Chapitre 1

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Les six heures de route qui nous séparaient de notre destination, m'ont paru être une éternité.
Mon père, Allan, conduit très mal et je n'ai pas réussi à fermer l'œil entre les secousses et les sacs qui me tombaient dessus toutes les cinq minutes.
L'air pur et frais de la montagne envahit mes poumons à l'instant même où je sors de la voiture, c'est une odeur qui me manquait depuis sept longues années.

La maison est comme dans mes souvenirs, elle est juste au bord du lac Maligne qui offre une vue imprenable sur les majestueuses montagnes et est entourée d'une forêt dense. Mes parents l'ont un peu modernisé depuis que ma grand-mere est décédée, ma mère étant sa seule enfant, la maison lui revenait de droit et elle fait tout son possible pour que celle-ci reste un havre de paix.
Je me sens chez moi ici et un léger sentiment de regret vient s'ajouter à mon bien être, quand je pense que je ne suis pas venu depuis si longtemps.

Une fois l'installation fini, je prend possession de ma chambre. Je suis morte de fatigue et je veux me coucher tôt ce soir pour profiter au mieux, du lendemain.
Mon frère, Alex, n'arrivera que demain, lui et sa femme Cathy, ont eu une adorable petite fille, elle s'appelle Abby et elle a fêté ses trois ans cette année.
Ils vivent en Angleterre, c'est donc difficile de se voir souvent. La dernière fois remonte à six mois si j'ai bonne mémoire.

Je suis jalouse de leur bonheur, moi qui suis incapable de me trouver un petit-copain.
En même temps je n'ai que dix-huit ans et ma mère m'a dit à mainte reprise que j'étais trop jeune pour éprouver ce sentiment qu'on appelle "l'amour".

Il faut dire que je ne fais pas d'efforts, certainement qu'avec l'âge, les mots et les gestes viendront d'eux-même, je ne peux malheureusement pas forcer le destin.

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Je me suis levée aux aurores pour admirer le levé du soleil depuis le balcon, une tasse de café à la main, assise sur une des chaises en bois, je me délecte de cette vue aussi fascinante soit-elle.
Mon père Allan s'est joint à moi, à peine quelques minutes après.

- C'est magnifique, hein Marie? Là, je me sens en vacances.
Je lui souris.
- Le panorama est une des choses qui me manquaient le plus, tu vas chercher Alex à quel heure ?
- Il arrive d'ici deux heures à l'aéroport, j'ai encore le temps de profiter de la vue avec ma fille chérie.

Nous échangeons un regard complice et continuons de contempler la vue en silence.

Pendant un bref instant je repense à Matthew, lui aussi adorait admirer le paysage avec moi, il fuguait souvent de sa maison pour me rejoindre tôt le matin.
Je me demande si il a changé, ce qu'il fait dans la vie, si il est heureux.
Moi qui le connaissait mieux que personne, aujourd'hui j'ignore tout de lui.

Je décide de rejoindre ma mère qui s'active dans la cuisine pour la venue de mon frère.
Quand elle est aussi excitée, il vaut mieux que je la laisse gérer seule.

- Oh, Marie! Ce soir j'ai décidé d'organiser un diner, j'ai invité Elisabeth et Dan.
Leur fils, Matthew sera là aussi, tu es contente?
- Contente est un bien grand mot, ça fait bien trop longtemps que je ne l'ai pas vu.
- Sois gentil avec lui, tu veux.

Sa réponse sonne comme une douce menace, pourquoi me dit-elle ça? Je n'ai pas l'intention d'être méchante.

- Que compte-tu faire aujourd'hui ma chérie?
- Je pensais aller me promener, mais... Mon regarde se pose sur le plan de travail inondé de vaisselle Si tu as besoin d'un coup de main en cuisine, je...
- Ce serait gentil de ta part!

J'éclate de rire, elle ne peut s'empêcher de vouloir faire plaisir à tout le monde mais prévoit toujours beaucoup trop de travail pour elle toute seule.
Je l'embrasse chaleureusement et me met au travail, à ses côtés.
J'adore cette complicité mère-fille que nous entretenons.
Ma mère est la seule à qui je peux tout dire, hormis mon journal intime, et elle sait toujours quoi faire dès que j'ai un problème qui intervient dans ma vie.

Le crie de joie strident de ma mère me prévient aussitôt que mon frère est arrivé. Elle lui saute dans les bras et l'embrasse partout sans lui laisser le temps de reprendre son souffle avant de s'attaquer à Cathy et Abby, cette scène est tout bonnement hilarante.
Mon frère s'approche de moi et me sert contre lui, nous ne sommes pas trop tactiles entre nous et cette soudaine étreinte me gêne quelque peu.
Une fois l'euphorie du moment passée, ma mère installa le petit déjeuner sur la grande table de la salle à manger.
Dans la joie et dans la bonne humeur, entre les péripéties de mon frère, les histoires loufoques de ma mère et les blagues de mon père, je ne sais plus où donner de la tête.
Les sourires se lisent sur chaques visages, ce qui me réconforte dans l'idée que je vais passer de très bonne vacances.

Une dernière promesse ( Fini )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant