Chapitre 2

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Je continuais à marcher à travers la forêt. La nuit finit par tomber, ce qui ne me gênait pas. Grâce à leurs yeux globuleux, les doppelgängers voient presque aussi bien dans le noir qu'en pleine lumière.
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Ça fait trois jours que je marchais toujours à travers les forêts, les montagnes... J'ai dépassé deux villes en prenant soin de ne pas me faire remarquer.
Maintenant, Il n'y avait aucune présence autour de moi ce qui était loin de me déplaire.
Je ne voulais pas être aperçu avec ma forme de doppelgänger.
Je finis par trouver des rails de train, je me cachais derrière des arbres et attendit sagement que le train arrive. Ce dernier arriva effectivement quelques heures après. Je grimpai sur un wagon avec une vitesse éclaire.
Je me réfugiai à l'intérieur du wagon et contemplai ce qui était devant moi. Le wagon était petit, et était peint en rouge, avec des traces de rouille partout. Il était vide de tout objet, à part quelques rats morts.
Le ciel s'assombrit, et quelques étoiles commencèrent à briller dans le ciel. Soudain, j'entendis des bruits dans le wagon de ma gauche et celui de ma droite. Je sautai dans le premier et jetai un coup d'œil. Quelques clochards étaient rassemblés autour d'un feu. Je sautai dans le second et entendis des geignements. Un vieil homme était étendu par terre une bouteille en verre à côté de lui. Il me semblait qu'il priait. Il finit par remarquer ma présence, et me dit un faible:
-Qui es-tu? Un ange?
-Oui, un ange. Répondis-je.
-Passe moi cette bouteille, dit-il en désignant la bouteille en verre.
-Tenez.
Il but quelques gorgée de son alcool puis il dit:
-C'est mieux maintenant... Donc tu es venu pour me prendre avec toi?
-Oui, il me semble...
-Fait vite.
Je m'avançai vers lui, entourai son cou de mes mains et commençait à l'étouffer. Il finit par mourir. Les clochards de l'ancien wagon auraient entendu ses geignements car deux d'entres eux pénétrèrent dans le wagon où j'étais:
-Jean-Pierre, réveille toi mon pote, dit l'un d'entre eux.
-Hey!! T'es mort??
-S'il était mort il te répondrai pas crétin!
-Mouais, prenons ses affaires et filons d'ici.
Ils fouillèrent ses poches et prirent tous ce qu'il trouvèrent puis ils quittèrent le train.
Quand je fus sûr que plus personne n'était présent à part moi et le cadavre du vieux Jean-Pierre, je posais ma main sur le torse de ce dernier et aspirais son apparence. À la fin de ma métamorphose, je me sentis plus vieux, plus faible. Je déshabillais vite fait Jean-Pierre et mis ses vêtements. Je pris aussi le collier que ses amis n'ont peut être pas vu.
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Au petit matin, je quittais le train et continuais mon chemin à pied, traversais plusieurs forêts toutes aussi sombres les unes que les autres, quelques terrains vagues où n'errait aucune âme pour mon plus grand bonheur... Pour enfin arriver à une ville.
La plaque toute rouillée me montra que j'étais à "SmallVille".
Je continuais ma marche sur le chemin sinueux jusqu'à l'apparition des maisons. Je m'assis sur le seuil d'un magasin à rêvasser.
Puis, je remarquais qu'un passant avait laissé tomber une pièce. Je voulu le rattraper mais un autre passant a fait de même. Et tout un tas de piétons le succédèrent. J'avais compris qu'ils me prenaient pour un mendiant. Je n'étais pas vraiment satisfait parce qu'on m'avait pris pour un putain de demandeur d'aumône, mais la faim qui saillait mon estomac me rappela que je n'avais pas mangé depuis une semaine, exactement depuis le jour où ma génitrice m'avait jeté dehors...
Deux jours passèrent, j'avais maintenant assez d'argent pour m'acheter un petit quelque chose pour calmer ma faim de loup. J'aperçus de l'autre côté de la rue une petite épicerie où je décidai d'aller acheter quelques provisions. Je poussai la porte qui s'ouvra avec un grincement strident puis une petite cloche retentit pour prévenir de mon arrivée. Je jetai un coup d'oeil rapide au petit magasin mal éclairé, plusieurs objets s'entassaient sur les étagères: boîtes de conserve, sachets en plastic avec toutes sortes d'aliments, bouteilles de boissons.... Le tout surmonté d'un nuage de poussière. Décidément l'hygiène n'était pas leur fort. Soudain, un raclement de gorge me fit sortir de mes pensées, un homme d'une quarantaine d'années surgit derrière le comptoir. Il était grassouillet, chauf, petit de taille avec une moustache qui me rappelait vaguement celle de Hitler (Oui je le connais, ce n'est pas parce que j'avais jamais mis les pieds dans une école que je ne regardais pas des documentaires ou lisais des livres d'Histoire). Pendant que je le scrutai du regard, je remarquai des gouttes de sueur qui perlaient son front brillant, logique avec les centaines couches de vêtements qu'il portait (Bon j'avoue j'exagère un peu). Un deuxième raclement de gorge me fit sursauter et je chassai mes réflexions en secouant ma tête. J'achetai ce dont j'avais besoin et quittai le magasin étouffant. L'air frais de la ville me fit du bien, j'enfouis les deux boîtes de conserve contenant des haricots verts, un briquet et un ouvre-boîtes dans mon sac à dos et me dirigeai vers le morceau de carton sur le trottoir d'en face où j'avais passé ces deux derniers jours. Je sortis la boîte de conserve de mon sac à dos et l'ouvrit grâce à l'ouvre-boîtes et commençai à manger les haricots froids, semi-cuits et fâdes. Soudain passèrent devant moi trois paires de jambes vêtues de jeans et de baskets,sans prendre la peine de relever ma tête de ma boîte je leur demandai une pièce quand la voix d'un des trois personnes s'éleva dans les airs : "Qu'est-ce que tu as dit espèce de vieil homme miteux?" . Je relevai doucement la tête passant de ses baskets noires à lacets blancs,puis à son jean d'une couleur bleue sombre, arrivant à son sweat noir pour finalement pouvoir scruter son visage du regard.
En le voyant, j'avais compris que ce conflit aller changer toute ma vie pour de bon. Dans quoi allais-je m'impliquer? ....

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