Chapitre 5

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Je rejoins Matthew vers 14h chez lui.
Sa mère m'accueil d'une manière glacial, pas du tout dans son habitude, elle a peut être passée une mauvaise nuit. Quoiqu'il en soit nous commençons à marcher vers le lac en silence, je m'en doutais il n'est plus aussi enjoué qu'au restaurant, il a l'air même stressé.
Je décide d'engager la conversation.

- Tu vas bien?
- Ça peut aller.

Je ne sais pas si je dois rester silencieuse, attendre que ce soit lui qui me parle ou essayer de briser la glace. Je préfère attendre.

- Enfaite, si je t'ai demandé de venir, c'est parce que j'avais besoin de te parler.

- Très bien je t'écoute?
Il s'arrête net et me fixe, son visage devient d'un coup livide et je m'attends au pire à ce moment là.

- Tu m'as demandé ce qui faisait qu'on ne pouvait pas être ami. Et bien j'ai mûrement réfléchi, ma mère ne voulait pas que je te le dise mais moi je pense que tu devrais être au courant.
Mon cœur cesse de battre à ce moment et il poursuit d'une voix un peu trop douce.

- Il y a deux ans... Il inspire profondément. J'ai eu quelques problèmes de santé, après m'être rendu chez le médecin, j'ai eu droit à toutes sortes de tests, j'ai aussi été hospitalisé.
Le médecin m'a annoncé quelques jours plus tard que... J'avais développé une infection au rein qui l'empêche de fonctionner correctement.. C'est une maladie qui s'appelle "la maladie de berger".

Je ne me concentre que sur son regard, tous mes membres trembles et mon cœur se serre. Je ne m'attendais pas à une telle révélation.

- Malheureusement, la maladie a évolué beaucoup trop vite, la seule chose qui pourrait me sauver , ce serait une greffe.

- Et je suppose que tes parents se sont portés volontaires, en vain?

- Tout juste, je suis sur liste d'attente depuis un an et demi, autant dire toute une vie pour un malade. En attendant je dois prendre des tas de médicaments qui pourraient en quelques sortes éviter qu'elle se propage trop vite...
Dans son regard je ne vois aucune émotion. Il a la tête baissé et ne me regarde pas.

- Je suis désolé Matthew....

- NON ! Pas de pitié, j'en bouffe autant que ces stupides médicaments, s'il te plait.
Cette fois-ci, un mélange de colère et de peur s'installent dans ses yeux.

- Je ne sais pas quoi te dire... Ca va peut être s'arranger, enfin je ne suis pas médecin... Je suis sur qu'un donneur va se manifester rapidement et je...
Je parle beaucoup trop vite et Matthew m'interrompt.

- Tu ne comprend pas... Ça fait un an et demi Marie. C'est peine perdu. Mes parents ont espoir qu'un beau matin mon biper sonne, m'annonçant une bonne nouvelle, moi j'ai arrêté d'y croire et je ne veux plus me battre, je ne veux pas vivre en me demandant chaque jours si je vais mourir demain.
C'est pour ça que je travaille, les frais médicaux sont beaucoup trop chères et je ne veux pas laisser mes parents payer pour la chose qui me tue moi.
Les larmes roulent sur mes joues et je n'arrive toujours pas à le croire.

- TU NE PEUX PAS ABANDONNER! Tu n'as pas le droit ...
J'ai crié, pas contre lui, mais contre cette maladie de merde.

- Je n'ai pas le choix que d'attendre. Alors j'ai décidé de profiter de tous les moments présent. Que veux-tu que je fasse? Je refuse de passer mes derniers instants dans un lit d'hôpital ou à me morfondre sur moi-même, c'est comme ça Marie.

- Je vais t'aider Matthew... Je.. Euh je vais en parler à toutes les personnes que je connais, je vais même essayer moi, je veux te donner un rein. S'il te plaît.

- Marie... Il souffle, Tu ne pourras pas. Mon groupe sanguin est rare, même mes propres parents ne sont pas compatibles, enfin si, ma mère l'était, mais à cause de certains médicaments qu'elle a pris, les médecins n'ont pas voulus courir le risque.

- Je m'en fous, j'essayerais, je suis jeune et en bonne santé. Je refuse de rester là à te regarder sans rien faire.

- J'ai dis non Marie, n'insiste pas.

Le ton qu'il a pris me glace le sang, je ne peux empêcher mes larmes de couler, j'ai envie de crier de toutes mes forces mais j'en suis incapable désormais.
Je m'approche de lui et le sert aussi fort que je peux dans mes bras, il ne me repousse pas et caresse même mes cheveux.
À présent je m'en veux d'avoir insister pour savoir ce qu'il me cachait, j'en veux à ma mère aussi de ne m'avoir rien dit et j'en veux à toutes ces personnes, ces médecins incapables de le sauver. Il n'a que vingt-deux ans, il ne peut pas mourir, c'est impossible.

- Fais moi une promesse Marie.
Je sanglote et échappe un "oui".

- Tu veux absolument m'aider, alors je veux que tu me promettes d'être là que pour les bons moments, j'ai besoin de ta présence pour ça. Je ne veux pas t'infliger ma souffrance, je ne veux pas que tu me regarde comme si j'allais bientôt mourir.

Mes larmes ruissellent de plus belle et je lui promet de faire au mieux. Mais je sais que je serais là aussi pour le soutenir, quoi qu'il arrive.

Une dernière promesse ( Fini )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant