que si je ne redevenais pas hétéro, je resterais là encore longtemps. Ils me traitaient comme un animal dénué d'existence. Je n'avais le droit de me laver que deux fois par semaine et je changeait d'habits 3 fois par semaine. Je ne mangeais qu'une fois par jour. Le matin, ma mère venait me donner ma ration du jour et me demandais si j'étais devenue normal. J'ai perdu beaucoup de poids à cause de ça. Ils ne me disaient jamais rien, pas même un bonjour. Alors pour ne plus entendre leur silence qui me tuait les tympans, je me suis endurcie. Je me musclais pour me créé une carapace que mes parents ne pouraient pas franchir. Puis,un mois plus tard, j'ai trouvé une solution. Je me suis enfuie par le toit. J'ai élargit le trou de la fenêtre pour pouvoir passer et j'ai sauté de trois étages. Grâce à la muscu, je ne me suis rien cassé lors de ma chute. Je me suis réfugiée chez un ami. J'ai retiré tout l'argent que j'avais économisé et j'ai réservé un vol pour New-York. Le soir, je suis allée récupéré mes affaires chez moi. J'ai laissé un mot à mes parents leur disant que si ils ne voulaient plus me voir, ils n'avaient qu'a envoier ma moto et le reste de mes affaires chez Dan. Et voilà, je suis ici maintenant. Tu comprends mieux pourquoi je ne pouvais pas assister à l'enterrement de ma mère.

Il me fallu un bon moment pour me rendre compte de tout l'horreur qu'elle avait subie. Quand on la voyait comme ça, on ne se doutait pas un instant qu'elle avait été sequestrée pendant un mois. Ses parents sont des monstres qui méritaient d'être dénoncé.

- Tu sais que ça peut être punit par la loi ?

- Oui. Mais je ne veux rien dire ... du moins pas pour l'instant. Je veux juste profiter de ma nouvelle ville et de ma liberté. Tu sais, un mois sans voir personne, c'est long et j'ai pas encore envie de représailles.

Je n'en doutais pas. Elle était si forte ! Un mois ! Je n'aurais même pas tenu une semaine surtout en sachant que mes parents me haïssait.

-Parce que tu as eu des représailles ?!

- C'est arrivé à l'école en terminale. Une bande de garçons qui me disait que j'étais trop belle que pour être homo. Ils m'insultaient et me frappaient. C'était dure, mais c'est du passé. Je dois continuer à avancer. Je ne veux plus parler de ça.

- Très bonne décision. Si on s'enferme dans le passé, on risque d'oublier de vivre le présent.

Elle me sourit et se leva.

-Alors ne restons pas planté là. J'accepte d'être ton garde du corps à mes risques et périls.

- Marché conclu.

Je lui expliqua comment réagir à l'approche de fans et de mecs bizarre. Elle allait prendre des cours pour obtenir le diplôme et être un membre de la sécurité reconnu.

En attendant, nous marchions tranquillement sur la plage. Le bruit de la mer me bercait et m'attirait inexorablement vers elle. On avait enlevé nos chaussures et nos pieds trampaient dans l'eau. Tout à coup, je sentis des goutes dans mon dos. Il ne pleuvait pas pourtant. Je sentis encore une fois de l'eau sur mes vêtements mais cette fois-ci, des gloussement étouffé me parvennaient de derrière moi.

Je l'aime. Et alors ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant