Amour par balles

Chapitre 5

PDV D'ADÈLE.

Les détonations font sursauter mon cœur tour à tour et mes oreilles n'en peuvent plus d'entendre des cris et des coups de feu. Le combat n'est pas équitable, les hommes de l'armée sont équipés de gilets par-balles, de casques et d'armes en bon état, alors que les autres n'ont pas de défense ni d'armes adaptées. J'ai envie de crier, et des hauts de cœur font bientôt leur apparition.
Je déteste la guerre.

– C'est bon les gars ! On rentre !! hurle un homme alors qu'un autre se fait tirer dessus et tombe à terre.

Pendant une micro seconde, je crois que nos regards se croisent, et que ses pauvres yeux apeurés me lancent un appel de détresse. Il a peur, il est terrifié. Ses mains se resserrent sur son arme mais pourtant il finit par la laisser tomber à terre avant que son corps ne s'étale sur le sol poussiéreux et sale du champs de bataille. Ils faut plusieurs minutes pour que les soldats de l'armée détalent tous, laissant plusieurs corps blessés ou inanimés derrière eux. Je secoue négativement la tête en fronçant les sourcils, exaspérée et anxieuse. Et si les soldats venaient nous attaquer, nous ? Je n'ose pas y penser.

Je m'apprête à retourner à l'Abri pour tout raconter au reste de l'équipe, quand un pauvre gémissement parvint à mes oreilles. Je me retourne vers l'homme qui est tombé par terre quelques minutes plus tôt et un sentiment de pitié me traverse. Mon coeur se serre légèrement, se sentant coupable de laisser un homme à l'agonie, et je me dirige vers lui ai pas de course. Je me penche au dessus de lui et je l'observe de plus près. Son regard s'illumine une seconde avant qu'il ne ferme les yeux. Je baisse les yeux vers sa poitrine, il respire, il saigne, il est blessé. Je fais le tour du corps allongé au sol et je finis par passer mes mains sous les aisselles du blessé pour le soulever. Après tout, s'il est de l'armée il pourra nous donner des informations utiles.